Les marchés européens inquiets face au risque d’une panne de croissance

AWP

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Paris a lâché 0,55%, Londres 0,54%, Francfort 0,99% et Milan 0,73%. A Zurich en revanche, le SMI a progressé de 0,34%.

Les bourses mondiales baissent encore vendredi, marquées par la détérioration de l’activité économique en zone euro avec des indicateurs d’activité avancée décevants, ce qui faisait également chuter les taux.

Wall Street évolue en baisse et sur le point de briser des séries hebdomadaires haussières: le Nasdaq reculait de 0,93%, proche de sa première semaine dans le rouge depuis deux mois, le S&P 500 de 0,64%, vers une perte hebdomadaire pour la première fois depuis cinq semaines, et le Dow Jones de 0,55% vers 15H50 GMT.

Les bourses européennes ont complété la semaine en négatif, comme sur chacune des séances, et l’indice pan-européen Eurostoxx 600 a connu sa pire semaine (-2,97%) depuis mi-mars. Vendredi, Paris a perdu 0,55%, Londres 0,54%, Francfort 0,99% et Milan 0,73%. A Zurich en revanche, le SMI a gagné 0,34%.

Les investisseurs ont été rebutés après la publication des rapports avancés sur l’activité économique PMI en zone euro. La croissance du secteur privé a brutalement ralenti en juin, tombant à un niveau proche de zéro, plombée par les difficultés de l’industrie, selon la première estimation de S&P Global.

L’indice est au plus bas depuis cinq mois et «tous les indicateurs des pays européens ont été décevants» selon Edward Moya, analyste d’Oanda.

«Ces derniers jours ont été marqués par un changement d’état d’esprit important sur les perspectives de l’économie mondiale» ce qui pousse «les investisseurs à réévaluer les perspectives en matière de valorisation» boursière, estime Michael Hewson, analyste de CMC markets.

Face aux craintes sur l’économie en zone euro, les investisseurs fuyaient la monnaie commune: vers 13H45 GMT, l’euro perdait 0,60% à 1,0890 dollar.

Les investisseurs privilégiaient aussi les valeurs refuges comme le marchés obligataire, entraînant en Europe une des plus fortes détentes des rendements sur une séance depuis mars.

Le taux d’intérêt de l’emprunt allemand à 10 ans était à 2,35% à 15H45 GMT contre 2,49% et le français à 2,88% contre 3,02% jeudi.

Aux Etats-Unis, les bons du Trésor à 10 ans s’établissaient à 3,74%, contre 3,80% jeudi.

Les marchés digèrent par ailleurs une semaine riche en annonces venant des banques centrales et de leurs représentants, à commencer par Jerome Powell, président de la Réserve fédérale (Fed) qui a indiqué que les relèvements des taux directeurs de la Fed n’étaient pas terminés.

3M scotché

A Wall Street, l’action de 3M baissait de 0,55%. Le conglomérat industriel a accepté de payer entre 10,3 milliards et 12,5 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites aux Etats-Unis concernant la contamination de réseaux d’eau potable par des polluants éternels (PFAS).

Siemens Energy se prend une pale

L’énergéticien allemand Siemens Energy a révélé vendredi que l’ampleur des défaillances d’éoliennes de sa filiale Siemens Gamesa était bien plus importante et coûteuse que prévu, entraînant un plongeon record de son cours de Bourse.

Le titre Siemens Energy a dégringolé de 37,34%, faisant chuter d’environ 6 milliards d’euros la capitalisation boursière. Sa maison-mère Siemens a perdu 2,84%, et le Danois Vesta Wind 6,63%.

GSK se refait une santé

Le géant pharmaceutique britannique GSK a gagné 4,87% après l’annonce d’un accord amiable en Californie dans le cadre d’un litige lié au médicament contre les brûlures d’estomac Zantac, accusé par des patients d’avoir contribué à leur cancer.

A Paris, le laboratoire Sanofi, qui a aussi profité d’une nouvelle judiciaire positive en marge du même dossier au cours de la semaine, a terminé en hausse de 1% vendredi et réalise la meilleure performance de l’indice CAC 40 sur la semaine.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole poursuivaient leur baisse dans le contexte de crainte sur l’activité économique.

Vers 15H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 0,88% à 73,49 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, abandonnait 1,03% à 68,79 dollars.

Le bitcoin montait de 2,63% à 30.950 dollars.

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