Espoir déçu au Congrès américain sur de nouvelles aides financières

AWP

2 minutes de lecture

Nancy Pelosi a précisé qu’il restait des «inquiétudes sur le fait qu’un montant suffisant soit alloué aux allocations chômage».

La Maison Blanche et les démocrates n’avaient toujours pas réussi jeudi soir à se mettre d’accord sur un nouveau plan d’aide aux Américains et aux petites entreprises pour les aider à faire face à la crise économique provoquée par le Covid-19.

Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, et la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants se sont rencontrés à plusieurs reprises jeudi en vain; aucun accord n’était attendu dans la soirée.

Interrogée par des journalistes en fin de journée sur les chances d’aboutir à un accord, Nancy Pelosi a répondu: «je ne sais pas».

Les discussions entre démocrates et républicains, qui étaient au point mort, avaient pourtant repris mercredi, et le ton était plus optimiste.

«Je suis optimiste mais nous partons de deux positions vraiment éloignées», avait indiqué Nancy Pelosi plus tôt dans la journée.

«Nancy Pelosi n’est pas sérieuse. Si elle devient sérieuse, alors nous pourrons discuter», avait dit à des journalistes Kayleigh McEnany, porte-parole de la Maison Blanche.

L’administration Trump et les élus républicains du Congrès s’écharpent depuis deux mois, sans parvenir à s’entendre sur un nouveau plan.

Le montant total de l’aide est le principal point d’achoppement. Les démocrates réclamaient 3.000 milliards au minimum, quand l’administration Trump ne voulait pas faire débourser plus de 1.000 milliards de dollars.

Les démocrates ont abaissé leur enveloppe à 2.200 milliards, les républicains ont rehaussé la leur à 1.600 milliards.

Le plan démocrate a été adopté jeudi soir à la Chambre des représentants - à majorité démocrate - un vote symbolique puisqu’il a peu de chances de passer la barrière du Sénat, à majorité républicaine.

A un mois de l’élection présidentielle, l’hypothèse de parvenir à un accord entre les deux partis semble pourtant plausible.

Cet argent supplémentaire pour aider les ménages et les entreprises, face à une crise économique sans précédent, est jugé crucial par les économistes pour permettre au pays de sortir la tête de l’eau.

En effet, six mois après la relance budgétaire massive de 2.200 milliards de dollars, certaines aides qui avaient soutenu les dépenses et donc l’économie - notamment celles accordées aux chômeurs - ont pris fin.

Cela a fait baisser de 2,7% les revenus des ménages américains au mois d’août, mais leurs dépenses ont continué à augmenter (+1%), selon les données du département du Commerce publiées jeudi.

«La hausse (des dépenses) est due largement au fait que les gens retournent au restaurant et n’ont plus peur de se rendre chez le médecin», tempère l’économiste Joel Naroff dans une note.

Il souligne que «la forte baisse des revenus des ménages est un avertissement sur le fait que l’économie reste fortement dépendante des prestations sociales du gouvernement».

L’activité manufacturière se redresse

Les aides aux 26 millions d’Américains licenciés ou dont les revenus ont considérablement chuté à cause du Covid-19 - dont 12 millions seulement touchent le chômage - sont en effet un point important, sur lequel républicains et démocrates ne parviennent pas à s’entendre.

Nancy Pelosi a ainsi précisé qu’il restait des «inquiétudes sur le fait qu’un montant suffisant soit alloué aux allocations chômage».

Une aide supplémentaire de 600 dollars par semaine, pour toutes les personnes dont les revenus avaient chuté, avait été adoptée fin mars par la Maison Blanche et le Congrès, mais elle a expiré fin juillet.

Une rallonge temporaire de 400 dollars a bien été ordonnée par un décret de Donald Trump, mais elle ne concerne pas tous les Etats du pays.

La situation a continué de s’améliorer dans l’industrie manufacturière en septembre, pour le cinquième mois d’affilée. Le rythme a toutefois ralenti par rapport à août.

L’activité manufacturière de la région de Chicago aux Etats-Unis a même atteint en septembre son niveau le plus élevé depuis décembre 2018, du fait de la réouverture de l’économie, avait annoncé mercredi l’indice des directeurs d’achats de l’association ISM.

Mais «les Etats-Unis sont majoritairement une économie de services (...) et même une forte hausse de l’industrie manufacturière ne suffirait pas à soutenir la croissance si le secteur des services restait contraint par la pandémie de Covid-19», nuance Ian Shepherdson, chef économiste chez Pantheon Macroeconomics, dans une note.

A lire aussi...