Wall Street apprécie les statistiques économiques du jour, qui confirment un peu plus encore que l’économie américaine redémarre. Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage sont bonnes (les plus basses depuis la post-pandémie) et le PIB sort en ligne avec les attentes, à 6,4% de trimestre en trimestre. Dans un tel contexte, le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte à 1,61%, malgré l’émission de 62 milliards de dollars d’obligations du Trésor américain à 7 ans, qui rencontre une demande plus forte que d’habitude. L’indice S&P500 (SPX) récupère le niveau de 4200 points à la cloche. De leur côté, le Dow Jones et le Russell2000 (RTY) ont clôturé dans le vert 5 des 6 dernières séances de trading. On recherche les valeurs industrielles, financières et les materials. Le Nasdaq souffre quelque peu de la remontée des taux alors que les valeurs minières et du voyage sont encore bien orientées. Impossible de passer à côté des titres spéculatifs de type «Robinhood», qui se remettent à danser comme rarement. Prenez par exemple AMC Entertainment, qui décolle de 36%, sans raison particulière!

Le secteur automobile américain se distingue hier, une fois n’est pas coutume (on est d’accord, Tesla n’est pas une firme automobile n’est-ce pas?). General Motors rouvre plusieurs lignes de production, qui avaient été gelées à cause de la pénurie de semi-conducteurs. Cette annonce bénéficie à tout l’écosystème, qui y voit le signe d’une réduction de cet important goulet d’étranglement. Ceci dit ne nous emballons pas trop vite, la CEO de GM, Mary Barra, rappelle que le second trimestre sera le plus faible de l’année en matière de production. Mais le marché, toujours prompt à s’emballer, juge le signal positif et apprécie également les ambitions de Ford dans le véhicule électrique. Il n’est pas vraiment étonnant de voir les constructeurs automobiles rebondir de belle façon hier, suite à ces annonces, le secteur avait dérapé au plus bas de l’année à la mi-mai et le marché cherche désespérément des opportunités d’investissement. Ceci dit, méfions-nous ici d’un potentiel «bull trap», d’un piège haussier. Il ne suffit pas d’annoncer que l’on veut produire des véhicules électriques, cela prend énormément de temps à mettre en place. L’industrie automobile vit une mue historique, elle flirte avec les géants de la technologie, dont elle a de plus en plus besoin. Des constructeurs comme Toyota engagent des développeurs à tours de bras. On sait qu’Apple pense à une iCar. Va-t-elle le faire? si oui utilisera-t-elle une partie de ses 200 milliards de dollars de cash pour s’offrir un constructeur ou choisira-t-elle d’y aller seule? Et quand bien même Apple souhaiterait racheter un constructeur américain, quid des syndicats?

Les volumes d’échanges se redressent et la volatilité se ratatine encore un peu plus. Le VIX (volatilité du SPX) recule de 3,6% et clôture en-dessous de 17. Il regarde désormais 16,25, son bas du mois de mars. Rappelons au passage qu’une volatilité en baisse comme celle-ci nous indique que de nombreux intervenants sont probablement en train de baisser leur garde. Ne baissons pas la nôtre, on sait ce qui arrive dans un tel cas.

Selon le Wall Street Journal, la Maison-Blanche devrait dévoiler aujourd’hui un plan de budget fédéral de 6000 milliards de dollars, qui intégrerait les promesses faites par Joe Biden en matière d’infrastructure et de services publics de base. Il est toujours prévu de financer une partie de ce plan par la taxation des sociétés et des ménages les plus aisés.

Le Japon prolonge son état d'urgence jusqu'au 20 juin. L'Allemagne prévoit d'étendre les inoculations aux enfants âgés de 12 ans et plus à partir du 7 juin. L'Indonésie commencera un confinement national de deux semaines le 1^er juin. Singapour va accélérer les vaccinations en proposant des vaccins aux étudiants. La Californie offrira 117 millions de dollars de prix aux résidents qui se feront vacciner et Qantas envisage d'offrir des vols gratuits. Un sondage Quinnipiac montre que le nombre d'Américains qui prévoient de se faire vacciner est en augmentation.

Les économistes de banques telles que HSBC, UBS et ABN Amro ne s'attendent pas à ce que la banque centrale européenne réduise son programme d'assouplissement quantitatif malgré l'amélioration des perspectives économiques. Jusqu'à récemment, beaucoup s'attendaient à ce que la banque commence à réduire ses achats d'obligations au cours du deuxième trimestre, mais ses responsables les plus pessimistes sont restés relativement silencieux sur la question, indiquant qu'ils pourraient accepter de maintenir le rythme intact lors de la réunion du Conseil des gouverneurs le 10 juin.

En France ce matin, les prix à la production et à la consommation de mai et la consommation des ménages d'avril sont au programme avant, à 11h00, l'indice de confiance des affaires de mai en zone euro. Aux Etats-Unis, les revenus et dépenses des ménages et les stocks des grossistes d'avril (14h30) précéderont l'indice PMI de Chicago de mai (15h45) et l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan de mai (16h00).

Google serait proche d'un accord avec l'Autorité de la concurrence française sur la publicité en ligne, selon le Wall Street Journal. HP Inc décroche lourdement après des résultats décevants, à l'inverse de Salesforce dont le titre rebondit fortement. Nike aurait cessé sa collaboration avec Neymar l'année dernière sur des allégations, démenties, d'agression sexuelles, selon le Wall Street Journal. JD Logistics flambe après son IPO à Hong Kong. Julius Bär va verser près de 80 millions de dollars aux Etats-Unis pour éteindre les poursuites en lien avec un scandale de corruption au sein de la FIFA.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 2,1% à la cloche, Hong Kong et Shanghai reculent de 0,17% et 0,58% alors que Séoul progresse de 0,73%. Le future SPX et son alter ego européen l’Eurostoxx progressent tous deux de 0,2%. Le pétrole reste bien orienté, le baril de WTI Light Crude traite légèrement en-dessous de 67 dollars. L’or est toujours en embuscade, 10 dollars sous la barre des 1900 dollars par once et le dollar se reprend légèrement, la paire eur/usd à 1,2180.