Wall Street vit une fin de semaine volatile, les principaux indices boursiers américains terminant en ordre dispersé. Les valeurs technologiques poursuivent leur correction vendredi, tandis que les valeurs cycliques, les financières et certaines actions de consommation entament un rattrapage. Les marchés restent nerveux face à la hausse du nombre de cas de Covid-19 dans de nombreuses régions du monde, un facteur qui pourrait freiner le rythme de la reprise économique. Le regain de tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que la campagne électorale pour l'élection présidentielle américaine du 3 novembre ajoutent aussi à l’incertitude ambiante de ces derniers jours. Sur le front commercial, le président américain Donald Trump maintient la pression sur la Chine dans le dossier TikTok, en donnant sa préférence à Oracle. Au détriment de Microsoft, selon le Wall Street Journal. Les trois principaux indices US ont désormais subi deux semaines consécutives de correction. Sur la semaine, le Dow Jones recule de 1,7%, le S&P500 (SPX) de 2,5% et le Nasdaq100 (NDX) de 5,8%. Ce dernier est entré cette semaine dans une zone de correction avec une chute de 10,7% par rapport à son record historique du 2 septembre dernier. Ceci dit tout est relatif, car le NDX progresse encore de 27,8% depuis le premier janvier de cette année.

C’est une journée assez calme que vivent les indices avec des volumes d’échanges en recul et en-dessous des 9 milliards de titres traités sur le NYSE (New York Stock Exchange). Les valeurs de momentum abandonnent 0,9%, les actions de valeur en gagnent autant, la volatilité recule nettement, l’indice VIX perdant 9,5% et le Dollar Index (DXY) se bat comme un beau diable pour se maintenir au-dessus de la barre de 93. Ce matin la paire eur/usd traite à 1,1846, Goldman Sachs la voit à 1,30. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans traite à 0,66% et l’or à 1946 dollars par once. Le pétrole reste englué nettement en-dessous de la barre des 40 dollars, le baril de WTI Light Crude à 37,46 dollars ce matin, pénalisé par les doutes sur la poursuite de la reprise économique dans un environnement sanitaire toujours préoccupant. Sur la semaine, le WTI et le Brent ont perdu environ 6%, après une perte de l'ordre de 7% la semaine dernière.

Le ratio Put/Call rebondit qui indique que les investisseurs rachètent de la protection et autorise les optimistes à envisager un rebond à court terme. Ceci dit, l’indice Smart Index chute, qui nous indique que les investisseurs institutionnels sont probablement en train de vendre leurs actions. Le SPX reste coincé dans une fourchette de 3330 – 3425 points et on n’observe pas encore de «sell exhaustion» sur les indices US. La saison de football débute aux Etats-Unis (NFL), qui va probablement détourner l’attention de bon nombre de robinhooders des marchés boursiers. Enfin, notons que les compagnies dites zombies (les firmes ayant besoin de renflouement pour fonctionner, ou étant endettées et en mesure de payer les intérêts de leur dette mais pas de rembourser le principal) sont désormais aussi nombreuses qu’en 2000.

Aux Etats-Unis, l'indice des prix à la consommation a grimpé de 0,4% en août par rapport à juillet, contre +0,3% de consensus. Sur un an, il ne progresse toutefois que de 1,3%. Hors alimentation et énergie cette fois, le 'CPI' américain d'août progresse de 0,4% par rapport à juillet, contre +0,2% de consensus, et il s'apprécie de 1,7% en glissement annuel. La crise du coronavirus a fait exploser le déficit budgétaire américain. En août, il a atteint 200 milliards de dollars, un peu moins élevé que prévu tout de même. Pour les 11 premiers mois de l'année fiscale 2020, le déficit a cependant dépassé pour la première fois le seuil des 3000 milliards de dollars.

Les États-Unis vont "probablement" déployer un vaccin au public d'ici la fin de l'année, annonce Albert Bourla, CEO de Pfizer, ajoutant que la société est prête pour ce scénario. C'est un délai plus court que ce que la plupart des responsables de la santé publique ont suggéré. Auparavant, AstraZeneca et Oxford ont repris un essai de leur vaccin au Royaume-Uni après que l'étude ait été interrompue en raison d'inquiétudes concernant un participant qui était tombé malade.  

La BCE surveille attentivement l'euro et est prête à agir si nécessaire, déclare Christine Lagarde, en faisant remarquer que l'appréciation de la monnaie commune déprime l'inflation et atténue l'impact des mesures de relance. Olli Rehn, membre du conseil des gouverneurs, note que les pressions sur les prix se sont stabilisées à un niveau bas, ce qui n'est pas conforme à l'objectif de la BCE. «Les perspectives d'inflation sont préoccupantes», indique-t-il.

Au Japon, le Parti libéral démocrate vote aujourd'hui pour désigner le successeur de Shinzo Abe à la tête du parti, et le gagnant sera certainement choisi comme Premier ministre par le Parlement mercredi. Yoshihide Suga devrait être désigné.

SoftBank scelle un accord avec Nvidia pour lui vendre Arm Holdings, pour 40 milliards de dollars. Gilead va dépenser environ 21 milliards de dollars pour racheter la biotech américaine Immunomedics, spécialisée dans l'oncologie. Nikola dément les accusations du fonds Hindenburg, qui accuse la société d'être une vaste escroquerie, ce qui n'empêche pas une 3e séance de baisse de plus de 10%.

Cette semaine devrait être riche sur le front des introductions en bourse. Sur le plan économique, le rapport d'août sur les ventes au détail aux Etats-Unis doit être publié le 16 septembre. La Fed annonce sa décision sur les taux mercredi, le marché n’attend pas de mouvement mais veut toujours entendre ce que Jerome Powell a à dire au sujet de la vue de la Réserve Fédérale, notamment au sujet de l’inflation. La Banque d’Angleterre et la Banque du Japon seront également de sortie cette semaine.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse avec Tokyo qui progresse de 0,65%, Hong Kong de 0,58% et Shanghai de 0,26%. Séoul gagne 1,3%, le future SPX décolle de 43 points et l’Europe est indiquée en progrès de 0,5%. Les nouvelles encourageantes sur le front du vaccin contre le virus et l’activité en fusions et acquisitions (M&A) encouragent les investisseurs à revenir dans le marché.