Les chiffres officiels de l’emploi américain pour le mois de mai ont fait grimper les taux obligataires vendredi et semé le trouble au sein des marchés boursiers, car ils éloignent la perspective d’une baisse des taux d’intérêt aux États-Unis.
En Europe, Paris a perdu 0,48%, Londres a lâché 0,48%, Francfort a cédé 0,51% et Milan a reculé de 0,50%. A Zurich, le SMI a gagné 0,11%.
Après une ouverture en baisse, les indices de Wall Street évoluent à des niveaux plus proches de l’équilibre vers 13H55 GMT: le Dow Jones gagnait 0,14%, le Nasdaq cédait 0,04% et le S&P 500 grappillait 0,07%.
En mai, aux Etats-Unis, 272’000 emplois ont été créés, contre 165’000 en avril - chiffre révisé à la baisse - mais paradoxalement le taux de chômage a grimpé à 4%, une barre symbolique qu’il repasse pour la première fois depuis janvier 2022.
Le taux de chômage était attendu stable par les analystes, à 3,9%, et 190’000 créations d’emplois seulement étaient escomptées, selon le consensus de Market Watch.
«Cette forte croissance de l’emploi complique la tâche de la Réserve fédérale, car elle alimente probablement les attentes du marché selon lesquelles l’inflation pourrait rester plus persistante qu’on ne le pensait», commente Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier IM.
Mais il souligne aussi que «le récent ralentissement de l’économie pourrait être de plus courte durée que prévu», ce qui est favorable aux marchés actions.
Les investisseurs étaient aussi refroidis par la hausse de 0,4% du salaire horaire en mai, dont la progression remonte sur un an à 4,1% contre 3,9%.
En réaction, sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des emprunts des Etats-Unis grimpaient, particulièrement celui de l’échéance à deux ans, les plus sensibles aux anticipations de politique monétaire: il est passé de 4,73% jeudi à 4,86% vers 15H50 GMT.
Les rendements des emprunts à dix ans s’établissaient à 4,41%, contre 4,29% jeudi.
Et le dollar progressait aussi, soutenu par la perspective que les taux de la Fed restent élevés plus longtemps.
Le billet vert prenait 0,77% par rapport à l’euro, à 1,0806 dollar pour un euro.
La plus grande solidité que prévu du marché de l’emploi aux Etats-Unis risque de repousser l’échéance de la très attendue première baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale.
«La Fed peut faire preuve de patience et rester dépendante des données au cours du prochain trimestre afin de s’assurer que l’inflation se rapproche durablement de l’objectif», commente Jeff Schulze, responsable de la stratégie chez Clearbridge Investments.
Jeudi, la BCE a brûlé la politesse à la Fed pour la première fois de son histoire en procédant à un premier abaissement de ses taux directeurs avant son homologue américaine.
Les taux d’intérêt souverains européens montaient néanmoins vendredi, suivant la tendance des rendements américains. Le taux d’intérêt de l’emprunt de l’Allemagne à dix ans montait à 2,62%, contre 2,55% jeudi.
LVMH, relégué troisième
Le groupe de luxe LVMH a été relégué à la troisième place des plus grosses capitalisations boursières européennes. Il est devancé par l’équipementier européen pour l’industrie des semi-conducteurs ASML.
La capitalisation boursière de LVMH atteint 381 milliards d’euros à l’issue de la séance de vendredi, et celle de ASML 383,8 milliards d’euros.
Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk reste la plus grosse capitalisation boursière européenne: plus de 580 milliards d’euros.
Le pétrole en petite hausse
Les prix du pétrole reculaient légèrement vers 15H50 GMT. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août se dépréciait de 0,14%, à 79,77 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet valait 75,53 dollars (-0,01%).
Le bitcoin gagnait 0,47% à 71’021 dollars.