Bonds Europe: le marché de la dette continue à se tendre un peu

AWP

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A 18h00, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini à -0,44% contre -0,55% lundi à la clôture.

Les taux d’emprunt en zone euro ont poursuivi leur mouvement de tension mardi dans un contexte de défiance exacerbée face à l’épidémie de coronavirus et au risque de récession à grande échelle qu’elle fait peser.

«Il y a du stress dans les marchés, qui se grippent en raison de la crainte d’une récession qui serait probablement plus forte que celle de 2008», a souligné auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche de SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

Dans ce contexte, «nous avons des marchés qui sont très volatils et très nerveux», a-t-il ajouté.

Après un mouvement de tension très marqué en début de séance, en particulier pour les pays les moins solides de la zone euro (Italie, Espagne, Grèce), les taux européens ont toutefois tempéré leur hausse dans le sillage des annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed).

La Banque centrale américaine a en effet indiqué mardi qu’elle allait accorder des facilités de crédit destinés aux entreprises et aux ménages dans un effort pour endiguer l’impact économique de la pandémie de coronavirus aux Etats-Unis.

L’antenne de la Réserve fédérale de New York a en outre organisé mardi une nouvelle injection massive d’argent en offrant 500 milliards de dollars sur le marché monétaire, comme la veille.

«Les dettes souveraines en zone euro sont un peu victimes de la semaine dernière» et de la «communication pas forcément très adroite de la BCE», a poursuivi M. Lesné.

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi dernier un arsenal de mesures face au coronavirus, tout en estimant que la réponse devait d’abord venir des gouvernements.

Confiance perdue en la BCE

Mais sa présidente, Christine Lagarde, a surtout indiqué que l’institution de Francfort n’était pas là pour «combler les spreads», soit les écarts de taux entre les obligations des pays considérés comme les plus solides de la zone euro, à l’instar de l’Allemagne, et les pays jugés plus fragiles comme l’Italie.

Et cela «va prendre du temps pour que les marchés regagnent confiance en la BCE et la réacceptent comme un outil de régulation des spreads» (écarts de taux par rapport à la dette allemande, qui fait référence, NDLR), a précisé M. Lesné.

C’est pourquoi, «même si les marchés sont en forte aversion au risque, cela ne donne pas forcément lieu à une détente» des rendements, selon lui.

Par ailleurs, nous avons eu «de très mauvais chiffres du baromètre de l’institut Zew «, a-t-il noté.

Le moral des investisseurs allemands s’est effondré en mars, à son plus bas niveau depuis 2011, victime de la panique des marchés suscitée par l’aggravation de l’épidémie de coronavirus en Europe.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini à -0,44% contre -0,55% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France est monté à 0,24% contre 0,17%, tout comme celui de l’Espagne, à 1,02% contre 0,84% et celui de l’Italie, à 2,37% contre 2,13%.

Le taux d’intérêt à 10 ans du Royaume-Uni a pour sa part progressé à 0,55% contre 0,43%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans s’appréciait à 0,89%, contre 0,72% lundi, à l’instar de celui à 30 ans à 1,45% contre 1,34%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 0,40% contre 0,37%.

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