Bonds Europe: marché plus enclin au risque

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a peu évolué, à 0,168% contre 0,158% lundi.

Les taux d’emprunt ont peu varié en zone euro ce mardi, se stabilisant après avoir enregistré depuis la semaine dernière un important mouvement haussier, dans un marché retrouvant de l’appétence pour le risque.

«Il y a très peu de mouvement aujourd’hui» sur le marché de la dette, qui a connu une journée «plutôt calme», a constaté auprès de l’AFP Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

«Ce qui se passe aujourd’hui est dans la lignée des derniers jours», dans un contexte de diminution de l’aversion pour le risque des marchés, a-t-il poursuivi.

Ce qui inquiétait ces derniers prend un tour «plus rassurant» ces derniers temps, a expliqué M. Bourguignon, citant les négociations commerciales, la politique des banques centrales ou encore le Brexit.

«L’économie mondiale fait preuve d’une certaine résistance, peut-être plus que ce qu’attendaient les marchés il y a quelques semaines», a détaillé le spécialiste, évoquant en particulier des indicateurs plutôt encourageants publiés dernièrement côté américain et européen.

En France, l’activité du secteur privé a légèrement rebondi en février, grâce au redressement des services comme de l’industrie manufacturière, selon des chiffres publiés mardi par le cabinet IHS Markit.

La croissance de l’activité dans les services aux Etats-Unis a quant à elle nettement accéléré en février pour s’établir à 59,7%, selon l’indice des directeurs d’achats publié mardi par l’association professionnelle ISM.

Outre ce contexte économique «meilleur», «le contexte très anxiogène des négociations américano-chinoises semble aller dans la bonne direction» avec l’espoir d’un accord imminent entre les deux parties, selon lui.

Par ailleurs, «nous avons bien compris que les banques centrales seraient extrêmement prudentes dans leurs politiques monétaires», a-t-il souligné.

Enfin, en matière de Brexit, «il semble quasiment acquis qu’il y aura un report des décisions douloureuses, ce qui laisse le temps de négocier», a relevé M. Bourguignon.

L’ensemble de ces éléments concourt à un retour de l’appétit pour le risque, a-t-il fait valoir, ayant entraîné une tension des taux longs des pays les plus solides de la zone euro, et à l’inverse une détente des taux des pays les plus fragiles de la région.

Mais «maintenant que nous avons eu ce rebond des taux, il va falloir que des choses concrètes se passent pour entretenir cette dynamique», a averti l’expert.

En outre, la Grèce a levé mardi 2,5 milliards d’euros à un taux de 3,9% lors de sa première émission obligataire à dix ans depuis l’éclosion de la crise financière en 2010, dont la demande a atteint 11,8 milliards d’euros.

«La Grèce arrive à lever des capitaux sur les marchés», ce qui est «un très bon signe», a jugé M. Bourguignon.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a peu évolué, à 0,168% contre 0,158% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France est resté stable, terminant à 0,561% contre 0,559%.

Le taux à dix ans de l’Italie s’est pour sa part légèrement détendu à 2,707%, contre 2,738%, tout comme celui de l’Espagne, à 1,154% contre 1,172%.

Celui de la Grèce s’est en revanche tendu à 3,710%, contre 3,676%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a peu évolué, à 1,287%, contre 1,273%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans montait à 2,739%, contre 2,722% lundi, celui à 30 ans s’appréciait également à 3,099%, contre 3,089%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,563%, contre 2,540%.

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