Bonds Europe: le taux italien bondit à plus de 3%

AWP

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Suite à l’annonce du déficit budgétaire, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie montait à 3,147% vers 18h contre 2,888% jeudi soir.

Le taux d’emprunt italien s’est nettement tendu vendredi, les investisseurs se montrant nerveux face à la perspective d’un déficit public italien à 2,4% du PIB pour 2019.

«La matinée a été agitée et les effets sur le taux d’emprunt italien se sont accentués au cours de la séance», a commenté auprès de l’AFP Guillaume Rigeade, gérant allocation d’actifs et dettes souveraines chez Edmond de Rothschild Asset Management.

«La réaction du marché n’est pas surprenante, il s’était focalisé sur la barrière symbolique de 2%, or le budget italien prévoit un déficit significativement supérieur à ce chiffre», a-t-il ajouté.

La coalition populiste au pouvoir en Italie s’est mise d’accord jeudi soir sur un déficit public à 2,4% du PIB pour les trois prochaines années.

«Le marché remet également un peu en question la crédibilité de ce gouvernement, il se demande s’il va tenir ses engagements» vis-à-vis de l’Union européenne qui exige un déficit public inférieur à 3% du PIB, a également observé M. Rigeade.

D’âpres négociations ont eu lieu au sein de la coalition, composée du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et de la Ligue (extrême droite), en particulier avec le ministre de l’Economie Giovanni Tria, qui plaidait pour maintenir le déficit public autour de 1,6% du PIB.

Les leaders des deux partis, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, vice-Premier ministres, ont fait pression jusqu’au dernier moment pour accroître le déficit public afin de pouvoir mettre en oeuvre de coûteuses promesses électorales.

«Cette progression du taux d’emprunt italien risque d’entraîner une hausse du coût de financement» du pays, a souligné M. Rigeade.

En parallèle, les taux d’emprunt de l’Allemagne et de la France, considérés comme les pays les plus solides de la zone euro, ont nettement reculé.

«Il y a eu une tension forte sur les taux allemands et français en septembre dans un mouvement d’appétit pour le risque, mais lors de cette séance, ils ont joué leur rôle de valeur refuge», a expliqué l’expert.

Dans ce contexte, le reste de l’actualité est passé au second plan. Les investisseurs ont notamment pris connaissance d’une série de statistiques européennes et américaines.

L’inflation en zone euro a accéléré en septembre à 2,1% sur un an, un chiffre qui dépasse l’objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), tandis qu’elle a légèrement décéléré à 2,2% en glissement annuel sur le même mois aux Etats-Unis, après avoir atteint 2,3% en juillet, ce qui était un sommet depuis six ans.

A la clôture du marché à 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie a bondi à 3,147% contre 2,888% jeudi à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

A l’inverse, le rendement de même maturité de l’Allemagne a reculé à 0,470% contre 0,529%.

Celui de la France a suivi la même tendance à 0,804% contre 0,846%.

Le taux d’emprunt de l’Espagne a peu évolué, terminant à 1,500% contre 1,505%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a baissé à 1,573% contre 1,598%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se détendait légèrement à 3,043% contre 3,052% jeudi, celui à 30 ans restait stable à 3,182% contre 3,183%. Le taux à deux ans s’établissait pour sa part à 2,812% contre 2,827%.

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