Le marché de la dette a limité les mouvements lundi, les investisseurs préférant rester sur la réserve au vu des nombreux dossiers en suspens, à commencer par la guerre commerciale.

«Le marché n’a pas beaucoup bougé aujourd’hui, il navigue à vue tant qu’il n’y a pas de sortie favorable sur la guerre commerciale, qui reste le sujet majeur pour les investisseurs», a relevé auprès de l’AFP Gilles Pradere, gérant obligataire senior de RAM Active Investments, basé à Genève.

«Et comme depuis la réunion de la Banque centrale européenne et son message accommodant, il y a eu une nette détente des taux d’emprunts de la zone euro en général et de l’Allemagne en particulier», les dettes européennes ne profitent pas vraiment de l’aversion pour le risque qui fragilise les actions, a-t-il complété.

Les États-Unis risquent des représailles de leurs partenaires commerciaux qui pourraient toucher jusqu’à 294 milliards de dollars de produits américains si Donald Trump met sa menace à exécution de taxer les importations de voitures étrangères, a prévenu lundi l’UE.

Dimanche, le président américain avait affirmé que les pratiques commerciales européennes faisait «probablement autant de mal que la Chine» à son pays.

Alors que la chancelière allemande et l’aile droite de sa fragile majorité vont tenter lundi une ultime fois de régler leur dispute sur la politique migratoire qui menace la survie du gouvernement, cette crise ne s’est pas répercutée sur le marché.

Même si la dette italienne s’est une peu détendue lundi, elle reste globalement «plus volatile en raison des incertitudes élevées. Seuls les investisseurs avec de fortes convictions se positionnent sur l’Italie et entre les deux il y a surtout beaucoup d’acteurs dans l’incertitude qui attendent de savoir comment la situation va évoluer pour se positionner», a souligné M. Pradere.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a fini quasiment inchangé à 0,304% contre 0,302% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même échéance de la France a également peu bougé à 0,657% contre 0,665%.

Celui de l’Espagne s’est légèrement détendu à 1,298% contre 1,321%, tout comme celui de l’Italie à 2,651% contre 2,680%. 

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a légèrement reculé à 1,255% contre 1,278%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à dix ans des États-Unis bougeait peu, s’affichant à 2,855% contre 2,860% vendredi, à l’instar de celui à 30 ans à 2,984% contre 2,989%. Le taux d’emprunt américain à deux ans s’établissait à 2,540% contre 2,528%.