Les marchés boursiers européens ont connu une nouvelle séance de recul jeudi, tandis que Wall Street reprend de la vigueur, les banques centrales durcissant leur ton sans que la tendance générale de la politique monétaire ne soit remise en cause.

En recul sur les trois dernières séances, Wall Street revient dans le vert: le Nasdaq avance de 0,73%, le S&P 500 de 0,16% et le Dow Jones recule de 0,09% vers 15H50 GMT. Sur la semaine, la tendance est toujours négative.

Après huit semaines en hausse de suite pour le Nasdaq et cinq pour le S&P 500, «il semble que cette semaine soit enfin venu le temps d’une pause», a expliqué Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Les Bourses européennes ont enchaîné une quatrième séance consécutive de baisse. Paris a reculé de 0,79%, Londres de 0,76% et Francfort de 0,22%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,09%.

Les investisseurs écoutent la deuxième partie de l’audition du président de la Banque centrale américaine (la Fed), Jerome Powell, devant le congrès américain. Mercredi, il a averti qu’un relèvement des taux d’intérêt était encore d’actualité.

Côté Banque centrale européenne, le président de la Banque fédérale d’Allemagne Joachim Nagel a redit jeudi qu’il ne pensait pas que le taux directeur actuel «soit encore à un niveau assez élevé».

«Briser l’inflation demande une action vigoureuse ainsi que de la persévérance», a-t-il déclaré à Francfort.

Toutefois, «il n’y a pas de remise en cause» de la trajectoire des taux des banques centrales à moyen terme, ce qui explique le mouvement modéré et la faible volatilité, selon Andrea Tueni, analyste de Saxo Banque.

Jeudi, les investisseurs ont été surpris par les annonces de fortes hausses des taux de la Banque d’Angleterre (BoE) et de la Banque de Norvège pour faire face à l’inflation persistante.

Sur le marché, la livre sterling reculait pourtant de 0,12% face au dollar à 1,2754 dollar pour une livre et les rendements de la dette britannique à deux ans ne montaient que peu, à 5,04%.

«La réaction du marché suggère que la BoE est en train de perdre sa crédibilité avec une politique qui pourrait être douloureuse pour l’économie britannique» estime Christophe Boucher, directeur des investissements d’ABN AMRO IS.

Quant à la banque centrale turque, qui a abandonné pour la première fois depuis deux ans les mesures économiques non conventionnelles promues par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Elle a monté son taux directeur de 8,5% à 15%, même si les analystes estiment qu’un niveau encore plus haut est nécessaire.

La livre turque chutait de 4,27% face au dollar et tombait à un nouveau plus bas historique, un dollar valait 24,70 livres vers 15H50 GMT.

La plateforme de livraison de courses britannique Ocado s’est envolé de plus de 30% à Londres, à la suite d’un article du Times faisant état de rumeurs de potentielles offres de reprise de géants américains de la technologie comme Amazon.

Hello Fresh a bondi aussi de 16,99% à Francfort et Zalando de 3,91%.

L’entreprise aéronautique Spirit Aerosystems, fournisseur d’éléments de fuselage et d’ailes pour l’industrie, perdait de l’altitude (-9,57%) en raison d’un mouvement de grève dans son usine de Wichita (Kansas). La nouvelle pénalisait aussi Boeing (-2,51%), dont Spirit Aerosystems est un important sous-traitant.

Les cours du pétrole fléchissaient, moins optimistes sur les mesures de relance de l’économie chinoise et déprimés par les craintes pour l’économie mondiale en raison des prochaines hausses d’intérêt des banques centrales.

Vers 15H40 GMT le baril de Brent de la mer du Nord perdait 3,60% à 74,34 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, cédait 3,98% à 69,64 dollars.

Le bitcoin se tassait (-0,59%) à 29.800 dollars, après avoir grimpé la veille avec un renouveau de l’intérêt porté par les investisseurs aux cryptoactifs.