Gonet: l'actualité des marchés au 1er octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Nasdaq +0,74%, Dow +1,20%, SPX +0,83%, Russell +0,20%, SOX +0,07%, Eurostoxx -0,64%, SMI -0,41%.

Wall Street suit de très près les discussions entre la présidente démocrate de la Chambre des représentants et Steven Mnuchin, les intervenants semblent plutôt croire qu’un plan de soutien aux contribuables américains va être annoncé prochainement. L’accord n’est pas encore sur la table mais les parties y travaillent. Steven Mnuchin déclare que lui et Nancy Pelosi «ont fait beaucoup de progrès dans beaucoup de domaines», et le président de la Chambre indique que les discussions avec le secrétaire au Trésor se poursuivront. Mitch McConnell se montre pessimiste, affirmant que les deux parties restent «très éloignées» sur le montant des dépenses. Les démocrates de la Chambre reportent un vote sur leur proposition de 2,2 trillions de dollars pour donner un jour de plus aux négociations. Les indices S&P500 (SPX), Nasdaq100 (NDX) et Dow Jones traitent désormais tous au-dessus de leur moyenne mobile à 50 jours, un bon signe d’un point de vue technique. Sur l’ensemble du mois de septembre, les trois indices reculent, de 3% pour le Dow Jones, de 4,6% pour le SPX et de 7,1% pour le NDX. Notons au passage que, en termes de performance mensuelle, un des seuls indices à s’en sortir est le SMI, qui termine septembre à l’équilibre. Hier c’est également la fin du troisième trimestre et le verdict est sans appel, c’était du côté des Etats-Unis qu’il fallait miser avec des hausses trimestrielles de 8 à 10% pour les principaux indices contre un recul de 1,1% à l’Eurostoxx. Le SMI parvient à grappiller 1% et notons la fort jolie performance de l’indice allemand Dax, qui gagne 4% sur la période.

Les volumes d’échanges restent faibles, la volatilité fait du surplace et le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte à 0,69%. Le dollar reste sous pression, le Dollar Index (DXY) glisse à 93,63, la paire eur/usd traite à 1,1746 ce matin. L’or est soutenu, l’once se situe à 1896 dollars en ce moment. En termes de secteurs, la santé et les financières  mènent le bal alors que l’énergie et les industrielles reculent sur la journée. Le pétrole repasse au-dessus de la barre des 40 dollars le baril de WTI Light Crude après la publication d’inventaires hebdomadaires en recul plus prononcé que prévu.

L’économie US poursuit son rebond après l’effondrement du deuxième trimestre. La troisième et dernière lecture du PIB des Etats-Unis pour le Q2 2020 est ajustée à -31,4% contre -31,7% pour la précédente estimation. Les dépenses personnelles de consommation trébuchent de 33,2%, contre -34,1% de consensus et -34,1% pour la précédente lecture. L’indicateur manufacturier PMI de Chicago pour le mois de septembre ressort bien supérieur aux attentes, à 62,4 contre un consensus de 52,1, témoignant d’une forte accélération de l’expansion de l’activité manufacturière dans la région. En attendant les chiffres officiels de l’emploi qui seront publiés demain, l’enquête du cabinet ADP sur le secteur privé montre que celui-ci a créé 749’000 postes le mois dernier, un chiffre nettement supérieur aux attentes (650’000). Pour la publication de demain, le consensus table sur la création de 932'500 emplois non agricole en septembre, après 1,37 million en août. Le taux de chômage devrait tomber à 8,2% contre 8,4%. Dans l’immobilier, l’indice des promesses de ventes de logements bondit de 8,8% en août sur un mois, contre un consensus de +3,1% et après un gain de 5,9% sur le mois de juillet.

Le Financial Times (FT) publie un article intéressant indiquant que l’appétit de la BNS (Banque Nationale Suisse) pour le dollar a déjà fait d’elle l’un des plus grands investisseurs américains en actions dans le monde. La BNS indique avoir vendu 38,5 milliards de francs suisses au cours des trois premiers mois et 51,5 milliards de francs suisses supplémentaires au cours des trois mois suivants. La paire dollar/suisse à 0.9194 ce matin.

Les indicateurs PMI de septembre seront publiés tout au long de la journée en Europe puis aux Etats-Unis. Le taux de chômage européen (11h00) précèdera plusieurs indicateurs aux Etats-Unis: enquête Challenger sur l’emploi (13h30), revenus et dépenses des ménages (14h30), demandes d’allocations chômage (16h30), ISM manufacturier (16h00) et dépenses de construction (16h30).

Le patron de Moderna précise que son candidat vaccin contre le coronavirus ne sera pas prêt avant l’élection présidentielle américaine. La FDA se pencherait plus en profondeur sur un cas grave d’effet secondaire dans l’étude en cours menée par AstraZeneca sur son candidat-vaccin, sans que cela remette a priori en cause la poursuite de l’essai. Allstate va supprimer environ 8% de ses 40’000 emplois. Bayer lance un plan d’économie de plus de 1,5 milliard d’euros d’ici 2024 et prend une lourde dépréciation sur sa division agrochimie. American Airlines va commencer à partir d’aujourd’hui à licencier 19’000 salariés, à défaut de plan de soutien fédéral au secteur aérien. Aux États-Unis, Facebook interdit les publicités qui dénoncent une pseudo-vaste fraude électorale. La Fed autorise le rachat du courtier E*Trade par Morgan Stanley. Google prévoit de lancer un Smartphone compatible 5G et serait proche d’obtenir le feu vert au rachat de Fitbit en Europe. L’entreprise d’analyses de données massives Palantir fait ses premiers pas en bourse et ne trébuche pas. Pas sous la forme d’une introduction en Bourse classique, mais via une cotation directe. Il ne s’agissait pas, pour l’entreprise, de lever de l’argent frais, mais de donner une valeur de marché au groupe fondé en 2004 et de permettre aux fondateurs et aux premiers actionnaires de monétiser leur investissement. Le New York Stock Exchange (NYSE) avait annoncé un prix de référence de l’action de 7,25 dollars, valorisant l’entreprise 15,7 milliards de dollars. Mais les premières cotations démarrent à 10 dollars pour finalement s’établir à 9,50 dollars à la cloche, valorisant Palantir 20,6 milliards de dollars.  

Cette nuit et ce matin en Asie, c’est le début de la Golden Week, qui envoie les traders de la plupart des places financières en congé. Pas de Hong Kong, ni de Shanghai ou encore de Séoul aujourd’hui et c’est donc vers Tokyo que les regards se tournent pour avoir une idée de la tendance boursière sur le continent. Et bien c’est raté car une panne mystérieuse force la bourse japonaise à fermer pour toute la journée. La bourse indique que le problème concerne la distribution d’informations sur le marché, sans donner plus de détails. Le problème semble également toucher les petites bourses japonaises de Nagoya, Fukuoka et Sapporo, qui partagent le même système commercial que le TSE. L’arrêt d’une journée est une nuisance importante pour un marché boursier qui vaut environ 6 trillions de dollars et qui est le plus grand du monde après les États-Unis et la Chine continentale. L’Australie monte de 1%, l’Inde de 1,5% et Singapour s’adjuge 1,3%. Le future SPX progresse de 27 points et l’Europe ouvre en légère hausse, ça semble se préciser de plus en plus du côté du Capitole.

A lire aussi...