Les taux d’emprunts se sont tendus mercredi, le reflux des inquiétudes autour du Brexit éloignant une partie des investisseurs d’un marché de la dette considéré comme un refuge.

«Le marché est en train d’intégrer l’idée qu’il n’y aura pas le choc lié à l’absence d’accord» sur le Brexit, a relevé auprès de l’AFP René Defossez, stratégiste obligataire de Natixis.

«C’est donc un risque global que le marché, à tort ou à raison, considère comme moins important. Avec un gros sujet d’inquiétude en moins, les investisseurs sont donc enclins à alléger leurs positions sur les actifs refuges comme les obligations d’État», a-t-il complété.

Les dernières annonces sur le Brexit, «même si elles sont à prendre avec prudence et sans résultat assuré dans un sens ou dans un autre, sont perçues par les investisseurs comme pouvant éloigner un peu le risque d’absence d’accord», a également estimé auprès de l’AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

La Première ministre britannique, Theresa May, doit soumette mercredi en début de soirée au vote des députés une motion pour prolonger les pourparlers avec Bruxelles, tout en leur proposant un mécanisme de report de la date du divorce en cas d’échec des discussions.

«Les sessions sont par ailleurs un peu plus calmes depuis le début de la semaine, il y a moins d’activité et les taux sont peu volatils», a observé M. Lenoir.

«Les investisseurs se projettent déjà vers le mois de mars avec la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et attendent des nouvelles concrètes des négociations commerciales sino-américaines», a-t-il ajouté.

Après l’optimisme des derniers jours, le représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer, a un peu refroidi l’atmosphère en affirmant qu’il restait «encore beaucoup à faire» avant de nouer un accord commercial avec la Chine.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a progressé à 0,148%, contre 0,118% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même trajectoire à 0,551%, contre 0,526%, tout comme celui de l’Espagne à 1,159%, contre 1,138% et celui de l’Italie à 2,785%, contre 2,704%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est nettement tendu à 1,274%, contre 1,206%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans montait également à 2,677%, contre 2,636% mardi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,055%, contre 3,006%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,502%, contre 2,482%.