Le moral des consommateurs en Allemagne devrait légèrement se reprendre en octobre, déjouant les attentes au moment où l’incertitude économique continue de peser, selon le baromètre GfK publié jeudi.
L’institut prévoit un indice à -21,2 points en octobre, en hausse de 0,7 point par rapport au mois de septembre, révisé à -21,9 points, selon le communiqué.
Les analystes sondés par le prestataire Factset tablaient quant à eux sur un nouveau recul à -22,5 points.
Cette légère amélioration inattendue du climat de consommation doit cependant «être davantage interprétée comme une stabilisation à un niveau bas», observe Rolf Bürkl, expert du GfK.
De fait l’indicateur ne progresse plus en tendance depuis juin, en dépit de l’Euro de football organisé en Allemagne qui a fait souffler un vent d’optimisme, vite retombé, car «l’état d’esprit actuel des consommateurs reste trop fragile», selon l’expert.
Outre les facteurs négatifs qui agitent les esprits comme les crises, les guerres et l’inflation, c’est aussi le marché du travail qui «est redevenu un facteur de préoccupation depuis quelques mois», explique-t-il.
Le dernier exemple vient de l’automobile en crise, où des négociations cruciales pour l’avenir de Volkswagen, premier constructeur européen qui menace de fermer des usines en Allemagne, ont démarré mercredi.
Le taux de chômage en Allemagne a dépassé les 6% en données brutes en août, tandis que les faillites et plans de réduction des effectifs frappent diverses entreprises du pays.
Ces facteurs contribuent à un pessimisme croissant quant aux perspectives économiques, qui baissent pour le deuxième mois consécutif malgré une légère reprise de la consommation, selon le GfK.
L’Allemagne continue de traverser une période de vaches maigres et plusieurs instituts attendent une stagnation voir une légère contraction du PIB en 2024, avant un timide rebond l’an prochain.
Les attentes de revenus des consommateurs se redressent quant à elles grâce à des gains de pouvoir d’achat liés à la stabilisation de l’inflation à 2% et aux hausses salariales, mais la propension à acheter reste faible, reflétant une incertitude persistante, conclut le GfK.