Joe Biden: «Yes we do!» – Flash boursier Bonhôte

Groupe Bonhôte

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La nouvelle présidence américaine envisage de redonner au gouvernement la main sur l’économie via des mesures budgétaires sans précédents.

Joe Biden a encore frappé fort la semaine passée avec son nouveau projet de plan de 1’800 milliards de dollars en faveur des familles américaines. Venant de fêter son 100e jour à la présidence des Etats-Unis, il enchaine les actions chocs: vaccination au pas de charge et plans de relance. Son objectif est de redonner au gouvernement la main sur l’économie via des mesures budgétaires sans précédents.

Le nouveau plan, qui nécessitera l’aval du Congrès, fait suite aux deux précédents de lutte contre la pauvreté (1’900 milliards) et d’infrastructure (2’000 milliards) et vise cette fois les familles à revenus faibles et moyens. Il comporte la gratuité de l’école prématernelle et du collège public, un soutien aux familles pour la garde d’enfants, un financement de formation aux enseignants et la création d’un programme national de congé parental.

Le financement envisagé de ces nouvelles mesures devrait passer par une contribution des sociétés et des ménages américains les plus aisés. Les contribuables disposant d’un revenu annuel supérieur à 400'000 dollars verront leur taux d’imposition relevé à 39,6% maximum. L’imposition des gains en capital sera relevée à ce même taux pour les fortunes supérieures à 1 million de dollars. Le plan prévoit également la fin d’allégements fiscaux sur les gains en capital lors de successions.

Des mesures qualifiées de «socialistes» par certains, ce qui équivaut à un gros mot aux Etats-Unis. Joe Biden affiche clairement ses ambitions: réduire les disparités sociales qui culminent et redonner un rôle plus fort à l’Etat au pays du capitalisme tout azimut qui n’a jusqu’alors profité pour l’essentiel qu’à une toute petite minorité de la classe supérieure.

La Fed assurera le financement de ces programmes par l’achat de bons du Trésor scellant ainsi l’alliance historique entre le plus grand débiteur du monde (le gouvernement américain) et son plus grand créancier du moment (la Fed).

Les publications de chiffres économiques au pays de l’oncle Sam confirment la reprise avec un PIB au premier trimestre à 6,4% qui, légèrement inférieur aux attentes, démontre la vigueur de la reprise. Malgré une poussée de l’inflation, la Fed n’entend pas réduire sa stimulation monétaire et ne se formalise pas sur ces pressions inflationnistes qu’elle qualifie de passagères se focalisant sur un objectif: une normalisation du marché du travail qui a vu la destruction de plus de 9 millions d’emplois en 2020.

Les publications des entreprises déferlent sur le marché avec d’excellents résultats, en moyenne, profitant d’un effet de base extrêmement favorable puisque le trimestre de référence de 2020 était particulièrement mauvais. Tout semble donc aller vers le mieux mais la vigilance reste de mise car les attentes sont élevées et ne laissent que peu de place à la déception.

L’essentiel en bref

 

MICROSOFT

Pour le troisième trimestre de son année fiscale 2021, Microsoft a affiché une forte croissance dans ses trois segments (Productivity and Business Process +15%, Intelligent Cloud +23%, More Personal Computing +19%). Le chiffre d’affaires global était en hausse de 19,1% à 41,7 milliards de dollars. Le bénéfice par action a augmenté de +45% à 2,03 dollars par action contre 1,40 dollar l’an passé. La compagnie s’attend à des ventes entre 43,6 et 44,5 milliards pour le prochain trimestre. Au-dessus du consensus.

Dans les serveurs, la progression de sa division Azure (commercial cloud) démontre son basculement réussi dans le marché de l’informatique dématérialisée. Le groupe a profité du recours accru au logiciel de visioconférence et de messagerie instantanée Teams (avec désormais 145 millions d’utilisateurs actifs), des ventes de jeux vidéo (console Xbox) et d’un plus grand nombre de licences Windows du fait de la forte croissance des achats d’ordinateurs dans le monde.

Les craintes que la croissance se normalise après le COVID-19 ont entraîné une correction du titre d’environ -5% depuis le plus haut. Au niveau actuel du cours, l’action Microsoft se traite avec un ratio cours/bénéfice de 33. C’est certes surévalué par rapport à l’évolution de la taille absolue des ventes. Mais Microsoft garde un potentiel de croissance structurelle à long terme et présente un avantage concurrentiel. Selon les estimations, la dépense en technologie dans le PIB devrait doubler sur la prochaine décennie, notamment avec la digitalisation. Pour chaque revenu supplémentaire généré, le coût marginal devient plus bas pour Microsoft, ce qui accroit les bénéfices.

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