Vontobel vise un rapport coût/revenu de 72%

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«Dans le contexte de tensions géopolitiques actuel, les marchés émergents sont davantage perçus comme risqués», expliquait Christel Rendu de Lint.

D’après une étude de PwC parue en 2023, le rapport coût/revenu moyen des banques privées suisses se situait à 69,2% en 2022 pour les établissements gérant des encours supérieurs à 50 milliards. Vontobel a donc lieu de s’alarmer d’un ratio qui a atteint 79,5% en 2023. Rappelons qu’en 2021, ce même ratio s’établissait chez Vontobel à 69,1% parfaitement en ligne avec ses pairs mais qu’il avait déjà grimpé à 78,4% sur l’exercice 2022. Il y a donc tout lieu de prendre des mesures correctives ce que la direction de Vontobel - qui vise un rapport coût/revenu de 72% au terme de 2 ans - a annoncé hier matin lors de la conférence tenue par les co-CEO, Christel Rendu de Lint et Georg Schubiger, et le CFO, Thomas Heinzl. 

Accroitre la masse sous gestion et les entrées d’argent

Vontobel avoue perdu des actifs en 2023 en faveur d’activités qu’elle n’offre pas comme la gestion passive et le money market très demandés l’an dernier. Par ailleurs son offre riche sur les marchés émergents ne correspondait pas aux goûts de la clientèle dans un contexte politique mondial tendu. En outre la banque est sortie des marchés russes et a fermé ses opérations de Wealth Management à Hong Kong. «Dans le contexte de tensions géopolitiques actuel, les marchés émergents sont davantage perçus comme risqués» expliquait Christel Rendu de Lint.

Pour atteindre son objectif, Vontobel engage un programme de réduction des coûts de 100 millions de francs. 

Toutefois, avec 42 gestionnaires de compte nouvellement recrutés, Vontobel accroit sa force de frappe auprès des clients et des prospects ce qui devraient générer une hausse des entrées d’argent sur les deux prochaines années. Pour 2023, la masse sous gestion s’élevait à 206,8 milliards de francs, en hausse de 1,2% mais l’établissement a affiché des sorties nettes d’argent à hauteur de 1,4 milliard.

La direction de Vontobel compte également sur l’acquisition d’une part significative du capital du gestionnaire britannique Ancala, spécialiste de l’infrastructure, pour contribuer à des entrées régulières dès le début de la collaboration. Même si les conditions de la transaction n’ont pas été rendues publiques, Vontobel affirme son intention de se porter acquéreur du reste des parts d’Ancala dans le futur. 

L’activité de produits structurés reste stable et rémunératrice. 

100 millions à économiser sur 2 ans

Pour atteindre son objectif, Vontobel engage un programme de réduction des coûts de 100 millions de francs. Ce programme comprendra naturellement une diminution des coûts de personnel, surtout dans le back-office. Toutefois, interrogée sur les suppressions de postes, la direction de la banque affirme s’en remettre aux «fluctuations naturelles» du personnel plutôt qu’envisager une campagne de licenciements. Rappelons que Vontobel avait déjà inauguré fin 2022 un paquet de réduction des couts de 65 millions de francs à fin 2023. Selon la banque, ce programme aurait été mené à bien et au-delà. A noter toutefois, les dépenses opérationnelles ont augmenté de 24 millions, soit 2%, entre 2022 et 2023, ce surplus tenant compte d’une dépense exceptionnelle de 12 millions. 

En conclusion

D’excellents résultats en 2021 (dont un profit avant impôts de 467,2 millions de francs) avaient poussé le cours du titre à un maximum sur 20 ans (85,95 francs début septembre 2021) mais 2022 s’était montré décevant avec un profit avant impôts de 267,4 millions. Le titre s’en est ressenti, déclinant progressivement jusqu’aux alentours de 55 francs début février. Il ne faudra donc pas s’attendre à un soutien du cours de l’action avec les résultats annoncés hier dont un résultat avant impôts fixé à 262,7 millions de francs, en recul de 1,4%.

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