Anti-COVID-19: l’OMS et l’EMA restent positives sur le vaccin AstraZeneca

AWP

2 minutes de lecture

Après le gel des vaccinations par plusieurs grands pays, l'Agence européenne des médicaments se dit «convaincue» des bénéfices du produit du laboratoire suédo-britannique.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) s’est dite mardi «fermement convaincue» des avantages du vaccin AstraZeneca contre le COVID-19, dont l’utilisation est suspendue par plusieurs pays inquiets de possibles effets secondaires.

L’Organisation mondiale de la Santé, dont des experts se penchaient mardi sur le sujet, tout comme l’EMA ont recommandé de continuer à administrer le vaccin AstraZeneca.

L’OMS a souligné qu’il n’y avait pas de «rapport» avéré à ce stade entre le vaccin et de graves problèmes sanguins observés chez des personnes vaccinées, et le régulateur européen estime que les avantages «l’emportent sur les risques».

«Nous sommes toujours fermement convaincus que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du COVID-19, avec son risque associé d’hospitalisation et de décès, l’emportent sur le risque de ces effets secondaires», a affirmé mardi la directrice exécutive de l’EMA, Emer Cooke.

Elle a précisé que l’agence «examinait» les effets «indésirables associés à tous les vaccins», même si l’attention est pour le moment concentrée sur celui d’AstraZeneca.

Ces déclarations sont «encourageantes» et donnent «bon espoir» de voir reprendre la vaccination avec AstraZeneca, ont réagi le président français Emmanuel Macron et le premier ministre italien Mario Draghi.

Déterminé à rassurer les Français et leur montrer «qu’on peut y aller en toute sécurité, le premier ministre Jean Castex a promis de se faire vacciner «très rapidement» si le feu vert est donné.

Sept Etats européens (Allemagne, France, Italie, Slovénie, Espagne, Portugal et Lettonie) ont allongé lundi la liste des pays ayant suspendu l’administration du vaccin du laboratoire suédo-britannique suite à des problèmes, tels que des difficultés à coaguler ou la formation de caillots (thrombose), dans l’attente d’un avis de l’EMA. La Suède, le Luxembourg et Chypre ont fait de même mardi.

Le groupe consultatif d’experts de l’OMS sur la vaccination s’est réuni de son côté mardi pour étudier le vaccin, a annoncé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS.

Mais «nous ne voulons pas que les gens paniquent», a déclaré la cheffe scientifique de l’OMS Soumya Swaminathan.

Le COVID-19 a fait plus de 2,66 millions de morts dans le monde, dont plus de 900’000 en Europe, continent le plus touché, selon un comptage réalisé par l’AFP mardi.

«Accélération» pour Pfizer dans l’UE 

Une quinzaine de pays au total ont suspendu par précaution l’utilisation du vaccin. 

Mais la Géorgie ou la Sierra Leone ont lancé lundi leur campagne avec ce vaccin, balayant les craintes d’effets secondaires. Et en Thaïlande, le premier ministre Prayut Chan-O-Cha a reçu mardi la première dose d’AstraZeneca.

Astrazeneca affirme qu’il n’y a «aucune preuve de risque aggravé» de caillot sanguin entraîné par son vaccin. Et le premier ministre britannique Boris Johnson a assuré mardi que ce vaccin, largement administré au Royaume-Uni, était «sûr» et «extrêmement» efficace.

Pour AstraZeneca, ces déconvenues s’ajoutent à une nouvelle baisse de ses livraisons à l’Union européenne d’ici juin, que le laboratoire a été contraint d’annoncer en invoquant des problèmes d’exportations.

L’UE «n’exclut pas» des recours juridiques contre le laboratoire, a déclaré mardi le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune, en déplorant ces retards.

L’UE attend par ailleurs «plus de 200 millions de doses» du vaccin Pfizer/BioNTech au deuxième trimestre, après un accord prévoyant une «accélération» des livraisons, a indiqué mardi la Commission.

AstraZeneca a de son côté annoncé un accord avec les Etats-Unis pour fournir au pays cette année jusqu’à 700’000 doses d’un traitement par anticorps en cours de développement contre le COVID-19. 

Et le laboratoire américain Moderna a indiqué avoir commencé des essais de son vaccin sur des milliers d’enfants âgés de 6 mois à 11 ans, un essai clinique qui concerne un total prévu de 6’750 enfants aux Etats-Unis et au Canada.

Visas pour des vaccinés en Chine 

La Chine est, elle, sur le point d’alléger les restrictions d’entrée sur son territoire concernant les ressortissants de certains pays, dont les Etats-Unis, mais à condition qu’ils aient reçu un vaccin chinois. 

Au Brésil, où le manque de doses ralentit la campagne d’immunisation, le président Jair Bolsonaro - très critiqué pour sa gestion chaotique de la crise sanitaire - a encore changé de ministre de la Santé lundi, remerciant Eduardo Pazuello.

M. Pazuello venait d’annoncer la commande de 138 millions de doses de vaccins pour accélérer une campagne d’immunisation trop lente, alors que la pandémie s’aggrave au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé avec près de 280’000 morts.

En Europe, l’arrivée d’une troisième vague de COVID-19 a contraint l’Italie à reconfiner lundi les trois quarts de son territoire. 

Elle suscite aussi des inquiétudes en Allemagne et en France, laissant planer le spectre de nouvelles restrictions.

«Le moment est venu pour envisager des dispositions pour la région parisienne», a déclaré mardi soir le premier ministre français, décrivant une «situation préoccupante et critique».

A lire aussi...