Les marchés européens rebondissent en dépit de l’inflation US

AWP

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Paris a fini en petite hausse de 0,19%, à l’instar de Francfort (+0,20%) et de Milan (+0,23%). Londres a fait encore mieux (+0,82%). A Zurich, le SMI a gagné 0,41%.

Les marchés boursiers européens ont rebondi mercredi en dépit d’une accélération de l’inflation américaine tandis que Wall Street continuait de décrocher face aux craintes d’un changement de cap prématuré de la politique monétaire.

L’Europe a résisté à la publication des prix à la consommation américaine: Paris a fini en petite hausse de 0,19%, à l’instar de Francfort (+0,20%) et de Milan (+0,23%). Londres a fait encore mieux (+0,82%). A Zurich, le SMI a gagné 0,41%. 

«Cette résilience est d’autant plus surprenante que les prix à la consommation américaine sont plus forts que prévu», observe Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Ceux-ci ont grimpé de 4,2% sur un an en avril aux Etats-Unis, plus forte hausse depuis 2008, et de 0,8% sur un mois.

Ces données étaient cependant accueillies avec fébrilité de l’autre côté de l’Atlantique, au vu des titres technologiques très chahutés qui pesaient sur la tendance : le Nasdaq reculait de 2,23%. L’indice Dow Jones lâchait pour sa part 1,35% et l’indice élargi S&P 500 1,53%.

Pour ce qui est des autres actifs, la réaction face à l’accélération de l’inflation américaine se lisait dans le renforcement du dollar, mais aussi dans la forte tension des taux sur le marché obligataire.

Le rendement américain à dix ans s’élevait à 1,68%, contre 1,62% mardi soir. Le taux d’emprunt de la France à dix ans progressait significativement à 0,26% alors qu’il était encore en territoire négatif il y a moins d’un mois.

«La peur de premiers signaux d’une hausse des taux de la part des banquiers centraux aux Etats-Unis est une épée de Damoclès au-dessus des têtes des investisseurs», observe Timo Emden, analyste indépendant (Emden Research).

Les craintes d’une inflation éventuellement galopante ont rendu les marchés volatils ces derniers jours. Mardi, la réaction à la hausse des prix à la production et à la consommation en Chine avait ainsi été vive.

Le contexte n’était pas inflationniste avant la crise et nombreux sont les spécialistes qui insistent sur les effets de comparaison sur un an, lorsque les prix, notamment ceux du pétrole, avaient chuté en raison de la pandémie. 

Les banquiers centraux répètent que l’effet de cette accélération des prix ne sera que transitoire et assurent qu’ils ne sont pas encore prêts à normaliser leur politique monétaire.

Mais face aux prix des matières premières qui continuent de flamber, que ce soit le minerai de fer, le cuivre ou le pétrole, les investisseurs s’interrogent.

Les chiffres de l’inflation «vont clairement alimenter le débat et pourraient dicter la tendance des prochaines séances après l’analyse à froid que ne manqueront pas de faire les investisseurs», préviennent les experts d’Aurel BGC.

La tech consolide partout 

A Francfort, Delivery Hero (-6,19% à 106,90 euros) a fini en bas de l’indice devant le fabricant de puces Infineon (-3,27% à 30,47 euros). A Paris, Worldline a cédé 1,82% à 74,10 euros, STMicroelectronics 2,23% à 28,53 euros.

Amazon reculait de 2,36% à 3.147,97 dollars. Le géant du commerce en ligne a toutefois obtenu mercredi une importante victoire face à la Commission européenne après que la Cour européenne de justice a validé les rabais fiscaux obtenus par le groupe au Luxembourg. 

Bayer confirme ses prévisions 

Le titre a bondi de 7,24% à 57,30 euros après avoir fait état d’une forte hausse de son bénéfice net au premier trimestre 2021, lui permettant de «confirmer» ses prévisions de croissance.

Diageo fête la reprise en cours 

Le groupe de spiritueux a dit dans ses résultats trimestriels bénéficier de la reprise et reprendre ses versements aux actionnaires. le titre a gagné 3,40% à 3.298,50 pence.

Le pétrole progresse, l’euro et le bitcoin reculent 

Les cours du brut progressaient mercredi, au lendemain de la confirmation par l’Opep de ses prévisions de hausse de la demande mondiale de pétrole pour cette année.

Vers 16H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet gagnait 1,08% à 69,29 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin prenait 1,13% à 66,02 dollars.

Dans le même temps, l’euro reculait de 0,52% face au billet vert, à 1,2091 dollar. 

Le bitcoin régressait de 4,21% à 54.516 dollars, sous l’effet de la tendance lourde du secteur technologique.

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