Allemagne: la production industrielle reste convalescente en avril

AWP

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Le gouvernement allemand espère une reprise dans les prochains mois mais des économistes voient le pays rester en récession jusqu’à la fin de l’année, pénalisée par la faiblesse de la demande.

La production industrielle a légèrement progressé en Allemagne en avril, sans compenser sa chute du mois précédent qui avait contribué à faire basculer le pays dans la récession, selon les chiffres publiés jeudi par l’office fédéral statistique.

L’indicateur clé pour le secteur manufacturier a augmenté de 0,3% sur un mois en données corrigées des variations saisonnières, après un recul corrigé à -2,1% en mars, selon l’office Destatis.

Mais le trou d’air n’est pas encore passé, prévient le ministère de l’Economie: «la comparaison sur deux mois, plus significative, montre encore un recul sensible de -1,1%» de la production industrielle, note-t-il dans un communiqué disctinct.

«Compte tenu d’une demande qui reste modérée, notamment en provenance de l’étranger, et d’un moral des entreprises qui s’est récemment à nouveau quelque peu dégradé, il faut s’attendre à une reprise encore timide de la conjoncture industrielle dans un premier temps», ajoute le ministère.

Pénalisée par l’inflation élevée et la remontée des taux d’intérêt, la première économie européenne est entrée en récession technique au premier trimestre, avec un PIB en baisse de 0,3% au premier trimestre, après un premier recul de 0,5% entre octobre et décembre 2022.

Le gouvernement allemand espère une reprise dans les prochains mois mais des économistes voient le pays rester en récession jusqu’à la fin de l’année, pénalisée par la faiblesse de la demande.

«Si l’économie ne gagne pas en dynamisme au cours des deux prochains mois, le deuxième trimestre pourrait se solder par une nouvelle contraction», estime jeudi les économistes de ING.

Dans le détail, le secteur de la construction a enregistré une hausse mensuelle de 2% en avril, tout comme les fabricants de produits pharmaceutiques qui ont augmenté leur production de 6,4%.

Mauvais signal en revanche: les secteurs clés de l’automobile ainsi que de la construction mécanique ont enregistré des baisses respectives de 0,8% et 0,5%.

L’industrie allemande, longtemps dépendante du gaz russe bon marché, a été durement pénalisé l’an dernier après l’invasion de l’Ukraine par Moscou, par l’envolée des prix.

Dans les secteurs fortement consommateurs d’énergie, la production a continué de baisser en avril: -1,4% pour la chimie, -3,2% pour le raffinage de pétrole, -2,4% pour la verrerie et céramique.

Dans un sondage réalisé auprès des PME, le lobby industriel allemand BDI a constaté cette semaine que la situation des prix de l’énergie et des matières premières «reste l’un des défis les plus urgents pour près de deux tiers des entreprises interrogées».

Autre réponse inquiétante du sondage: 16% des entreprises sondées indiquent être en train de délocaliser activement des parties de la production à l’étranger,tandis que 30% disent y songer.

Le gouvernement allemand table, pour l’ensemble de l’année 2023, sur une croissance du PIB de 0,4%.

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