Dos à dos, plus proches que jamais, le suspense est intolérable. En effet, Nvidia ne se trouve plus qu’à 18 minuscules milliards de dollars de capitalisation boursière d’Apple, la jonction semble inéluctable, le monde entier de la finance retient son souffle.
Ce mardi 5 novembre on va changer un peu les règles du jeu dans les salles de marchés. Exit la macro, aux oubliettes les résultats de sociétés, en coulisses la géopolitique. Ce mardi 5 novembre le monde de la finance s’installe confortablement dans son canapé, réserve de pop-corn effectuée, le grand show de l’élection présidentielle américaine peut commencer. Les candidats ont fait leur travail, c’est désormais aux électeurs de faire le leur et trois scénarii semblent envisageables: le vainqueur est annoncé relativement tôt dès ce soir (heure américaine), nous pourrions aussi devoir attendre quelques jours, enfin le vainqueur pourrait être annoncé rapidement mais le vaincu contester le résultat, ce qui lancerait un processus probablement sur plusieurs semaines. Les sondages jouent avec les nerfs de ceux qui croient encore au Père Noël, le marché fait apparemment partie du lot, qui corrige quelque peu le tir après qu’un sondage du Des Moines Register a montré que Kamala Harris mène de 3 points dans l’Iowa, un fief de son rival. En parallèle, un dernier sondage séparé du New York Times / Siena College montre Madame Harris gagnante en Caroline du Nord et en Géorgie. Rappelons à ce stade que les sondages sont probablement aussi fiables que les prophéties de Nostradamus. Ce qui est assez rigolo, c’est qu’une éventuelle victoire de Kamala Harris serait probablement bénéfique notamment au secteur des véhicules électriques, suivez mon regard en direction du principal salesman de Donald Trump…
Bref, personne ne sait qui va gagner. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le marché aime beaucoup les contre-pouvoirs, suivez-donc en parallèle l’élection des membres de la Chambre des Représentants et aussi d’un tiers du Sénat.
Wall Street rend un chouia de terrain hier, les 7 magnifiques sont délaissés, l’indice S&P500 (SPX) semble protégé par sa moyenne mobile à 50 jours depuis trois séances, ce qui n’est pas le cas de son alter ego équipondéré (SPW). Le Nasdaq100 (NDX) repasse en-dessous des 20'000 points, le Russell2000 (RTY, les petites capitalisations) parvient aussi à se maintenir au-dessus de sa 50 jours, le SOX (US semis) et le SXXP (Stoxx Europe 600) sont en pleine bagarre avec leur 200 jours respective tandis que la volatilité des actions remonte légèrement, le VIX clôture à 21,98. La volatilité des obligations est à suivre de près, elle poursuit sa hausse hier, le MOVE gagne 2,8% supplémentaires à 136,25, sa prochaine résistance se situe à 141.
Sur la partie obligataire le rendement du 10 ans US traite ce matin à 4,32%, il remonte ce matin, tandis que le dollar est plutôt stable, la paire EUR/USD traite à 1,0888, son principal support se trouve à 1,0870. Gardons en tête que la Fed annonce sa décision sur les taux après-demain, le marché semble l’avoir oublié mais cela reste le principal facteur de la direction future des indices, du moins lorsque la poussière de l’élection sera retombée, sachant qu’historiquement le marché se concentre à nouveau à 100% sur les fondamentaux économiques 30 jours après le vote. La Fed donc et les Fed Funds qui prédisent quasiment 100% de probabilités d’une baisse de 25 points de base après-demain, ainsi que 83% de chances d’une rebelote lors du FOMC du 18 décembre.
Au menu macro-économique du jour, aux Etats-Unis, la balance commerciale (14h30) et l'indice ISM des services (16h00) sont au programme.
BASF conclut la vente de ses activités minières dans le domaine des floculants. DHL annonce un bénéfice net inférieur aux attentes pour le troisième trimestre. Adecco déçoit au troisième trimestre. OC Oerlikon enregistre une baisse de son chiffre d'affaires au troisième trimestre et revoit ses perspectives pour l'exercice 2024. Zalando confirme ses résultats préliminaires pour le troisième trimestre. Schindler débutera son programme de rachat d'actions le 6 novembre. Les employés de Boeing acceptent le 3e plan soumis par la direction et cessent la grève. Apple explore le domaine des lunettes connectées, apanage de Meta Platforms et EssilorLuxottica. Nintendo revoit à la baisse ses prévisions de bénéfice d'exploitation annuel en raison du ralentissement des ventes de la Switch. Le rapport sur les résultats du deuxième trimestre de Toyota a révélé une baisse significative des bénéfices.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse à l’exception de Séoul qui perd 0,47%. Tokyo progresse de 1,11% à la cloche, Hong Kong avance de 2,03%, Shanghai monte de 2,32% et le Nifty50 progresse de 0,44%. Le future SPX grappille 5 points et l’Europe ouvre inchangée. L’or est stable à 2735 dollars l’once et le pétrole ne bouge guère non plus, le baril de WTI Light Crude évolue à 71,68 dollars. Cela sent la veillée d’armes à plein nez en ce mardi matin.