Carige demande la garantie de Rome pour sa recapitalisation

AWP

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La banque italienne veut réaliser deux émissions obligataires d’un montant total de deux milliards d’euros d’une durée respective de 12 et 18 mois.

La banque italienne Carige, en grandes difficultés, a annoncé vendredi avoir demandé à bénéficier de la garantie de l’Etat pour une recapitalisation totale de deux milliards d’euros.

La banque a réclamé cette garantie «pour deux émissions obligataires d’un montant total de deux milliards d’euros d’une durée respective de 12 et 18 mois», selon un communiqué de cette banque.

Ces émissions seront effectuées «une fois complétées les mesures techniques», ajoute la banque.

Cette décision de Carige, dirigée désormais par des administrateurs nommés par la Banque centrale européenne (BCE), est conforme au décret-loi publié cette semaine par le gouvernement italien, qui prévoit une garantie publique sur de nouvelles obligations jusqu’à un montant de trois milliards d’euros.

L’un de ses administrateurs, l’ex-président de la banque Pietro Modiano, avait pourtant rejeté cette possibilité de recapitalisation, la jugeant «extrême».

Le débat politique en cours parle «de 3, de 5 milliards d’euros pour sauver Carige. Mais pour sauver Carige, il suffit de 320 millions d’euros», avait-t-il insisté.

Inquiet de l’impact d’une éventuelle faillite de Carige sur le reste du système bancaire, le gouvernement a toutefois mis en place un plan de soutien à l’établissement génois, plombé depuis plusieurs années par les créances douteuses et une gouvernance instable.

Ce plan constituait un revirement: le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), les deux partis au pouvoir, ont critiqué avec virulence les mesures prises par les précédents gouvernements de centre gauche pour soutenir le système bancaire.

La BMPS (Monte dei Paschi di Siena) avait ainsi bénéficié d’une recapitalisation préventive en 2017 et le ministère des Finances en est désormais le premier actionnaire.

Carige doit présenter un nouveau plan stratégique d’ici à fin février, qui vise à accroître son «attractivité en vue d’une fusion» avec un autre établissement, ont expliqué ses administrateurs.

La banque a déjà procédé à trois augmentations de capital depuis 2014 et changé plusieurs fois de directeurs généraux ces dernières années.

La décision de la BCE de nommer «trois administrateurs temporaires» à sa tête est inédite pour une banque directement sous sa surveillance.

Elle vise à «assurer (sa) continuité» après le refus en décembre du principal actionnaire, la famille Malacalza, de financer une nouvelle augmentation de capital, a expliqué la BCE.

L’action Carige est suspendue depuis le 28 décembre à la Bourse de Milan. Son cours vaut seulement 0,0015 centime, après avoir perdu plus de 80% de sa valeur sur les trois derniers mois.

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