Les taux d’emprunt des pays du sud de l’Europe se sont détendus mercredi grâce à un retour de l’appétit pour le risque, les investisseurs étant rassurés par les derniers développements entre Pékin et Washington.

Dans un communiqué mercredi, le président américain Donald Trump a certes déclaré sa volonté d’exercer une surveillance plus stricte sur les investissements étrangers «prédateurs» sur le sol américain, mais il n’a pris aucune mesure spécifique visant la Chine.

Cette surveillance s’effectuera à travers un projet de loi au Congrès, lié au CFIUS (Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis) visant à doter le pays d’outils complémentaires pour «protéger mieux les fleurons de la technologie américaine», selon M. Trump.

Or, plusieurs médias américains avaient évoqué des mesures visant à interdire à des compagnies à capitaux chinois d’investir dans des entreprises américaines, faisant craindre un nouveau pic de tensions.

L’approche préconisée par le président américain a donc été vue comme plus accommodante qu’attendu, a relevé auprès de l’AFP Eric Vanraes, un gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

«Les marchés obligataires aujourd’hui se comportent en fonction du risque et des marchés actions. Les Bourses ont ouvert en baisse avec en toile de fond Donald Trump toujours hyper agressif», a-t-il souligné.

«Mais le communiqué de l’administration Trump est beaucoup moins agressif vis-à-vis des Chinois», ajoute le spécialiste.

Les déclarations de l’administration américaine ont du coup rassuré les investisseurs, qui se sont repositionnés sur les actifs jugés plus risqués, comme les actions et, au sein des marchés obligataires, les dettes des pays du sud de l’Europe.

«Les marchés à risque sont en hausse», relève M. Vanraes, qui note que le taux d’emprunt italien à deux ans a particulièrement bénéficié de ce contexte.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a légèrement reculé, s’établissant à 0,321% contre 0,340% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même échéance de la France a légèrement baissé à 0,714% contre 0,739%.

Celui de l’Italie s’est fortement détendu à 2,809% contre 2,889%. Celui de l’Espagne a suivi une tendance similaire à 1,355% contre 1,393%, comme celui du Portugal à 1,848% contre 1,884%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a aussi reflué à 1,245% contre 1,303%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à dix ans des États-Unis se détendait, s’affichant à 2,846% contre 2,877% mardi, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,986% contre 3,025%. Le taux d’emprunt américain à deux ans s’établissait à 2,516% contre 2,533%.