L’inflation en Allemagne a encore baissé en septembre, atteignant son niveau le plus bas depuis février 2021 pendant que l’activité économique reste morose, ce qui renforce les attentes d’une nouvelle baisse des taux par la BCE en octobre
L’indice des prix à la consommation a affiché 1,6% sur un an, 0,3 point de moins qu’en août, qui avait vu l’indice repasser pour la première fois sous la cible de 2% depuis trois ans et demi.
Les analystes sondés par Factset tablaient sur un recul à 1,7%.
L’indice harmonisé des prix, utilisé par la Banque centrale européenne (BCE), a atteint 1,8% en septembre, soit en-dessous de la cible de 2,0% visée à terme par l’institut.
En septembre, la tendance désinflationniste s’est confirmée en Allemagne ainsi qu’en France (1,2 %), en Italie (0,7%) et en Espagne (1,5 %), toujours en variation annuelle.
En Allemagne, l’institut de statistiques Destatis met ce nouveau recul de l’inflation au crédit de l’énergie, dont les prix reculent de -7,6% sur un an, encore plus qu’en août (-5,1%).
L’économie allemande pourrait connaître une deuxième année consécutive de récession en 2024, ou au mieux stagner, prévoient plusieurs instituts, invoquant l’atonie de la consommation des ménages et de l’investissement.
L’inflation hors alimentation et énergie, surveillée de près par la BCE, était de 2,7% en septembre, restant bien au-dessus de l’inflation globale.
Les prix des services, un secteur à forte intensité de main-d’oeuvre, ont augmenté de 3,8% en septembre, après 3,9% les trois mois précédents, freinant encore la baisse de l’inflation.
«Avec les chiffres d’aujourd’hui, le problème de l’inflation n’est pas définitivement résolu», commente Sebastian Becker, de Deutsche Bank.
Car «la pression salariale persistante devrait faire en sorte que l’inflation des services, et donc l’inflation sous-jacente, ne diminue probablement que lentement», prévoit-il.
La BCE décidera mi-octobre de l’orientation de ses principaux taux après les avoir déjà baissés en septembre.
De nombreux observateurs anticipent désormais une nouvelle baisse en octobre, suivie d’une autre en décembre.
«La baisse de l’inflation globale et de l’inflation des services dans les principales économies de la zone euro en septembre, ainsi que les signes de relâchement des pressions sur les prix et de ralentissement de l’activité, ont augmenté les chances d’une nouvelle baisse des taux de la BCE en octobre», écrit lundi Capital economics