Trump contraint à l’apaisement – Flash boursier de Bonhôte

Karine Patron, Julien Staehli, Pierre-François Donzé, David Zahnd, Bertrand Lemattre et Pascal Maire, Banque Bonhôte & Cie SA

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La semaine dernière a débuté sous tension aux Etats-Unis, Donald Trump attaquant violemment Jerome Powell, ravivant les craintes d’ingérence dans la politique monétaire.

L’USD plonge

Les indices américains ont lourdement chuté lundi, le dollar plongeant tandis que l’or atteignait un record historique. Ces tensions ont placé les rendements obligataires et les devises au cœur du mouvement. Toutefois, dès mercredi Trump faisait machine arrière en affirmant ne pas avoir l’intention de limoger le président de la Fed et assurer vouloir négocier avec la Chine. Cette perspective de désescalade et des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu ont soutenu l’optimisme.

Ces événements n’ont fait qu’entretenir un climat d’incertitude déjà élevée. La crédibilité du dollar comme valeur refuge est mise en péril. La défiance des investisseurs se propage également à l’administration américaine puisque les investisseurs étrangers se détournent peu à peu des bons du Trésor. En fin de semaine la volatilité s’est toutefois quelque peu réduite d’autant que les pronostics d’une prochaine baisse de taux en juin augmentent.

En Europe, les enquêtes flash PMI ont montré une quasi-stagnation de l’activité : l’indice composite a reculé à 50.1 (contre 50.2 attendu et 50.9 en mars). Le secteur des services est retombé sous le seuil de croissance (49.7).

Sur le marché obligataire, les rendements du 10 ans américain (4.23%) et le taux à 10 ans de l’OAT française (2.5%) ont oscillé autour du plus bas de leur récente fourchette, dans l’attente des prochaines statistiques.

En Suisse, le président de la BNS a mis en exergue les risques de contagion issus du conflit commercial global et que cette flambée du protectionnisme pèse sur la croissance helvétique. La BNS a confirmé ses prévisions de croissance revue à la baisse (1–1.5% en 2025 contre 1.8% auparavant), soulignant l’importance de maintenir la stabilité des prix dans un contexte où toute nouvelle secousse de la demande provoquerait un repli économique.

La Chine impose ses conditions pour négocier

En Chine, malgré une croissance soutenue au premier trimestre, +5.4% en glissement annuel, les marchés sont restés prudents face à la spirale des tensions commerciales. Pékin a tenté de désamorcer le conflit en exemptant certains biens américains de ses droits de 125% et en invitant Washington à supprimer « toutes les mesures unilatérales » avant de commencer toute négociation. Le gouvernement et la Banque centrale (PBOC) ont promis des mesures pour soutenir l’économie, mais le choc des tarifs est réel : les échanges bilatéraux s’apparentent désormais à un quasi-embargo. D’un point de vue géopolitique, Pékin a également cherché à élargir son camp, Xi Jinping menant une tournée en Asie du Sud-Est pour rallier d’autres pays contre l’offensive commerciale américaine.

Sur la semaine, toutes les places boursières progressaient ; le S&P 500 de 4.6%, le Nasdaq de 6.4%, l’Euro Stoxx 50 de 4.4% et le SMI de 2.4%.

La semaine du 28 avril sera marquée par la diffusion des chiffres d’inflation en zone euro ainsi que du rapport sur l’emploi US (NFP). Les résultats de grandes valeurs technologiques (Apple, Meta) seront surveillés.

L’essentiel en bref

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