Bonds Europe: entre craintes d’inflation et questions italiennes

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a terminé à 0,487% contre 0,480% mardi soir.

Le marché de la dette est resté sous pression mercredi, sous le coup des craintes d’un regain d’inflation liées à la guerre commerciale et de nouvelles mésententes au sein du gouvernement italien.

«Les investisseurs s’inquiètent que les mesures douanières prises par les Américains et les Chinois rendent les produits plus chers, et cela met sous pression les taux d’emprunts des pays les plus solides» en Europe et aux États-Unis, a expliqué à l’AFP Daniel Stefanetti, gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

«En matière de tarifs douaniers, la Chine est pratiquement au bout de ses possibilités comme elle importe beaucoup moins de produits des Etats-Unis que l’inverse. Il lui reste donc encore deux cartes à jouer : celle de la dévaluation, mais elle vient de dire qu’elle n’allait pas l’utiliser et celle de taxer la production de pièces qui retournent ensuite aux Etats-Unis», poussant donc les prix à la hausse, a-t-il développé.

A quelques heures d’intervalle, les Etats-Unis ont imposé une taxe de 10% sur 200 milliards de dollars de biens chinois importés, et la Chine a répliqué avec une taxe supplémentaire sur 60 milliards de dollars de produits américains importés.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a également assuré mercredi que la Chine ne dévaluerait «jamais» sa monnaie pour maintenir à flot ses exportations.

La séance a aussi été marqué par une remontée des taux d’emprunts italiens après plusieurs séances de large détente.

«Le marché a eu vent de nouvelles tensions au sein du gouvernement italien entre le vice-Premier ministre Luigi Di Maio et le ministre des Finances Giovanni Tria et cela a de nouveau pesé sur les rendements du pays», a relevé M. Stefanetti.

Retour des étrangers sur la dette italienne

Les responsables du gouvernement italien ont multiplié début septembre les déclarations affirmant que l’Italie respecterait les règles budgétaires européennes, rassurant ainsi les investisseurs.

Mais l’élaboration du budget donne lieu à des discussions serrées entre les deux poids lourds de la majorité, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), dont M. Di Maio est le chef de file et la Ligue (extrême droite), que dirige l’autre vice-Premier ministre Matteo Salvini, qui se répercutent vite sur les marchés.

La Banque centrale d’Italie a fait par ailleurs état mercredi d’une inversion de tendance en juillet, avec un retour des achats de dette publique italienne par des investisseurs étrangers, pour un montant de 8,7 milliards d’euros, alors qu’en juin ces derniers avaient cédé pour 33 milliards de dette publique italienne, en raison des inquiétudes autour de la politique à venir du nouveau gouvernement populiste.

A la clôture du marché à 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a terminé à 0,487% contre 0,480% mardi, à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

La progression a été un peu plus marquée pour celui de la France à 0,800% contre 0,789% et celui de l’Espagne à 1,527% contre 1,505%.

Celui de l’Italie a pour sa part nettement progressé à 2,852% contre 2,790%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans est monté à 1,608% contre 1,568%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis montait à 3,074%, contre 3,055% mardi, celui à 30 ans à 3,224%, contre 3,201%. Le taux à deux ans s’établissait pour sa part à 2,807% contre 2,799%.

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