Gonet: l'actualité des marchés au 29 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Dow +0,65%, S&P 500 +0,27%, Nasdaq +0,26%, Russell +1,63%, SOX -0,02%, Eurostoxx +0,54%, SMI +0,44%.

On s’ennuie ferme sur les parquets de trading hier, l’activité ralentit significativement, le marché s’apprête à digérer les résultats trimestriels de cinq des sept magnifiques cette semaine, à commencer par Alphabet dès ce soir 21 heures. Les indices d’actions grappillent du terrain à la cloche, on note un retour en grâce des petites capitalisations (Russell 2000 – RTY), la mauvaise tenue du secteur de l’énergie, pénalisé par la faiblesse du pétrole et la performance mitigée des mastodontes de la tech. Les bons du Trésor américain restent sous pression, le rendement du 10 ans US évolue ce matin à 4,30%, il regarde son principal support à 4,17% (moyenne mobile à 200 jours) et il semble qu’une golden cross soit en train de pointer le bout de son nez à un horizon de deux semaines (la moyenne mobile à 50 jours traverse la 200 jours à la hausse, un signal haussier). L’indice S&P500 équipondéré (SPW) surperforme le SPX en progressant de 0,54% sur la journée, la volatilité des actions glisse encore un peu, le VIX abandonne 0,6% à 19,69, le ratio put/call remonte légèrement à 0,58 mais reste faible, ambiance toujours fort détendue dans les salles de marchés de trading en equities, tandis que chez les voisins de l’obligataire on bosse dur sur la déco d’Halloween, le MOVE monte encore de 2% pour clôturer à 130,92, un niveau vraiment élevé qui indique combien ce segment du marché est nerveux.

Côté monnaies, le dollar reste stable, la paire EUR/USD traite à 1,0817, sa moyenne mobile à 200 jours se situe à 1,0870. L’or est recherché, l’once remonte à 2751 dollars, le pétrole souffre, le baril de WTI Light Crude recule à 67,72 dollars et le Bitcoin monte au ciel, plus précisément à 71'000 dollars.

Le narratif du moment ne change pas, on continue de suivre de très près les statistiques macro, les prévisions quant à la politique monétaire de la Fed, l’évolution du contexte géopolitique, les déclarations d’amour entre candidats à la présidence des Etats-Unis et surtout les résultats trimestriels de sociétés. Les firmes battent encore les attentes des analystes, mais de manière moins nette que d’habitude et cela se remarque, le marché ne récompense pas forcément les résultats légèrement meilleurs qu’anticipé et punit sévèrement les ratés, hier c’est par exemple Philips qui en fait les frais en chutant de 16,8%. En l’état l’image globale est la moins encourageante depuis environ deux ans. Et comme les cadors de la cote s’apprêtent à entrer dans le confessionnal, on comprend aisément que le marché effectue un pas en arrière et demande à voir avant d’entamer le prochain mouvement. C’est donc Alphabet qui s’y colle ce soir, tout un chacun tentera de comprendre comment la firme se positionne vis-à-vis de l’Intelligence Artificielle (IA) et surtout si elle parvient à monétiser ses investissements en la matière.

Au chapitre de la macro, 'indice de la Fed de Dallas d'octobre est le plus élevé depuis le 22 avril, grâce à l'indice de production le plus fort en plus de deux ans et aux indices de production future et d'activité générale les plus relevés depuis environ trois ans. 

La BCE a fait des progrès significatifs dans la réduction de l'inflation, mais ne peut pas encore crier victoire car les perspectives sont entourées de «risques substantiels», indique Luis de Guindos, l’économiste et homme politique espagnol qui, les esprits taquins le rappelleront, était le CEO de Lehman Brothers Espagne de 2006 à 2008.

Pour sa part David Solomon, CEO de Goldman, est optimiste en ce qui concerne les affaires, citant les investissements technologiques comme un point positif. Le boss de la banque New Yorkaise déclare à Bloomberg News qu'il est préoccupé par le conflit au Moyen-Orient, même s'il n'a pas encore eu d'impact significatif sur les affaires.

Au menu  macro-économique du jour, aux Etats-Unis les stocks de grossistes (13h30), l'indice des prix immobiliers FHFA (14h00), la confiance des consommateurs du Conference Board et les offres d'emploi JOLTS (15h00) animeront la séance.

Novartis enregistre une hausse de son bénéfice net et de son chiffre d'affaires au troisième trimestre. Le bénéfice du troisième trimestre de HSBC augmente de 10% et dépasse les estimations. La banque lance de nouveaux rachats d'actions. L'examen antitrust de l'offre de BBVA sur Banco de Sabadell pourrait être prolongé, selon l'autorité de régulation. Le bénéfice net de Banco Santander a augmenté de 12% au troisième trimestre. Les ventes de Straumann augmentent, stimulées par une forte demande en Asie-Pacifique. Le bénéfice trimestriel de Clariant est inférieur aux prévisions du marché. Le personnel de Porsche AG se joint à la vague de grèves dans les principales industries allemandes. Boeing lance une augmentation de capital à 143 dollars l'action, une petite décote sur le cours de la veille (150,69 dollars). Apple déploie son IA générative sur ses appareils. Un institut brésilien réclame 525 millions de dollars aux géants des médias sociaux, notamment Meta, pour utilisation excessive par des mineurs. Estee Lauder nomme un homme du sérail, Stéphane de La Faverie, au poste de PDG, selon le WSJ. AbbVie acquiert Aliada Therapeutics pour 1,4 milliard de dollars afin de renforcer son portefeuille de neurosciences.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 0,77% à la cloche, le yen reste faible, Hong Kong gagne 0,49%, Shanghai perd 1,08%, Séoul avance de 0,21% et le Nifty50 rend 0,23%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre en légère progression de 0,1%, portée notamment par HSBC (+3,7%), Adidas (+1,7%) ou encore Vinci (+0,9%). 

A lire aussi...