Bonds Europe: légère détente des taux après l’emploi américain

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est très légèrement déplié à -0,20% contre -0,18% jeudi à la clôture.

Les taux d’emprunt ont légèrement baissé vendredi, dans un marché certes rassuré d’une part sur le front géopolitique mais qui s’interrogeait par ailleurs après un rapport sur l’emploi américain jugé mitigé.

Nous avons eu «une journée blanche sur les marchés de taux avec deux forces contradictoires qui s’annulent», a relevé auprès de l’AFP Eric Bourguignon, membre du directoire de Swiss Life AM France.

D’une part, les taux d’emprunt sont encouragés à la hausse par la détente du risque géopolitique puisque «l’affaire iranienne semble se tasser et les investisseurs ont maintenant la conviction qu’elle ne débouchera pas sur un enchaînement désastreux», a-t-il détaillé.

De ce fait, «les marchés (de taux) ont quasiment annulé la baisse qu’ils avaient connue en raison de cette crainte» d’escalade au Proche-Orient et «ont retrouvé leur niveau d’avant-crise», a-t-il ajouté.

Mercredi, le président américain a joué la carte de l’apaisement après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak qui n’ont pas fait de victime. S’il a annoncé l’imposition immédiate de nouvelles sanctions économiques contre la République islamique, Donald Trump n’a pas évoqué de réponse militaire, éloignant pour l’heure le spectre d’une escalade.

L’accord sino-américain, dont la signature la semaine prochaine a été confirmée par Pékin, participe aussi de cette tendance à la progression des taux, de même que «des sous-jacents économiques», selon M. Bourguignon.

«Au cours des dernières semaines, nous avons globalement plutôt eu, en tout cas aux Etats-Unis, des indicateurs économiques rassurants qui font penser que le point bas de l’activité, en tout cas dans le secteur industriel et manufacturier, est derrière nous», a souligné le spécialiste.

Un rapport sur l’emploi mitigé

Mais la publication en début d’après-midi du très attendu rapport sur l’emploi américain «a au contraire plutôt exercé une pression baissière sur les taux», quoique «très modérée», a noté M. Bourguignon.

L’économie américaine a créé moins d’emplois que prévu en décembre (145.000 quand les analystes tablaient sur 160.000), a annoncé vendredi le ministère du Travail, qui fait aussi état d’une faible hausse des salaires.

«Ce qui est très intéressant, c’est que le taux de salaire horaire revient sur une progression de 2,9% sur un an (en décembre), contre 3,1%» le mois précédent, a précisé l’expert.

«Or il est assez surprenant qu’à ce stade du cycle, il n’y ait toujours pas d’accélération plus marquée de la hausse des salaires, et c’est ce qui explique que les taux ont connu un petit mouvement de faiblesse» au moment de la publication de ces chiffres, a-t-il souligné.

«Cela signifie que pour la Fed, il n’y a aucun souci à se faire en matière d’inflation et qu’elle n’aura pas besoin de remonter les taux».

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est très légèrement déplié à -0,20% contre -0,18% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi un mouvement similaire, à 0,04% contre 0,06%, tout comme celui de l’Espagne, à 0,43% contre 0,45%. Celui de l’Italie a reflué plus nettement, à 1,31% contre 1,37%.

Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt de même échéance a terminé en baisse, à 0,77% contre 0,82%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans se repliait un peu, à 1,81% contre 1,85%, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,28% comme 2,33%. Celui à deux ans s’établissait à 1,56%, contre 1,58%.

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