Gonet: l'actualité des marchés au 16 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Wall Street fermée (President Day), Eurostoxx +1,04%, SMI +0,56%.

Wall Street absente, on se concentre sur les indices européens dans les salles de marchés. Et ces derniers réalisent une belle séance, portés par le FTSE100, qui progresse de 2,52%, mené par le secteur de l’énergie et dopé par l’annonce du cap de 15 millions de personnes vaccinées au Royaume Uni. Le podium du jour de l’Eurostoxx se compose des valeurs de la communication, de l’énergie et des financières. Notons au passage que le Eurostoxx Bank Index (SX7E) casse à la hausse, les investisseurs se positionnent dans ce secteur très bon marché, les taux obligataires grimpant un peu partout. L’amélioration apparente/espérée  de la situation sanitaire ainsi que la libération du calendrier législatif américain après la fin du procès en destitution de Donald Trump renforcent les anticipations d’une reprise rapide de la dynamique économique mondiale, ce qui se traduit par un net regain d’appétit pour le risque sur les marchés financiers, avec notamment une envolée des principaux taux souverains (Allemagne: +4 pb à -0,38%; France: +4 pb à -0,16%).  La trajectoire haussière de ces derniers s’accélère, alimentée aussi par une remontée des anticipations d’inflation. Les marchés d’actions saluent le reflux du nombre de nouvelles contaminations, en particulier aux Etats-Unis où les indicateurs sont revenus à un point bas depuis octobre dernier. La vaccination continue par ailleurs de monter en puissance outre-Atlantique, désormais à un rythme de 1,7 million de doses par jour.

Il est trop tôt pour baisser la garde, notamment compte tenu de l’incertitude provoquée par les variants du covid. Mais on le constate, les tendances favorables laissent espérer une reprise graduelle de l’activité, notamment dans les pays les plus avancés dans leur campagne de vaccination. Ceci conduit les investisseurs à plébisciter les secteurs les mieux positionnés pour en profiter et donc les plus cycliques d’entre eux, comme en témoigne la progression marquée des basic resources (+4,0%) ou du tourisme & loisirs (+2,7%).

Et puis le retour de l’appétit au risque se reflète également sur le marché des changes avec un yen clairement orienté à la baisse ou encore dans le net resserrement de l’indice itraxx crossover (-6 pb à 236 pb). Le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte encore un peu, à 1,23%. Le dollar est stable, la paire eur/usd à 1,2137, l’or fait du surplace à 1818 dollars par once, le bitcoin se rapproche des 50'000 dollars, il traite à 49’000 dollars ce matin.

Les plus grandes raffineries d'Amérique du Nord ont dû être fermées après que les conditions arctiques aient causé des pannes de courant pour les entreprises et privé d’électricité 5 millions de foyers du Midwest. Joe Biden a approuvé une déclaration d'urgence pour le Texas. L'explosion de froid devrait persister jusqu'à demain.  Le pétrole atteint son niveau le plus élevé en 13 mois, le baril de WTI Light Crude à 60,11 dollars ce matin. Les pannes d'électricité ont perturbé les flux du plus grand bloc de schiste des États-Unis. Les prix du gaz naturel grimpent en flèche, la production ayant chuté et la demande s'étant envolée. Les prix de la livraison physique aux États-Unis se sont échangés jusqu'à 500 dollars par mmBtu (Metric Million British Thermal Unit) dans deux centres de distribution. Le combustible s'échange normalement dans la région pour moins de 3 dollars par mmBtu!

La Grande-Bretagne pourrait avoir besoin d'une augmentation des taxes d'environ 60 milliards de livres si Rishi Sunak veut équilibrer les comptes, selon l'IFS (Institute for Fiscal Studies). L'avertissement donne le ton pour le budget du Trésor le 3 mars, lorsque le chancelier doit exposer comment il entend faire face à l'héritage de la pandémie. Un scénario central du rapport de l'IFS prévoit que le Royaume-Uni emprunte environ 130 milliards de livres d'ici le milieu de la décennie, soit 30% de plus que les prévisions de l'OBR (Office for Budget Responsibility).

Boris Johnson souhaite que le confinement en cours soit le dernier alors qu'il élabore des plans pour réduire les restrictions en matière de socialisation et d'achats. La semaine prochaine, les ministres espèrent annoncer les premières dates possibles pour la fin des restrictions sur d'autres activités. L'Irlande a signalé son premier jour sans décès de Covid-19 en près de deux mois. L'UE pourrait obtenir 150 millions de doses supplémentaires du vaccin de Moderna. L'OMS a autorisé l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca en cas d'urgence.

Deux indicateurs importants aujourd'hui, le sondage ZEW de confiance des milieux financiers allemands (11h00) et l'indice Empire State aux Etats-Unis (14h30).

Le bénéfice net de Michelin recule fortement à 625 millions d’euros, pour des revenus en baisse de 15% à 20 milliards d’euros. Un dividende de 2,30 euros par action sera proposé. Le niveau d'activité 2019 sera retrouvé seulement à partir du deuxième semestre 2022. Chez BHP Group, les résultats semestriels sont solides, avec une génération de trésorerie et un dividende supérieurs aux attentes. Deliveroo pourrait officialiser son projet d'entrée en bourse début mars, selon Sky News.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont orientés à la hausse. Shanghai est toujours fermée pour le nouvel an lunaire (retour aux affaires jeudi) mais Hong Kong est de retour, qui progresse de 1,82%. Séoul gagne 0,52% et Tokyo avance de 1,28% à la cloche. Hier, l’indice Nikkei a atteint la barre des 30'000 points pour la première fois depuis 30 ans. Il confirme donc cette progression aujourd’hui alors que les bons résultats des entreprises et les données du PIB, associés à l'optimisme concernant le développement du vaccin alimentent l'appétit pour le risque. Le Japon a officiellement approuvé le vaccin de Pfizer dimanche, les vaccinations devant commencer cette semaine sur les travailleurs de la santé.

Le future SPX gagne 23 points et l’Europe est indiquée à l’équilibre à l’ouverture de 9 heures.

A lire aussi...