L’attentisme a dominé mercredi sur le marché de la dette avant la conclusion d’une réunion de deux jours de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la présentation du budget italien.

«C’est une journée de transition. Le marché est dans l’attente de nouvelles autant du côté de la Fed que de celui de l’Italie», a résumé auprès de l’AFP Daniel Stefanetti, gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

«Le taux d’emprunt américain à 10 ans est beaucoup monté» et la «tonalité donnée par la Fed sera importante», a-t-il complété.

La réunion du comité monétaire de la Fed devrait déboucher dans la soirée sur une troisième hausse de taux cette année pour éviter la surchauffe d’une économie en pleine forme jusqu’ici, malgré la guerre commerciale.

Au-delà de cette annonce, largement anticipée par les marchés, les investisseurs espèrent glaner plus d’éléments sur les perspectives monétaires pour 2019.

Concernant l’Italie, «le marché ne croit pas à un scénario» où le gouvernement sortirait des clous fixés par Bruxelles, ce qui permet à la dette italienne de continuer à se détendre un peu aujourd’hui, a souligné M. Stefanetti.

«Si l’exécutif italien ne présente pas un budget raisonnable au regard des règles européennes, cela constituerait une très mauvaise surprise pour les marchés», a-t-il ajouté.

Le ministre des Finances souhaite maintenir ce déficit autour des 1,6% pour obtenir l’aval des institutions européennes et apaiser les marchés financiers, qui redoutent un nouveau dérapage des comptes publics.

Mais le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, un des poids lourds de la majorité gouvernementale, continue à réclamer un budget «ambitieux» à la veille de la présentation des grandes lignes de la loi de finances pour l’an prochain.

A la clôture du marché à 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a légèrement reculé à 0,526%, contre 0,543% mardi, à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a aussi un peu reflué à 0,843%, contre 0,856%.

Celui de l’Espagne a fait du surplace à 1,523%, contre 1,526%, et celui de l’Italie a continué à se détendre un peu à 2,859%, contre 2,878%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a reculé à 1,593%, contre 1,632%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis refluait légèrement à 3,083%, contre 3,096% mardi, tout comme celui à 30 ans à 3,218%, contre 3,226%. Le taux à deux ans s’établissait pour sa part à 2,831%, contre 2,839%.