La société d’investissement dans l’hôtellerie et les cliniques, Aevis Victoria, a nettement réduit sa perte l’an dernier. Jugeant le début du nouvel exercice «prometteur», le groupe s’abstient toutefois de formuler des objectifs précis.
En 2024, la perte nette consolidée a été ramenée à 8,3 millions de francs, contre 41,9 millions un an plus tôt, peut-on lire dans le rapport annuel diffusé jeudi. Le résultat opérationnel (Ebit) a de son côté retrouvé les chiffres noirs, à 22,4 millions, après un Ebit négatif de 21,5 millions en 2023. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a plus que doublé à 89,2 millions et la marge afférente s’est inscrite à 9,6%, contre 4,8% précédemment.
Le chiffre d’affaires a grimpé de plus de 11,6% à 929,9 millions.
Aucun dividende ne sera proposé au titre de 2024, le conseil d’administration privilégiant le désendettement et le renforcement des flux de trésorerie libres, est-il indiqué. Le groupe entend reprendre sa politique de distribution dès cette année, tablant sur une amélioration des résultats.
Dans le détail, Swiss Medical Network a vu ses recettes gagner de 5,6% à 684,9 millions. Le segment de l’hôtellerie, MRH, a vu son chiffre d’affaires bondir à 188,4 millions. La société d’infrastructures hospitalières Infracore, appartenant pour 30% à Aevis, affiche des recettes locatives légèrement supérieures à celles de l’année précédente à 60,5 millions.
Deux nouveaux réseaux de soins intégrés
Cette évolution de la performance résulte principalement des acquisitions réalisées l’an dernier. En particulier l’hôpital de Zofingue, ainsi que les centres médicaux Centromedico dans le canton du Tessin.
Ces deux opérations sont qualifiées de stratégiques par la direction, constituant «les bases du développement de nouveaux réseaux de soins intégrés», à l’image du Réseau de l’Arc qui s’étend entre Moutier et Neuchâtel, souligne le directeur général, Fabrice Zumbrunnen.
Filiale à 35% de SMN, le Réseau de l’Arc vise une approche centrée sur le parcours du patient depuis la prévention jusqu’à sa réhabilitation. Il a été mis sur pied l’an dernier conjointement avec le canton de Berne et le groupe d’assurance Visana et propose son propre produit d’assurance maladie baptisé Viva, «dont les primes n’ont pas été augmentées», se félicite M. Zumbrunnen.
Les acquisitions ont par ailleurs largement contribué au bond d’un quart sur un des recettes de SMN au cours de deux premiers mois de 2025.
Baisses des coûts de l’électricité dès 2026
L’exercice en cours s’annonce «prometteur», selon Antoine Hubert. Avec une croissance organique de 4% à fin mars, SMN jouit d’une «meilleure visibilité, car évoluant un marché stable. Le revenus devraient croître de 20 à 25% sur l’ensemble de l’année», souligne l’administrateur délégué.
Les hôtels ont, eux, profité d’une solide saison hivernale, tandis que les destinations estivales démarrent positivement, «mais les défis macroéconomiques actuels et les réservations à court terme empêchent de formuler des perspectives chiffrées», indique-t-il.
Dès 2026, Aevis devrait en outre profiter de baisses de coûts de l’électricité, «aujourd’hui nous déboursons 20 centimes le kilowatt, soit plus du double du prix du marché, car nous avions bloqué ce tarif au moment de l’éclatement du conflit en Ukraine et de la flambée des prix qui s’en était suivie. Ce contrat s’arrête à la fin de l’année».
Pour ce qui est de la chute du cours de l’action de plus de 15% survenue mi-mars, il s’agit d’un effet technique, le titre ayant été retiré d’un indice ESG composé par l’opérateur SIX à ce moment-là.