Gonet: l'actualité des marchés au 7 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Nasdaq -1,27%, Dow -0,56%, SPX -0,81%, Russell -0,61%, SOX -0,96%, Eurostoxx -1,32%, SMI -0,66%.

Wall Street poursuit sa rotation sectorielle et prolonge la cure d’amincissement du secteur technologique. Toujours pas de panique à l’horizon et un indice Nasdaq100 (NDX) qui s’autorise quelques frayeurs, en reculant jusqu’à 5,6% en séance, avant de récupérer une grande partie des pertes du jour. Le S&P500 fait un peu pareil, passant de -3,05% à une clôture en baisse de moins de 1%. C’est la première semaine de recul pour le SPX et le NDX depuis un mois et demi. Sur 5 jours, les indices abandonnent 1,8% pour le Dow Jones, 2,3% pour le S&P 500 et 3,1% pour le Nasdaq100. Après une remontée d'environ 60% des cours des actions depuis leurs plus bas de mars, de nombreux experts jugent que la baisse actuelle répond à un besoin logique de consolidation des marchés d'actions. L'euphorie des mois d'été a porté les valorisations à des niveaux historiquement élevés, avec un PER de plus de 22x sur le S&P 500, très supérieur à sa moyenne sur 10 ans, de l'ordre de 15x les bénéfices attendus sur les 12 mois à venir.

Les baisses de jeudi et vendredi ont fragilisé le marché. Le SPX parvient ceci dit à récupérer sa moyenne mobile à 20 jours de justesse en fin de séance. Le ratio put/call rebondit mais tout cela reste bien fragile. Le très attendu rapport sur l’emploi aux Etats-Unis ressort en ligne avec les attentes avec un taux de chômage en amélioration, qui ne va pas faciliter la tâche des élus américains pour s’entendre sur un paquet d’aides fiscales. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte significativement, à 0.72% ce matin, il est la principale raison pour laquelle les banques US performent bien vendredi. Le NDX est l’objet de toute l’attention des traders, qui regardent 11'530 points, un niveau en-dessous duquel il serait judicieux de ne pas clôturer (11’622 à la cloche de vendredi). Ceci d’autant plus que le rebond de vendredi est discutable, qui aurait été provoqué par un article du Financial Times (FT) indiquant que «Softbank aurait acheté des milliards de dollars de produits dérivés d'actions technologiques américaines et serait en train d’acquérir des options à une échelle qui rendrait certaines personnes nerveuses au sein même de l’entreprise».

Les volumes d’échanges décollent avec 11,3 milliards de titres traités sur le NYSE (New York Stock Exchange), des volumes surtout observés durant la baisse de la première partie de séance. La volatilité recule, l’indice VIX (volatilité du SPX) rend 8,5% mais a tout de même gagné 34% cette semaine et traite encore au-dessus du niveau de 30. Le pétrole ne parvient pas à tenir le niveau de 40 dollars le baril de WTI Light Crude, ce matin à 39,14 dollars. L’or se maintient à 1932 dollars par once et la paire eur/usd reste dans la zone 1,1800 – 1,1850, actuellement à 1,1831.

En fin de séance, Jerome Powell, le patron de la Fed, indique que «les rapports sur l'emploi de vendredi sont bons et les emplois augmentent plus vite que beaucoup ne l'avaient prévu».....il ajoute ensuite que «l'économie aura encore besoin de taux d'intérêt bas pendant des années».

Les investisseurs surveillent de près l’évolution des nouvelles concernant un vaccin anti-Covid, considéré comme la condition sine qua non pour une reprise économique solide et durable. L'OMS jette un léger froid en estimant vendredi que les vaccinations à grande échelle contre le virus ne devraient pas débuter avant le milieu d'année prochaine... Aucun candidat vaccin n'a jusqu'à présent montré un signal clair d'efficacité de plus de 50%, seuil fixé par l'OMS, souligne la porte-parole de l'organisation. Parmi les candidats vaccins les plus prometteurs, figure celui du Britannique Astrazeneca, qui a démarré la phase 3 de ses essais aux Etats-Unis, et celui de l'allemand CureVac, qui espère pour sa part être capable de produire à grande échelle son vaccin contre le Covid-19 d'ici la fin de l'année, selon les déclarations de son cofondateur Dietmar Hopp, cité par Handelsblatt.

La production industrielle allemande a été présentée à 8h00 : elle a progressé mais nettement moins que prévu. Ce matin, la Chine a annoncé un excédent commercial plus élevé que prévu, grâce à des exportations en dollars croissance de 9,5%.

Etsy, Teradyne et Catalent font leur entrée dans le S&P500, mais pas Tesla, qui était pressentie pour intégrer l'indice. Tesla recule de 6,5% dans le marché après bourse suite à l’annonce. Le Pentagone réaffirme son choix de Microsoft pour son mégacontrat de "cloud", contesté par Amazon. La FDA homologue le Gavreto de Roche dans le cancer du poumon. L'enquête sur les filatures du Crédit Suisse montre que deux autres responsables, en plus de ceux déjà connus, ont fait l'objet d'une surveillance.

Le secteur technologique sera à nouveau au centre de l'attention cette semaine. Parmi les rapports économiques importants de la semaine, citons l'enquête JOLTS du 9 septembre et une nouvelle mise à jour sur les demandes hebdomadaires d'allocations chômage le 10 septembre, ainsi que la mise à jour du budget fédéral et les données sur l'inflation qui seront publiées vendredi. Les pourparlers du Brexit reprennent demain, alors que l'UE et le Royaume-Uni entrent dans la phase finale des négociations qui, de l'avis des deux parties, doivent être achevées avant la fin du mois d'octobre.  L'autre grand événement de cette semaine est la réunion de la Banque centrale européenne qui se tiendra jeudi. L'appréciation rapide de l'euro ces derniers mois a déclenché un signal d'alarme à la BCE, les décideurs politiques craignant que la force de la monnaie ne freine l'économie du bloc et ne tire les prix vers le bas. Au registre des résultats de sociétés, le programme est léger. Les principaux noms à suivre sont Oracle (ORCL), Lululemon (LULU), Kroger Co (KR), Chewy (CHWY), Peloton (PTON), Coupa Softw (COUP), Zscaler (ZS), Slack Techn (WORK), Casey's General (CASY), HD Supply (HDS), RH (RH), American Eagle (AEO) et GemeStop (GME).

L’AFP nous apprend que les jeux olympiques de Tokyo auront lieu, indépendamment du virus. Lors d'un entretien téléphonique lundi avec l'AFP, le président du comité de coordination du CIO pour les JO 2020 affirme que les Jeux de Tokyo auront lieu «avec ou sans» coronavirus et «débuteront le 23 juillet de l'année prochaine». «Ce seront les Jeux qui auront vaincu le Covid, la lumière au bout du tunnel», affirme-t-il. En revanche, au tennis les juges de ligne et les ramasseurs de balles porteront des casques.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en baisse avec Tokyo qui recule de 0,5% à la cloche, Hong Kong qui abandonne 0,61%, Shanghai 1,45% et Séoul qui gagne 0,67%. Le future SPX perd 18 points et l’Europe est indiquée en hausse de 0,4%. Pas de Wall Street aujourd’hui, la bourse américaine restera fermée à l’occasion du Labor Day.

A lire aussi...