Euronext «en discussion» en vue de racheter la Bourse italienne

AWP

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Euronext confirme être en discussion avec Cassa Depositi e Prestiti afin de soumettre une offre à London Stock Exchange Group pour acquérir l’activité et les actifs opérationnels clés de Borsa Italiana.

L’opérateur boursier paneuropéen Euronext, qui gère notamment la place de Paris, a officialisé vendredi des négociations pour racheter la Bourse de Milan, en association avec la Caisse des dépôts italienne.

Après avoir renoncé, au printemps dernier, à racheter la Bourse de Madrid finalement tombée dans l’escarcelle du suisse Six, Euronext indique vendredi dans un bref communiqué «être actuellement en discussion avec Cassa Depositi e Prestiti afin de soumettre une offre à London Stock Exchange Group pour acquérir l’activité et les actifs opérationnels clés de Borsa Italiana».

Côté italien, l’établissement contrôlé par l’Etat a confirmé «procéder conjointement avec Euronext à la présentation d’une offre non contraignante pour Borsa Italiana dans le cadre du processus de vente lancé par le London Stock Exchange Group».

Selon des informations de l’agence économique et financière Bloomberg, l’opérateur transalpin serait valorisé entre 3,5 et 4 milliards d’euros.

Euronext, l’un des des principaux opérateurs de marché en Europe, ajoute qu’il fera une «nouvelle annonce» quand «cela sera approprié». Selon Bloomberg, Deutsche Börse prépare aussi une offre sur Borsa Italiana.

L’agence d’informations économiques italienne Radiocor, citant des sources proches du dossier, indique que le délai pour déposer les offres non liantes aurait été repoussé au 14 septembre.

Rome suit de près l’affaire

Mercredi soir, alors que des informations non officielles circulaient sur le rachat de la Bourse de Milan, Rome avait assuré que les offres seraient «analysées par le gouvernement et les autorités de contrôle afin d’assurer une gestion saine et prudente, la compétitivité et la protection des intérêts publics».

Le ministre italien de l’Economie et des Finances Roberto Gualtieri a aussi souhaité «que le groupe Borsa Italiana trouve sa place stratégique au sein du marché unique et de la zone euro avec des partenaires industriels et financiers pouvant soutenir et renforcer de la meilleure manière possible le projet d’un marché des capitaux unique au niveau européen, ouvert (...) et reliant tous les marchés et écosystèmes locaux».

Basé à Paris et généralement peu locace sur ses ambitions en matière d’acquisitions, Euronext était pressenti depuis plusieurs mois comme candidat au rachat de la Bourse de Milan.

Interrogé en début d’année sur le sujet, son patron Stéphane Boujnah avait indiqué que le groupe, qui s’est énormément diversifié depuis plusieurs années, serait intéressé si LSE envisageait de vendre.

Lors de l’annonce des résultats trimestriels le 29 juillet, M. Boujnah répétait encore «surveiller les opportunités pour étendre le modèle fédéral» du groupe, son comité d’investissement se réunissant chaque mois pour «scanner les opportunités».

Deux jours plus tard, l’opérateur britannique LSE annonçait son intention de céder la Bourse de Milan afin de faire approuver par Bruxelles son projet de rachat du groupe américain de données financières Refinitiv.

Euronext s’est beaucoup diversifié au cours des dernières années autour de la fourniture de données et de services aux acteurs financiers.

Il a également beaucoup investi dans la technologie mais son coeur de métier reste la mise à disposition d’une plateforme technologique qui permet aux investisseurs de se connecter et d’échanger des produits financiers.

Euronext a récemment multiplié les acquisitions. Dernière opération en date: le rachat en août de VP Securities, le dépositaire central de titres danois, qui lui a permis de renforcer son assise nordique, région qui devrait bientôt représenter environ 25% de son activité.

L’opérateur européen a également repris en janvier la Bourse scandinave d’électricité Nord Pool et la Bourse d’Oslo en juin 2019.

En plus de ces marchés, Euronext chapeaute à ce jour les Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne et Dublin.

La situation sanitaire actuelle n’a eu jusqu’à présent aucun impact sur les opérations de marché d’Euronext.

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