Gonet: l'actualité des marchés au 2 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +1,39%, Dow +0,76%, SPX +0,75%, Russell +1,07%, SOX +1,96%, Eurostoxx +0,15%, SMI +0,53%.

Wall Street écrase tout sur son passage. Le secteur de la technologie conserve son rôle de locomotive de la cote, l’indice Nasdaq100 (NDX) progressant de 1,5% malgré son état suracheté. Les titres dits de momentum et de valeur progressent, dans des volumes d’échanges relativement faibles. Zoom explose de 40% suite à ses résultats et pèse désormais plus qu’IBM, ou Starbucks, ou Wells Fargo, ou Boeing, la liste s’allonge. Monde cruel, qui porte aux nues une gamine de moins de dix ans alors qu’IBM est là depuis bien plus d’un siècle, elle. Apple grimpe de 4% et pèse désormais plus à elle seule que tout l’indice Russell2000 (RTY). La firme à la pomme  aurait demandé à ses fournisseurs de produire au moins 75 millions d’iPhones compatibles 5G pour la fin de l’année. De nouveaux modèles de l’Apple Watch et un nouvel iPad Air, ainsi qu’une enceinte HomePod plus petite, sont aussi au programme. Tesla recule de 4%, elle veut lever 5 milliards de dollars en émettant de nouvelles actions. À noter que la compagnie d’Elon Musk est désormais détenue par 563’000 Robin-Hooders contre 150’000 en avril. Les indices US clôturent au plus haut de la journée et de nombreux stratèges renoncent désormais à fixer un objectif à l’indice S&P500 (SPX), arguant qu’il est devenu impossible à valoriser. L’ETF (Exchange Traded Fund) CLOU, qui se compose de valeurs actives dans le cloud, progresse de 6,1% sur la journée, il a rebondi de 100% depuis les bas de la fin mars…Netflix et Nvidia restent bien entourées, j’entends même un analyste les qualifier de «work from home stocks», ça laisse songeur…

Le dollar passe la première partie de sa journée sous forte pression et teste les 1,20 sur la paire eur/usd, avant de se reprendre après la publication de l’indice ISM manufacturier, qui a grimpé à 56 en août contre 54,6 attendus par les économistes, et en progression par rapport aux 54,2 de juillet. L’indice (qui signe son 4e mois consécutif de hausse) évolue désormais à son plus haut niveau depuis 21 mois. Mais alors pourquoi donc le rendement de l’emprunt US à 10 ans baisse-t-il de son côté ? Ce matin il est revenu à 0.68% et la paire eur/usd traite à 1.1908. La faiblesse du dollar (ou la force de l’euro, ou les deux) s’est probablement aussi interrompue après que Philip Lane de la BCE ait déclaré que la valeur de la monnaie «importe», une remarque qui pourrait signaler une forme d’inquiétude à la BCE, quant à la force de la monnaie unique du vieux continent.

Septembre constituera probablement un test pour les indices d’actions, sa saisonnalité n’est historiquement pas bonne, ce d’autant plus que le ratio put/call baisse encore, qui nous indique que de nombreux investisseurs se débarrassent de leurs protections contre une chute des marchés d’actions. L’indice VIX reste relativement élevé, son cousin le VXN (volatilité du NDX) monte encore un peu. Le US Breakeven Rate, qui indique les attentes d’inflation dans le marché, recule pour la première fois en deux semaines, à 1.77%, la courbe des taux US s’aplatit, l’indice Citi Surprise Index se retourne à la baisse, pas facile de déchiffrer ces signaux, parfois contradictoires. 

Les dépenses de construction ont progressé en juillet aux Etats-Unis, mais moins vite que prévu. Elles ont progressé de 0,1% en comparaison de juin, contre +1% de consensus de place et après une baisse de 0,5% en juin.

La principale statistique de la semaine sera le rapport de l’emploi en août, publié vendredi. Steven Mnuchin estime que «nous sommes prêts pour une reprise économique très forte», tout en reconnaissant qu’il y a encore du travail à faire» pour revenir aux niveaux d’emplois antérieurs à la pandémie. Il exhorte «le Congrès, la Chambre et le Sénat, à aller de l’avant» pour adopter rapidement un autre programme d’aide. M. Mnuchin souligne qu’en juillet, «pour la troisième mois d’affilée, le rapport sur l’emploi a dépassé les prévisions, avec un gain de 1,8 million d’emplois (...) Cela porte notre gain total sur trois mois à plus de 9 millions d’emplois, ce qui signifie que plus de 41% des emplois perdus en raison de la pandémie ont été récupérés», ajoute-t-il. Pour août, le consensus compilé par Reuters table sur la création de 1,4 million de postes en août. Le taux de chômage devrait revenir autour de 9,8% contre 10,2% en juillet. Avant la crise du Covid-19, il était tombé à son plus bas niveau depuis 50 ans, à 3,5%.

Les marchés tablent sur de nouvelles mesures de soutien budgétaire, mais aussi sur de nouvelles actions de la Fed dans les prochains mois. L’une des gouverneurs de la Fed, Lael Brainard, affirme que la Réserve fédérale devra faire de nouveaux efforts «dans les mois à venir». «Il sera important de se donner les moyens nécessaires pour atteindre le plein emploi et une inflation moyenne de 2% sur la durée», indique Mme Brainard lors d’un débat en ligne.

Après les prix à la production européens (11h00), les investisseurs s’intéresseront aux statistiques américaines : les commandes de biens durables (16h00) et les stocks pétroliers hebdomadaires (16h30). Ce matin, l’Australie a fait état d’une contraction de 7% de son PIB au second trimestre.

LafargeHolcim est soupçonné de rejets sauvages dans la Seine. Roche va lancer un test rapide d’antigène SARS-CoV-2 dans l’UE en septembre. Facebook dénonce une opération, attribuée à la Russie pour influencer l’électorat de gauche aux Etats-Unis et au Royaume-Uni par le biais d’un faux média baptisé Peace Data. Nvidia lance une nouvelle génération de cartes graphiques équipées de la technologie «ray tracing», qui permet d’améliorer les sensations des joueurs de jeux vidéo. Le géant américain de puces graphiques annonce que de nombreux éditeurs de jeux, notamment le très populaire ‘Fortnite’ ont décidé d’intégrer ces technologies à leurs jeux. Nvidia dévoile par ailleurs une politique de prix agressive, avec une stabilité sur la gamme de cartes graphiques d’entrée et de milieu de gamme, et une baisse de 1.000$ par unité sur les cartes haut de gamme. Walmart annonce les modalités de son nouveau programme de fidélisation ‘Walmart Plus’, qui permet aux clients de profiter d’un nombre illimité de livraisons gratuites, de réductions sur l’essence et de caisses dédiées. Et c’est reparti avec Kodak, qui décolle de 22%. Le hedge fund D.E. Shaw vient de déclarer un investissement passif de 5,2% au capital de l’ex-géant de la photographie. Le titre est devenu un véritable jouet spéculatif ces dernières semaines, au fil des annonces et rumeurs relatives aux intentions du groupe dans la production de vaccins contre le nouveau coronavirus. Kodak conçoit actuellement des matériaux avancés et produits chimiques. Le groupe a reçu une lettre d’intérêt du gouvernement US en juillet en vue d’un financement potentiel de 765 millions de dollars pour la production de certains produits pharmaceutiques, mais ce crédit a été gelé sur fond d’investigation de la SEC.

Les premières obligations souveraines vertes de l’Allemagne devraient être vendues aujourd’hui dans le cadre d’une émission qui pourrait atteindre jusqu’à 7 milliards d’euros. La vente des titres à 10 ans devrait être suivie d’une deuxième émission au quatrième trimestre, ce qui portera le total pour l’année à environ 11 milliards d’euros.

Adyen, Prosus, Vonovia, Pernod et Kone vont rejoindre l’indice Euro Stoxx 50. SocGen, Orange, Telefonica, BBVA et Fresenius vont le quitter, dès l’ouverture du 21 septembre. Lundi le patron d’Orange s’exprimait en ces termes : «Nous gagnons de l’argent, nous distribuons des dividendes, nous produisons des flux de trésorerie, nous avons des revenus qui tiennent le coup, et pourtant nous sommes massacrés en bourse». 

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en hausse avec Tokyo qui progresse de 0.47% à la cloche, Hong Kong et Shanghai qui sont à l’équilibre et Séoul qui avance de 0.63%. Le future SPX monte de 11 points et l’Europe est indiquée en hausse d’un demi pourcent. L’action Crédit Suisse est quelque peu sous pression dans le pré-marché, la banque est dans le viseur de la Finma, qui a ouvert une enquête la visant au sujet de l’affaire des filatures des hauts dirigeants.

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