Wall Street termine sa séance en ordre dispersé et proche de l’équilibre. Le marché manque de nouvelles fraîches pour poursuivre sa hausse mais ne rend quasiment pas de gains non plus. L’indice S&P500 (SPX) récupère une partie de ses pertes du jour à la cloche et se maintient au-dessus des 3900 points. Le Nasdaq100 (NDX) tient les 13'600 points et le Dow Jones s’offre un nouveau record historique. Les intervenants écoutent avec attention le discours du patron de la Fed, Jerome Powell, qui leur dit en grand résumé: «mes amis, je suis là, achetez sur faiblesse…». En langage politiquement correct, cela se traduit par: «la Fed restera patiemment expansionniste dans sa politique monétaire, les Etats-Unis sont toujours très loin de retrouver un marché de l’emploi solide et les craintes d’inflation sont infondées». Plus haussier que cela, le boss de la Fed ne pouvait pas faire. Ajoutez à cela la statistique des prix à la consommation qui sort en-dessous des attentes au niveau cœur (l’inflation nominale sans la nourriture et l’énergie) et vous comprendrez aisément que, hier soir en clôture, on n’observe la présence d’absolument aucun ours sur le parquet du NYSE…

Notons ceci dit un joli trou d’air, qui se produit aux alentours de 16h heure de Genève. Aucune nouvelle ne vient justifier ce mouvement, on assiste à une forte augmentation du volume de trading dans les futures Eminis S&P500 durant la baisse et les valeurs technologiques souffrent particulièrement pendant l’épisode, qui dure 45 minutes. En creusant un peu dans les indicateurs internes du marché, on constate que le «NYSE up-down tick Index» atteint quasiment le niveau de -1000 pendant la baisse, ce qui indique que les vendeurs sont très probablement des fonds de pension et des traders pour compte propre de firmes. Quoi qu’il en soit, ce tout léger tremblement de terre observé hier nous montre combien le positionnement dans ce marché est long et aussi combien il est important de ne pas baisser la garde et de rester attentif. Ce d’autant plus que les investisseurs restent assoiffés de bonnes occasions. Prenez Bumble par exemple, le nouveau site de rencontres à la mode, créé par Withney Wolfe, cofondatrice de Tinder. Et bien Bumble avait fixé la fourchette de prix de son IPO à 28 – 30 dollars, l’a ensuite relevée à 37 – 39 et la sort finalement à 43 dollars. Cela fait un pactole de 2,15 milliards de dollars levé par la firme. Loin de moi l’idée de juger si elle les vaut ou pas, en revanche l’appétit des investisseurs reste vorace, à suivre de près.

L’indice Russell2000 (RTY) réalise sa première séance de baisse en 8 jours, quoi de plus compréhensible? Ce d’autant plus que le RTY traite en recul de 1,8% au plus bas de sa journée, pour revenir à une baisse plus raisonnable de 0,72% en clôture. Son RSI (Relative Strength Index) était monté à 76, tout cela sentait la surchauffe, rien de grave à signaler sur cette partie donc. Les valeurs dites de momentum reculent de 2,9% en moyenne avec notamment Tesla (TSLA -5,26%) qui revient se poser juste au-dessus de 800 dollars par titre. La volatilité reprend des couleurs, le VIX (volatilité du SPX) remonte légèrement à 21,99. Ceci dit le VXN (volatilité du NDX) gagne 3,6% pour sa part alors que le RVX (volatilité du RTY) décolle de 8%. Sur le front des monnaies, pas grand-chose à signaler, le dollar est stable, la paire eur/usd à 1,2129. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans recule très légèrement à 1,14% alors que le 2 ans voit son rendement atteindre son plus bas de tous les temps ce matin, à 0,0972%. Le pétrole reste en embuscade, à 58,45 dollars par baril de WTI Light Crude et l’or se maintient à 1834 dollars par once. Le bitcoin revient à 45'000 dollars, notons que Twitter étudie la possibilité de payer ses employés dans cette crypto-monnaie.

Au chapitre du virus, notons avec espoir que cela fait désormais trois jours consécutifs que le nombre de guérisons est supérieur à celui des nouvelles infections. Les écoles allemandes pourraient rouvrir la semaine prochaine après qu'Angela Merkel a perdu une bataille avec les autorités locales pour les maintenir fermées plus longtemps. Certaines restrictions ont été prolongées jusqu'au 7 mars. Les trois confinements britanniques ont coûté aux détaillants environ 22 milliards de livres, selon un groupe de commerce. La Chine a connu près de 100 cas de maladies de type Covid deux mois avant que la maladie ne soit identifiée, rapporte Dow Jones, citant l'OMS. Merck & Co. pourrait s'entendre avec d'autres fabricants de médicaments pour fabriquer des vaccins qui ont reçu l'autorisation réglementaire.

L'Union européenne rejette l'appel du Royaume-Uni à rétablir les relations entre les deux parties après l’accord du Brexit, affirmant que la Grande-Bretagne doit honorer les promesses qu'elle a faites à l'Irlande du Nord. Le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, refuse la demande de Londres de retarder les contrôles frontaliers dans la province, une mesure qui va attiser les tensions avant sa rencontre d'aujourd'hui à Londres avec Michael Gove.

Lors de son premier entretien téléphonique avec Xi Jinping, Joe Biden fait part de ses inquiétudes concernant les «pratiques économiques coercitives et déloyales» de la Chine. Le président des Etats-Unis évoque aussi les violations des droits de l'homme au Xinjiang, les restrictions des libertés politiques à Hong Kong et les «actions de plus en plus affirmées» dans la région, notamment à l'égard de Taïwan. «Je lui ai dit que je travaillerai avec la Chine lorsque cela sera bénéfique pour le peuple américain», annonce Monsieur Biden. Auparavant, la Maison Blanche avait signalé qu'elle ralentirait ses efforts pour forcer TikTok à mettre fin à ses opérations américaines.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage américain sont programmées à 14h30.

Clariant a publié des résultats légèrement supérieurs à ce qui était attendu en 2020. Un dividende de 0,70 CHF sera proposé. La perte opérationnelle de Commerzbank est un peu plus élevée que prévue, alors que le chiffre d'affaires est en ligne avec les attentes. Le ratios CET s'inscrit à 13,2%. Uber perd 4,8% hors-séance après la publication de résultats décevants. Unicredit accuse une perte de 2,78 milliards d’euros en 2020, plus lourde que prévu. Elle s'explique par une provision de 5 milliards d’euros pour des créances douteuses et litigieuses, conséquence du coronavirus. Microsoft aurait approché Pinterest, valorisé actuellement 51 milliards de dollar, en vue d'un rachat. Selon Bloomberg, un dirigeant de Tencent est détenu en Chine dans une affaire de corruption. Stadler Rail remporte une commande pour 25 tramways auprès de BLT.

Cette nuit et ce matin en Asie, tout est très calme. Tokyo et Séoul sont fermées, Shanghai également (nouvel an chinois). Hong Kong progresse de 0,45% et restera fermée pour le nouvel an chinois jusqu’au 16 février, Shanghai revient le 18. Le future SPX progresse de 6 petits points et l’Europe est indiquée en très légère hausse. Gardez bien en tête les propos de Jerome Powell…