Gonet: l'actualité des marchés au 28 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,74%, S&P 500 -0,51%, Nasdaq +0,00%, Russell 2000 -1,90%, SOX -0,96%, Eurostoxx -0,07%, SMI -0,49%.

Wall Street continue de digérer le tsunami de résultats de sociétés, tout en n’appréciant guère l’évolution de la courbe des taux d’intérêts américaine, qui s’aplatit tel un oiseau de mauvaise augure. Rappelons ici que l’aplatissement des courbes de rendements envoie un signal négatif sur le ralentissement de la croissance économique, alors même que les banques centrales sont en train de muter de colombes à faucons. L’écart de rendement entre l’emprunt US à 5 et 30 ans se réduit à 78 petits points de base, on n’avait plus vu un si petit gap depuis mars 2020. Le 10 ans US recule à 1,55%, n’en jetez plus, c’est très probablement ce phénomène qui douche les ardeurs des bulls hier. Le marché est peut-être en train de prendre réellement conscience que les banques centrales lui lâchent doucement la main. Et en guise de hors d’œuvre, on apprend hier que la Banque Centrale du Canada met un terme à son programme de rachats d’actifs et indique que les hausses de taux pourraient intervenir plus tôt que prévu. Au Brésil, la banque centrale effectue la plus importante hausse de taux en 20 ans. Les lignes bougent aussi ou sont sur le point de le faire au Royaume-Uni, en Nouvelle Zélande et en Australie.

On revient au marché avec l’indice S&P500 (SPX) qui passe en territoire négatif en fin de séance, impacté par les actions de l’énergie, les financières et les materials. Le pétrole recule à 81,98 dollars le baril de WTI Light Crude après la publication d’inventaires hebdomadaires plus fournis que prévu. La volatilité reprend du poil de la bête, l’indice VIX (volatilité du SPX) gagne 6% à 16,98. Le dollar et l’euro sont en mode catatonique, bien que la tendance reste favorable au billet vert, d’un point de vue technique mais probablement aussi fondamental, le discours de Christine Lagarde cet après-midi nous aidera peut-être à y voir plus clair. La paire traite à 1,1606 ce matin. L’or n’abandonne apparemment jamais et revient tester le niveau de 1800 dollars par once ce matin, les paris sont ouverts, si le métal jaune casse ce niveau, le prochain se situe à 1834 dollars. Le SPX recule donc, le Nasdaq parvient à clôturer à l’équilibre pour sa part, bien aidé par les mastodontes que sont Microsoft (MSFT +4,21%) et Alphabet (GOOG +4,84%). Tout va bien pour eux donc, ils se plaisent dans leur rôle de rouleau compresseur. En revanche, malheur aux ratés, le marché est en mode «no mercy» quand il s’agit de résultats d’entreprises. Les victimes du jour sont Twitter (-10%), Robinhood (-10%) aux Etats-Unis, Worldline (-16%) et Deutsche Bank (-7%) en Europe. Globalement la saison reste bonne, il ne faut juste pas rater les attentes, vraiment pas.

C’est donc jour de Banque Centrale Européenne aujourd’hui. L’agence Bloomberg pense que la BCE est prête à nous rassurer sur le caractère transitoire de la flambée des prix, ce qui signifie que ses mesures de relance peuvent être maintenues. La réunion d’aujourd’hui est un tremplin vers le mois de décembre, lorsque les responsables décideront de l’avenir des mesures de relance alors que la date de fin du programme d’urgence d’assouplissement quantitatif se rapproche. Christine Lagarde et ses collègues se réunissent à la veille de statistiques qui devraient montrer une nouvelle accélération de l’inflation dans la zone euro, mais elle parlera probablement d’un soubresaut temporaire.

Les démocrates sont toujours en désaccord sur le plan de dépenses du président Biden. Le représentant Richard Neal rejette une proposition de taxe sur les milliardaires, tandis que le sénateur Ron Wyden insiste sur le fait que la mesure n’est pas morte. La Chambre discute d’une surtaxe de 3%, en plus du taux de revenu le plus élevé, pour ceux qui gagnent plus de 10 millions de dollars. Joe Biden intensifie la pression pour finaliser un cadre avant son départ aujourd’hui pour des sommets en Europe. Le congé familial payé est exclu du plan en raison de l’opposition de Joe Manchin, selon Bloomberg.

Les actifs de la Chine ont été tellement martelés qu’il est temps d’acheter. C’est ce qu’ont déclaré ce mois-ci des sociétés de courtage telles que HSBC, Nomura et UBS, citant des valorisations bon marché et l’atténuation des craintes liées à la réglementation. Morgan Stanley recommande la dette spéculative chinoise et de nombreux analystes des devises sont optimistes quant au yuan. Well, l’antithèse de cette approche pourrait être alimentée par un ralentissement de l’économie chinoise, les problèmes de dette d’Evergrande, des tensions accrues avec les États-Unis et une dégradation de la situation sanitaire, à suivre de près.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, exhorte les résidents éligibles à se faire vacciner, mettant en garde contre la perspective d’une recrudescence des cas en hiver. La Maison Blanche déclare que l’obligation de se faire vacciner pour les travailleurs et les entrepreneurs fédéraux ne mettra pas davantage les chaînes d’approvisionnement sous pression. Les États de New York et du New Jersey se préparent à vacciner les jeunes enfants dès que les directives fédérales seront disponibles. La Nouvelle-Zélande commence à assouplir les restrictions frontalières pour les personnes entièrement vaccinées arrivant de l’étranger.

BCE au programme donc aujourd’hui à la mi-journée. La première estimation de l’inflation allemande d’octobre (14h00) et la lecture préliminaire du PIB américain du T3 (14h30) sont aussi au programme. Ce matin, la Banque du Japon a laissé ses taux inchangés, tout en ajustant en baisse ses projections de croissance et d’inflation à court terme.

Puma: Jefferies reste à l’achat avec un objectif relevé de 120 à 125 eurods. Temenos: Barclays passe de surpondérer a pondération en ligne en visant 130 francs. UBS: Jefferies reste à l’achat avec un objectif de cours relevé de 21 à 22 francs. Airbus: les trimestriels sont en ligne avec les attentes. La prévision d’EBIT ajusté annuel est relevée. Sanofi: les prévisions annuelles sont relevées après le T3. STMicroelectronics: les revenus du T3 dépassent les attentes. Au T4, la croissance devrait avoisiner 6,3% et la marge brute 43%. Anheuser-Busch Inbev: le groupe resserre sa fourchette de prévision de croissance de l’Ebitda. EBay: résultats trimestriels déçoivent. Le titre perd plus de 5% hors séance. Ford: le titre bondit de plus de 8% hors séance après la publication des trimestriels, même si le groupe craint que les pénuries de puces ne durent jusqu’en 2023. Nokia: le chiffre d’affaires du T3 est en ligne avec les attentes. Samsung Electronics: les revenus trimestriels sont supérieurs aux attentes. Straumann: les trimestriels sont supérieurs au consensus AWP. Telecom Italia: les trimestriels sont plus faibles que prévu, en forte baisse. Unicredit: la prévision annuelle est relevée au niveau du bénéfice sous-jacent. Volkswagen: les trimestriels dépassent les attentes. Les projections de livraison 2020 sont réduites à «en ligne avec celles de 2020». Third Point monte au capital de Royal Dutch Shell pour pousser à la scission de la major pétrolière. Exxon Mobil relève son dividende trimestriel à 0,88 dollar par action. La Commission européenne ouvre une enquête approfondie sur le rachat d’Arm par Nvidia.

En Suisse, on reparle de Temenos, qui gagne 8,2% hier, après avoir progressé de 4,6% mardi. Ce matin le titre est indiqué en progression de 6,1%, après EQT, c’est une autre firme de buyout, Thomas Bravo, qui entre dans le moulin à rumeurs, ce dernier la désignant comme un prédateur potentiel de la firme genevoise.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le rouge. Tokyo rend 0,96% à la cloche, Hong Kong abandonne 0,07%, Shanghai perd 1,16% et Séoul recule de 0,53%. Le future SPX rebondit très légèrement et l’Europe est indiquée à l’équilibre à l’ouverture de 9 heures.

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