Bonds: forte détente du taux italien après les annonces de la BCE

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a terminé à 1,41% contre 1,55% mardi à la clôture.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a enregistré une forte détente jeudi, profitant à plein de l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) du renforcement de son dispositif de soutien à l’économie européenne.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux a terminé à 1,41% contre 1,55% mardi à la clôture du marché secondaire où s’échange la dette déjà émise.

L’écart (spread) avec le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne, qui fait référence sur le marché, a fini à 176 points de base, contre quelque 193 points peu avant les annonces.

La BCE a renforcé et prolongé jeudi son arsenal de soutien à l’économie, tant l’impact du nouveau coronavirus promet de se faire sentir encore plusieurs années.

Forgé en mars et initialement doté de 750 milliards d’euros jusqu’en fin d’année pour racheter des obligations publiques et privées, le programme PEPP a été gonflé de 600 milliards d’euros et prolongé «au moins jusqu’à fin juin 2021».

L’Italie étant considérée comme l’un des pays les plus fragiles de la zone du fait d’un endettement très élevé rapporté à son PIB, la dette italienne a été la principale bénéficiaire de ces nouvelles mesures. Les pays du sud de l’Europe en ont aussi profité, avec des détentes toutefois plus modéré.

«L’Italie en particulier et plus généralement les pays du sud de l’Europe sont les pays qui bénéficient le plus des largesses monétaires de la BCE», a souligné auprès de l’AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza, en rappelant que l’institution avait «acheté toutes les nouvelles émissions de l’Italie le mois dernier».

«Ces nouvelles mesures sont une véritable incitation à aider les pays les plus défavorisés», a estimé l’expert. Et rassurés par la BCE, les investisseurs sont d’autant plus enclins à acheter de la dette italienne ou espagnole que leurs taux d’intérêt sont bien plus intéressants que ceux de l’Allemagne, en territoire négatif, selon lui.

Le spread italien était monté jusqu’à un pic de près de 279 points de base le 17 mars.

Mais depuis, la BCE a mis toutes ses forces dans la bataille, avec un bazooka monétaire qui permet notamment à l’institution de concentrer ses forces sur les pays les plus fragiles.

«L’initiative du président français, Emmanuel Macron et de la chancelière allemande, Angela Merkel -qui a enfin accepté le principe d’une mutualisation des dettes européennes-, puis l’annonce du plan de relance européen de 750 milliards ont posé les briques et la BCE vient de couler le ciment autour», a observé M. Vanraes.

«Pour la BCE, les plus optimistes attendaient 500 milliards de plus», a-t-il poursuivi. «Avec 600 milliards et ce jusqu’en juin 2021, voire au-delà, cela envoie un très bon signal sur la solidité de la zone euro avec pour une fois un travail main dans la main des gouvernements, de la Commission européenne et de la BCE».

«Au-delà de la dette de l’Etat italien, cela va aussi profiter aux grands groupes italiens bien notés», a-t-il complété.

A la clôture du marché, le rendement à dix ans de l’Espagne a reculé à 0,55% contre 0,61% mercredi, tout comme celui du Portugal à 0,52% contre 0,57% et celui de la Grèce à 1,37% contre 1,50%.

Celui de la France a aussi reculé à -0,01% contre 0,01%, tandis que celui de l’Allemagne est légèrement remonté à -0,32% contre -0,35%.

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