Fort vent arrière pour les cycliques – Flash boursier Bonhôte

Groupe Bonhôte

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La rotation sectorielle se poursuit et les investisseurs tendent à délaisser la haute technologie pour des segments plus traditionnels.

Avec les craintes d’inflation et l’imminence de la vaccination de masse mettant fin à la situation d’urgence sanitaire, la rotation sectorielle se poursuit. Les investisseurs tendent à délaisser la haute technologie pour des segments plus traditionnels, à plus faible valorisation, comme les bancaires, ou plus exposés au cycle économique, comme l’énergie et les industrielles, qui avaient pâti des mesures de distanciation sociale. Les bourses européennes à dominance cyclique ont ainsi enregistré une belle performance, de plus de 4%, sur la semaine écoulée. En Suisse, les petites et moyennes capitalisations continuent d’être nettement mieux orientées que l’indice SMI, freiné en particulier par les pharmas. Les nouveaux contrôles qui vont être mis en place par les autorités de Pékin pour réguler les opérations des entreprises de la fintech, et notamment l’offensive à l’encontre du colosse de l’internet et des paiements Tencent, ont par ailleurs entrainé des prises de profit sur les valeurs technologiques chinoises.

La remontée des taux longs, avec le rendement des obligations du Trésor américaines atteignant 1,63%, est encore mal digérée et amplifie les craintes d’un arrêt plus tôt que prévu des politiques monétaires accommodantes. Dans un contexte d’endettement élevé, on est effectivement mal préparé à une hausse éventuelle du coût des emprunts. Ceci crée un mouvement de panique sur les obligations d’entreprises, les valeurs technologiques et certains marchés émergents. Il ne faut pourtant pas oublier que plus de croissance économique améliore aussi les bénéfices.

Le patron de la Fed Jerome Powell a pourtant bien répété son mantra que l’économie américaine est encore loin des objectifs de plein emploi et que la hausse des taux reflète plus de bonnes perspectives de croissance qu’une pression inflationniste. Il y a un grand décalage entre ce que la Fed projette, à savoir pas de hausse de son taux d’intervention avant 2024, et le marché. L’indice des prix à la consommation a en fait progressé en février de seulement 1,7% sur un an. D’autre part, selon la secrétaire au Trésor Janet Yellen la voie libre donnée au plan d’aide budgétaire de 1’900 milliards de dollars ne devrait pas provoquer une hausse excessive des prix car le taux de chômage est encore très élevé. Tous les yeux sont donc rivés sur l’issue de la réunion de la Fed ce mercredi 17 mars.

Confrontée au risque d’un durcissement des conditions de financement qui compromettrait le redressement de l’activité économique, la Banque centrale européenne a, comme prévu, maintenu ses taux inchangés. Mais elle va augmenter au cours du trimestre à venir le rythme de ses achats d’obligations dans le cadre de son programme d’achats d’urgence face à la pandémie (Pepp) doté il y a bientôt un an de 1’850 milliards d’euros.

L’essentiel en bref

 

LE BITCOIN BIENTÔT SOUS CONTRÔLE?

Le marché des cryptomonnaies a le vent en poupe soutenu par les achats d’acteurs de renom tels que certaines grandes banques américaines, de grands fonds de placement ou plus récemment l’achat de Tesla pour 1,5 milliard de dollars. Le Bitcoin est la crypto de référence en termes de taille et d’échange, son marché atteint aujourd’hui 1’000 milliards et le développement des futures lui a donné une nouvelle dimension et accessibilité.

Critiquée récemment par la secrétaire au Trésor Janet Yellen, mais déjà pointée du doigt par l’administration Trump l’année passée, l’industrie de la monnaie virtuelle pourrait voir son attractivité enrayée par la régulation. En effet, les mesures proposées visent directement la caractéristique première du Bitcoin, qui est l’anonymat des parties prenantes, en obligeant les entreprises de services financiers à enregistrer l’identité des détenteurs de cryptomonnaie. Les arguments des autorités américaines étant l’utilisation de ces dernières pour le blanchiment d’argent ou le financement des activités illégales et le terrorisme. Avant l’élection de Biden, le Trésor a précipité la publication des règles, sous l’égide de la FinCEN (bureau de renseignement des crimes financiers). Le projet de réglementation a conduit à une levée de bouclier, dont la Chambre du commerce américain, entravant le Trésor à repousser la mise en place des mesures et à prolonger la période de consultation, laissant la responsabilité à l’administration Biden. A ce jour, aucune date de prise de décision n’a été communiquée par la nouvelle instance présidentielle américaine.

Malgré l’utopie d’un monde virtuel sans contrôle étatique, la pression actuelle sur les acteurs financiers en matière de transparence et d’éthique, nous ramène à la réalité avec des gouvernements, le fisc et des systèmes judiciaires aux commandes. En soit, il serait ingénu de penser qu’un pan entier du monde financier reste dans l’opacité et ne doive répondre à aucune règle. Ce qui serait un coup de frein au marché des cryptos… à suivre.

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