Wall Street parvient à garder la tête hors de l’eau mais on sent bien que tout cela reste fragile. Les investisseurs sont tiraillés, partagés, ils doutent et ne savent pas vraiment vers quelle classe d’actifs se tourner s’ils vendent leurs actions. La remontée du coronavirus en Europe inquiète, les statistiques économiques déçoivent alors que, du côté optimiste de la force, l’espoir de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis renait timidement. Au chapitre des secteurs, le podium du jour réunit les utilitaires, les produits de consommation de base et les materials. Le dollar est au centre de l’attention, le Dollar Index (DXY) s’approche tout près de sa résistance à 94,65 et cesse son ascension à 94,5940, pour revenir à 94,29 ce matin. La paire eur/usd traite à 1,1673. Du coup l’or parvient à relever quelque peu la tête et revient à 1870 dollars par once, après avoir touché 1848 dollars hier en fin de matinée.

Le ratio put/call repart à la hausse, qui nous suggère la possibilité d’une pause dans la baisse des indices. Ceci dit ne nous emballons pas, nous n’avons toujours pas eu droit à la capitulation, à cette journée de grande lessive, dont les petits porteurs ne sortent jamais indemnes. D’ailleurs le Smart Index repart à la baisse et revient à son niveau du 24 mars, les institutionnels vendent à nouveau, attention aux turbulences potentielles. L’indice S&P500 (SPX) s’approche très près de sa moyenne mobile à 100 jours et rebondit, le Nasdaq100 (NDX) ne parvient pas à récupérer sa 50 jours ni le niveau de 11’000 points et le Dow Jones reste en-dessous des 27’000 points. La volatilité fait du surplace, l’indice VIX traite à 28,51, c’est trop bas pour pouvoir clamer la fin de la baisse des indices. Un niveau d’environ 40 serait nettement plus approprié. Le marché du crédit reste tendu, on observe des ventes assez importantes dans les ETFs liés au High Yield et le rendement de l’emprunt US à 10 ans reste ancré à 0,66%, cela fait plusieurs sessions qu’il n’en bouge plus, mouvement de grosse amplitude en vue?

De sortie pour la 20^e fois cette semaine, le patron de la Fed Jerome Powell déclare que les expulsions et les défauts de paiement des prêts hypothécaires pourraient augmenter dans un avenir proche sans aide fiscale. À ce sujet, les démocrates élaborent un nouveau projet de loi sur la réponse au Covid, d’un montant de 2,4 trillions de dollars, qui sera probablement rejeté par les républicains. La France et le Royaume-Uni signalent les cas les plus élevés depuis le début de la pandémie alors que le gouverneur de l’Etat de New York, Monsieur Cuomo, indique que le taux d’infection et les hospitalisations augmentent à New York. Au registre du Muppet Show, le Secrétaire d’Etat américain Pompeo attaque à nouveau la Chine en affirmant que le consulat chinois de New York est un centre d’espionnage majeur.

La situation sur le marché du travail reste tendue. Le Département américain au Travail annonce des inscriptions au chômage hebdomadaires au nombre de 870’000, en légère hausse par rapport à la lecture révisée de la semaine précédente. Elles ressortent plus élevées qu’attendu. Avant que le coronavirus ne mette à l’arrêt la majeure partie de l’économie américaine, le précédent record datait de 1982 avec 695’000 demandes hebdomadaires. En revanche bonne nouvelle du marché immobilier avec les ventes de logements neufs aux États-Unis pour le mois d’août 2020 qui ressortent au nombre de 1,011 million, contre 875’000 attendues. La précédente lecture du mois de juillet était de 901’000.

Un onzième vaccin Covid-19, celui de Novavax, entre en phase III d’essais cliniques. Amazon présente ses nouveaux appareils connectés et se lance dans les jeux en ligne avec la plateforme Luna. TikTok a soumis l’accord avec Oracle et Walmart aux autorités chinoises. Plusieurs fournisseurs d’applications comme Epic Games et Spotify créent une alliance pour peser dans la négociation avec les magasins d’applications comme celui d’Apple. Sabine Simeon-Aissaoui rejoint la direction générale de Schindler.

Vous êtes investisseur et avez faim de nouveauté? Bonne nouvelle! Palantir se lance en bourse. Palantir Technologies, c’est une des plus anciennes sociétés privées californiennes. Elle est basée dans la Silicon Valley et est devenue leader dans le domaine de l’analyse de données. Palantir a initialement développé son savoir-faire pour les agences de renseignement américaines, avant de s’étendre aux très grandes entreprises européennes et françaises, comme Airbus, Sanofi ou encore CapGemini. La firme a une réputation quelque peu sulfureuse, du fait de ses liens étroits avec la CIA. Il se dit dans le marché que la firme aurait notamment contribué à retrouver Ousama Ben Laden. Mais comme elle se lance en bourse, elle doit faire montre de transparence et a récemment effectué des annonces claires sur les perspectives de son business. Aux dernières nouvelles, le Wall Street Journal nous informe que Palantir serait valorisée à 22 milliards de dollars. Même dans un environnement boursier aussi flou que celui que nous traversons, l’appétit des investisseurs pour de nouvelles émissions semblent encore et toujours féroce. À noter qu’il s’agit d’un direct listing, qui aura lieu dans une semaine. Il n’est donc pas possible d’y souscrire, la seule solution qui s’offre aux investisseurs est d’en acheter dans le marché secondaire dès l’ouverture.

Aujourd’hui sera une journée calme en termes de flux de nouvelles, nous n’attendons guère que les commandes de biens durables aux Etats-Unis, qui seront publiées à 14h30. La semaine prochaine en revanche aura lieu le premier débat de la campagne pour l’élection présidentielle américaine, ça devrait être franchement amusant.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo gagne 0,51% à la cloche, Hong Kong recule de 0,68%, Shanghai rend 0,12% et Séoul avance de 0,27%. Le future SPX progresse de 5 points, l’Europe est indiquée en très légère hausse, tout cela ne respire pas la conviction profonde, la prudence semble de mise.