Le calme avant la tempête des résultats – Flash boursier Bonhôte

Groupe Bonhôte

2 minutes de lecture

L’économie mondiale se remet de la crise de COVID-19. Les GAFAM continuent de surperformer.

Les derniers chiffres ont montré que l’économie mondiale se remet de la crise de COVID-19. Avec l’augmentation de la disponibilité des vaccins, le taux de vaccination devrait atteindre 70% aux Etats-Unis et 40% en Europe d’ici le mois de juin. L’avancée des programmes de vaccination va accélérer l’ouverture des économies, et avec, les bénéfices des entreprises.

Les Minutes de la Fed n’ont fait que transcrire ce qui s’est dit durant la réunion de mars. En tout et pour tout, l’inflation n’est pas un problème, la reprise économique est bien partie et les taux ne monteront pas tant que l’emploi n’aura pas retrouvé son niveau d’avant pandémie. Les demandes d’allocation chômage sont reparties à la hausse, avec 16’000 inscriptions hebdomadaires de plus que prévu. Cela a suffi à rassurer les investisseurs sur la continuité d’une politique monétaire accommodante.

Lors de sa réunion, la BCE, s’est déterminée à maintenir sa politique accommodante tant que nécessaire mais envisage toutefois de réduire les achats de titres après l’accélération temporaire prévue au deuxième trimestre.

Malgré une série de données économiques américaines meilleures que prévu, le rendement des obligations du Trésor semble avoir atteint un niveau de résistance, à mi-chemin du déclin observé de 2018 à 2020. Les rendements à dix ans ont chuté de plus de 10 points de base depuis début avril, après avoir grimpé de plus de 80 points de base au premier trimestre de l’année. Cette stabilisation est probablement due à un regain d’intérêt de la part des investisseurs.

Entre les rotations sectorielles et l’inquiétude sur les valorisations exorbitantes, les traders se sont abstenus de faire de gros paris sur les actions avant la saison des résultats du premier trimestre. Près de 9,5 milliards d’actions ont été échangées sur les Etats-Unis mercredi, marquant le plus bas volume de cette année. Les GAFAM ont continué de surperformer, propulsant le S&P à un record. Sur la semaine Microsoft, Alphabet, Apple, Facebook et Amazon ont progressé entre 5% et 8%, et cela malgré les vagues de critiques et de régulation à leur encontre.

Les préoccupations générales allant de la hausse imminente des impôts au rythme de la reprise économique et à la hausse de l’inflation, titillent la confiance des traders qui craignent que le calme actuel sur le marché boursier ne soit de courte durée. Le coût de protection contre une baisse des actions est actuellement très bas alors que le marché est en pleine ascension, certains se sont par conséquent rués sur des contrats de couverture.

Une plus forte demande de matières premières et le renchérissement de leur cours indiquent que certains pays d’Asie et les Etats-Unis ont retrouvé le chemin de la croissance. Cette évolution est positive pour les exportations mondiales et les valeurs cycliques.

L’essentiel en bref

 

Projet d’harmonisation fiscale globale

La secrétaire au Trésor américain Janet Yellen a dévoilé sa volonté de rectifier la fiscalité internationale des entreprises afin que les gouvernements capturent une plus grande part fiscale des entreprises mondiales les plus prospères. Ces propositions, plutôt bien accueillies en Europe, pourraient trouver un accord d’ici l’été, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’enjeu est d’étayer les ministères des Finances à court de liquidités pour causes de dépenses massives liées à la pandémie. Les propositions américaines visent deux objectifs : fixer un impôt minimum mondial de 21% et faire en sorte que les plus grandes entreprises paient davantage là où elles font des affaires. Des questions demeurent sur l’applicabilité, la résolution des différends et sur comment les économies les plus pauvres pourraient en bénéficier. Mais l’initiative redonne de l’élan à un processus qui a failli déclencher une guerre commerciale à l’époque de Donald Trump et qui est dans l’impasse depuis plusieurs années.

Les sociétés sans frontières ont accumulé des bénéfices à peine imposés alors que les salaires ont stagné, alimentant les tensions politiques. Amener plus de 135 pays ayant leurs propres priorités et systèmes fiscaux à adhérer à un ensemble normalisé de règles sur les impôts des sociétés est un défi de taille. Le taux statutaire moyen d’imposition parmi les membres de l’OCDE, était à 23.3% en 2020, contre 32,2% en 2000. L’initiative a suscité un accueil plus chaleureux de la part de pays plus grands comme la France, dont les caisses du Trésor ont le plus à gagner en captant des revenus d’entreprises mondiales opérant sur leur marché intérieur. Les nations ayant une fiscalité attrayante, et qui accueillent une grosse part de multinationales, comme l’Irlande, ont par contre émis des réserves.

Selon l’OCDE, cet accord redistribuerait environ 100 milliards de dollars, tandis que l’impôt minimum, combiné aux règles américaines existantes, augmenteraient les revenus mondiaux des gouvernements de 100 milliards par an. Mais ne nous berçons pas d’illusions, les entreprises visées redoubleront simplement d’efforts pour conserver leurs revenus loin des coffres des Etats. Et la concurrence pour attirer les multinationales se poursuivra de toute façon, non plus via l’instrument de la fiscalité, mais par d’autres moyens.

A lire aussi...