Les taux d’emprunt de l’Allemagne et de la France ont poursuivi leur remontée vendredi, les investisseurs retrouvant de l’appétit pour le risque et préférant dès lors se tourner vers les actions plutôt que vers l’obligataire.

«Nous avons un marché qui est plutôt favorable au risque avec des marchés actions affichant une bonne performance et les taux des pays les plus solides de la zone euro comme l’Allemagne et la France qui se tendent», a commenté auprès de l’AFP Eléonore Bunel, responsable de la gestion obligataire chez Lazard Frères Gestion.

A l’inverse, a-t-elle ajouté, «les taux des pays les plus fragiles de la zone euro se détendent», à l’instar de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal.

Cette hausse des rendements «dure depuis quelques jours et cela s’est accentué encore hier avec les négociations sino-américaines qui continuent, et la rumeur selon laquelle les États-Unis envisageraient de lever les droits de douane imposés à la Chine», a-t-elle poursuivi.

La guerre commerciale que se livrent les deux puissances pourrait en effet s’adoucir selon des informations rapportées par le Wall Street Journal, qui affirme que le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer ont évoqué un assouplissement voire une suppression des taxes pesant sur Pékin en échange de réformes structurelles.

Or ces «espoirs de fin de guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine alimentent l’optimisme sur les marchés financiers», selon la spécialiste.

Par ailleurs, nous avons aussi eu «des statistiques américaines qui étaient un peu meilleures», en particulier l’indice du marché immobilier NAHB publié il y a deux jours, a-t-elle souligné.

Ainsi nous retrouvons «des niveaux un peu plus acceptables (sur les taux), après le mouvement de détente observé au début de l’année sur l’Allemagne et la France, qui était un peu excessif», a résumé Mme Bunel.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a terminé en hausse à 0,263% contre 0,243% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même trajectoire ascendante, à 0,660% contre 0,643%.

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie s’est en revanche détendu, à 2,730% contre 2,765%, tout comme celui de l’Espagne, à 1,346% contre 1,364%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est stabilisé à 1,353% contre 1,337%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans montait un peu, à 2,789% contre 2,750% jeudi, tout comme celui à 30 ans, à 3,106% contre 3,074%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,612% contre 2,564%.