Wall Street termine la semaine quasiment en roue libre. Les indices S&P500 (SPX) et Nasdaq100 (NDX) grappillent quelques points dans des volumes d’échanges plutôt stables. La semaine est positive (SPX +1,84%, NDX +3,23%) et le SPX est désormais en territoire positif sur l’année (+0,29%). Le NDX y est aussi d’un chouia (+0,04%). La publication de l’indice des prix à la consommation jeudi passé a finalement été bien accueillie par les intervenants, qui réalisent que la composante des prix des logements a grandement contribué à la progression des prix en décembre, mais qu’elle est un indicateur retardé et que les dernières indications, notamment de Zillow, montrent un net ralentissement sur cette partie-ci. En parallèle, la Fed est attentive aux attentes d’inflation des consommateurs, qui reculent elles-aussi de manière notable et sont bien souvent auto-réalisatrices (si vous ne vous attendez pas à des hausses de prix vous aurez moins tendance à demander une augmentation de salaire à votre employeur). Vendredi la publication de l’indice des prix à la production sort en-dessous des attentes, et le marché de célébrer la nouvelle en renvoyant le rendement de l’emprunt US à 10 ans à 3,94%, contre 4,07% juste après le CPI de jeudi. Ce matin le spread 2 / 10 ans US traite à -20 bps et c’est là un message important que nous envoie le marché obligataire US, qui se détend considérablement. 

Le SPX clôture tout près de son record historique (4783 pts contre 4818 pts le 4 janvier 2022), il n’évolue pas en territoire suracheté et parvient à surmonter la forte baisse des actions du secteur aérien, avec notamment Boeing qui poursuit son atterrissage en douleur, le titre recule encore de 2,2% vendredi et a perdu 18,5% depuis son récent top, sachant que ce matin le Wall Street Journal publie un article indiquant que la compagnie fait face à une attente plus longue que prévu pour reprendre les livraisons de son modèle MAX en Chine, de nouveaux contrôles étant demandés sur les avions non livrés suite à l’incident d’Alaska Airlines. La volatilité reprend un tout petit peu de terrain, le VIX remonte à 12,70, mais c’est tout de même très calme Thérèse… On regarde 11,81 comme le prochain support notable. Le dollar se stabilise, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,0960 mais la configuration technique du billet vert est faible après qu’une death cross se soit produite sur le Dollar Index (DXY) en fin de semaine passée. Côté pétrole, c’est morne plaine, le baril de WTI Light Crude ne parvient toujours pas à décoller et traite à 72,78 dollars. L’or remonte à 2055 dollars par once. 

De nombreux investisseurs croient que la performance de la première semaine de l’année du SPX donne le ton pour toute l’année. Dans les faits ce n’est pas le cas. Depuis 1935, le SPX a clôturé 13 fois sa première semaine dans une fourchette de plus ou moins 0,5% par rapport à la clôture du 31 décembre. Les deux mois qui ont suivi ont été dans l’ensemble médiocres mais sur six mois la performance a été positive de 7,6% en moyenne, avec une seule occurrence négative. On a aussi tendance à penser que la performance du mois de janvier donne le la pour l’année. Ça fonctionne parfois certes, mais dans les faits avril est un bien meilleur indicateur de la suite des événements pour les 11 mois à venir.

En Chine, la PBOC maintient de manière inattendue son taux clé de facilité de prêt à moyen terme inchangé à 2,5% tout en injectant davantage de liquidités dans le système financier, défiant ainsi les attentes d'une réduction. 

Le Forum économique mondial débute aujourd'hui à Davos. Antony Blinken, Emmanuel Macron et Li Qiang figurent parmi les dirigeants mondiaux qui y participeront. Volodymyr Zelenskiy prévoit de rencontrer Jamie Dimon, qui cherche à renflouer les caisses du pays.

L'élection présidentielle à Taiwan offre un troisième mandat consécutif au DPP indépendantiste. Mais il recule au parlement, offrant au parti KMT, plus favorable à la Chine, une position plus solide. 

Au menu macro-économique du jour, la principale statistique attendue est la production industrielle européenne de novembre (11h00). 
La FAA américaine prolonge l'immobilisation du Boeing 737MAX 9 pour de nouveaux contrôles de sécurité. Le CEO de la Deutsche Bank évoque un rapprochement avec un autre acteur européen pour gagner en taille, selon l’agence Bloomberg. Le compatriote Commerzbank est évoqué, ainsi qu'ABN Amro. Apple va fermer son unité d'IA de San Diego, qui compte 121 personnes, dans le cadre d'une réorganisation, selon Bloomberg. Baidu chute de 10% à Hong Kong, après la publication d'un rapport établissant un lien entre sa plateforme d'intelligence artificielle Ernie et des recherches militaires chinoises. EQT fait partie des sociétés intéressées par l'unité informatique pour utilisateurs finaux de Broadcom, valorisée 5 milliards de dollars. FedEx n'a pas vu beaucoup d'impact des perturbations de la mer Rouge, selon son CEO. Microsoft (2887 milliards de dollars) devient la plus grosse capitalisation mondiale devant Apple (2875 milliards de dollars) à l'issue de la séance de vendredi. C'est la première fois que le créateur de Windows dépasse celui de l'iPhone depuis 2021. Microsoft a gagné 62% en un an, pendant qu'Apple progressait de 38%. La différence tient essentiellement au leadership du premier dans l'intelligence artificielle, pendant que le second peinait à relancer les ventes d'iPhones, gênées par une politique d'exclusion en Chine.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse hormis Hong Kong qui égare 0,19%. Tokyo progresse de 0,91% et traite au plus haut depuis 1990. Shanghai grappille 0,15%, Séoul 0,04% et le Nifty50 gagne 0,72%. Le future SPX traite en très légère hausse et l’Europe ouvre en progression de 0,1%. 

C’est un début de semaine extrêmement calme auquel il faut s’attendre, Wall Street restera fermée aujourd’hui, c’est le Martin Luther King Day. Les résultats de sociétés vont continuer de tomber, en fin de semaine passée les grandes banques US n’ont guère impressionné.