Les taux d’emprunt des pays du sud de l’Europe se sont nettement détendus vendredi, profitant d’un regain d’appétit pour le risque après un accord passé par les dirigeants de l’Union européenne sur le dossier migratoire. 

Cet accord, finalisé durant la nuit de jeudi à vendredi, a apaisé les craintes sur la cohésion entre les pays de la région, qui étaient en désaccord sur les pratiques européennes en matière migratoire.

Rassurés sur ce dossier, les investisseurs ont donc repris goût pour les actifs jugés les plus risqués, que ce soit les marchés actions ou les dettes des pays du sud de l’Europe.

«Tout ce qui divise l’Europe menace l’euro, et tout ce qui menace l’euro génère de l’anxiété et de l’aversion pour le risque», souligne auprès de l’AFP Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France. 

A l’inverse, poursuit-il, «tout ce qui va dans le sens d’un apaisement des tensions éventuelles entre européens est favorable aux marchés financiers».

Italie, Portugal ou Grèce, «la baisse est généralisée quelque soit le pays considéré», souligne le spécialiste.

Par ailleurs, les investisseurs ont pris connaissance du taux d’inflation en zone euro, qui est monté à 2% en juin, contre 1,9% en mai, atteignant le seuil fixé par la BCE.

Aux États-Unis, l’inflation sur un an en mai a quant à elle atteint un sommet en six ans à 2,3%, selon l’indice PCE publié vendredi.

«Cela va dans le sens d’une normalisation» des banques centrales, commente M. Bourguignon. Toutefois, les taux des pays dits les plus solides ne se tendaient guère dans le sillage de ces annonces, car «les vents contraires sont toujours présents dans l’esprit des investisseurs», décrypte M. Bourguignon.

Avec notamment des incertitudes sur les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, et toujours des questions sur les actions à venir du gouvernement italien.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a légèrement reculé à 0,302% contre 0,319% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même échéance de la France s’est aussi détendu à 0,665% contre 0,706%.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a baissé plus fortement à 2,680% contre 2,780%, comme celui de l’Espagne à 1,321% contre 1,365%, celui du Portugal à 1,787% contre 1,833%, et celui de la Grèce à 3,960% contre 4,047%. 

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans est monté à 1,278% contre 1,263%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à dix ans des États-Unis se tendait légèrement, s’affichant à 2,842% contre 2,836% jeudi. Celui à 30 ans était stable à 2,966%. Le taux d’emprunt américain à deux ans s’établissait à 2,528% contre 2,510%.