Avec sa nouvelle carte de débit, Worldline s’attire l’ire des commerçants

Communiqué, Worldline

1 minute de lecture

Tancé par le surveillant des prix, le principal opérateur Worldline a dû revoir les nouveaux tarifs à la baisse.

L’introduction en Suisse de la nouvelle carte de débit Mastercard en remplacement de la Maestro a suscité une véritable levée de boucliers de la part des commerçants, en raison d’une modification dans la modalité de rétribution aux intermédiaires financiers. Tancé par le surveillant des prix, le principal opérateur Worldline a dû revoir les nouveaux tarifs à la baisse.

Alors que la carte Maestro prévoyait le prélèvement d’un montant forfaitaire autour de 26 centimes par transaction, les détaillants se voient désormais facturer avec la nouvelle Mastercard un montant de base moins élevé - environ 10 centimes - mais assorti d’une commission sur le prix de vente, répartie entre la banque et l’opérateur.

«Ce sont d’abord des boulangers ou des gérants de kiosque qui m’ont contacté pour se plaindre», a indiqué dans les colonnes du Temps le surveillant des prix Stefan Meierhans. Suite à son intervention, Worldline a plafonné ses tarifs à 2,00 francs par transaction pour la carte de débit Mastercard et 3,50 francs pour la Visa.

Cette avancée ne satisfait cependant pas entièrement les commerçants, dans la mesure où le nombre de petites transactions nécessaires pour compenser le surcoût occasionné par des transactions plus importantes n’est pas réaliste dans certaines branches.

Sollicité mardi par AWP, Worldline-Six Payment Services - qui a racheté cette activité au groupe SIX il y a trois ans et en a conservé la marque sur le marché helvétique - n’était pas disponible dans l’immédiat pour un commentaire. Dans un courriel au Temps, l’entreprise a précisé que «le pourcentage prélevé est toujours inférieur à 1%» et que les commissions perçues restent inférieures à celles des cartes de crédit.

L’Union suisse des arts et métiers (Usam) est montée au créneau début avril en demandant dans une lettre ouverte à la Commission de la concurrence (Comco) de réunir tous les protagonistes autour d’une table. Michael Huber, chargé des affaires numériques au sein de la faîtière, souligne que «comme les banques prélèvent maintenant aussi une commission, il est pratiquement impossible de savoir qui prend quel montant au passage».

Le gendarme de la concurrence signale de son côté «avoir interpellé Worldline et être en train d’analyser les informations récoltées».

A lire aussi...