La Bourse de Tokyo a terminé en forte hausse jeudi, encouragée par un repli du yen alors que les investisseurs surmontaient leurs craintes d’un conflit commercial entre Pékin et Washington, qui avaient été ravivées par l’annonce de représailles chinoises.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 1,53% (+325,87 points) à 21.645,42 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé de 1,08% (+18,48 points) à 1.724,61 points.

«L’optimisme a gagné du terrain alors que la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine est entrée dans une nouvelle phase, avec la recherche d’un terrain d’entente», a commenté dans une note Yoshihiro Ito, analyste chez Okasan Online Securities.

Dans un premier temps, les places financières ont accueilli mercredi avec fébrilité la riposte de Pékin, au lendemain de la publication par l’administration Trump d’une liste provisoire de produits importés de Chine susceptibles d’être soumis à de nouveaux droits de douane.

Mais le climat a changé après les propos rassurants du nouveau conseiller économique à la Maison Blanche, le médiatique Larry Kudlow affirmant qu’il comprenait «l’anxiété des marchés» mais que l’ensemble des parties seraient largement gagnantes en fin de compte.

Wall Street a dans la foulée fini la séance dans le vert, et Tokyo lui a emboîté le pas, tandis que le yen, valeur refuge prisée en cas d’inquiétudes, refluait, un mouvement favorable à l’achat de titres des sociétés exportatrices nippones.

Le dollar valait ainsi 106,88 yens au moment de la fermeture, contre 106,55 yens mercredi, et l’euro montait à 131,15 yens, contre 130,83 yens.

Sur le front des valeurs, les grands groupes tournés vers l’étranger ont profité de cette tendance, à l’image de Sony (+1,47% à 5.213 yens), Hitachi (+2,43% à 766,2 yens) ou encore Canon (+2,26% à 3.891 yens).

Les fabricants de cosmétiques Shiseido et Kao ont également été bien orientés: +2,70% à 7.179 yens pour le premier, +2,08% à 8.320 yens pour le second.

Idem pour les méga-banques: Mitsubishi UFJ Financial Group +1,90% à 699,7 yens, +1,37% à 191,2 yens pour Mizuho.

Dans le secteur financier toujours, la société Monex Group a décroché de 10,31% à 400 yens, après avoir bondi de près de 30% au cours des deux précédentes séances.

Mardi elle avait dit réfléchir à acquérir la plateforme d’échange de cryptomonnaies Coincheck, victime fin janvier d’un piratage massif d’actifs en monnaie NEM d’un montant équivalent à 58 milliards de yens (environ 442 millions d’euros). Selon des informations de presse parues une heure avant la clôture, Coincheck a accepté l’offre et l’opération doit être annoncée vendredi.

A rebours du marché également, Panasonic a fléchi de 0,42% à 1.523 yens, affecté par l’abaissement d’appréciation d’une maison de courtage qui a invoqué des inquiétudes sur la santé financière du californien Tesla, avec qui le groupe japonais est associé dans les batteries de véhicules électriques.

Les constructeurs d’automobiles ont de même connu une séance mitigée: Toyota a affiché un modeste gain de 0,16% à 6.750 yens, et Nissan a cédé 0,04% à 1.108,5 yens.

A noter enfin que si les tensions commerciales inquiètent, elles font aussi des heureux: le fabricant de sauce soja et autres assaisonnements Kikkoman Soy a bondi de 3,13% à 4.435 yens, à la perspective d’importations moins coûteuses après la chute des cours du soja aux Etats-Unis, produit ciblé par Pékin.