Les marchés européens terminent dans le rouge face aux droits de douane

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Paris termine en baisse de 0,75%, Francfort de 0,61% et Milan de 0,80%. La Bourse de Londres clôture à l’équilibre. Zurich boucle en recul de 0,05%.

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge vendredi, minées par les incertitudes persistantes autour des négociations commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux sur la mise en place de droits de douane.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,75%, Francfort de 0,61% et Milan de 0,80%. La Bourse de Londres a clôturé à l’équilibre. Zurich a bouclé en recul de 0,05%.

Wall Street est quant à elle restée fermée, en raison d’un jour férié aux Etats-Unis, jour de fête nationale. Jeudi, pour sa dernière séance de la semaine, l’indice S&P 500 a terminé sur un nouveau record (+0,83% à 6279 points), tout comme le Nasdaq (+1,02% à 20’601 points). Le Dow Jones s’est rapproché de ses sommets, sans réussir à les dépasser.

Les Etats-Unis restent au coeur des préoccupations alors que les négociations avec leurs partenaires commerciaux entrent dans leur dernière ligne droite.

Donald Trump a précisé que 10 à 12 pays seraient contactés dès vendredi, par lettre, pour les informer du montant des droits de douane punitifs qu’ils devront payer.

Le locataire de la Maison Blanche a affirmé que «tous les pays» devront être «couverts pour le 9 juillet», date butoir pour que les partenaires des Etats-Unis concluent un accord avec Washington.

Ces droits de douane pourraient varier d’un pays à l’autre, allant d’une fourchette de 10 à 20% à une fourchette, bien plus élevée, de 60 à 70%, a expliqué Donald Trump. Les pays visés commenceront selon lui à payer le 1er août.

Les marchés d’actions européens ont certes terminé dans le rouge mais la baisse «reste finalement assez contenue face à la menace de Donald Trump sur les droits de douane», souligne Grégoire Kounowski, conseiller en investissements chez Norman K.

Il note «une forte dichotomie entre la menace réelle contre les européens», et la réaction des marchés qui se montrent «très complaisants».

Pour Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index, «il est peu probable que les négociations commerciales en cours soient conclues d’ici le 9 juillet, ce qui rend une nouvelle prolongation envisageable».

Sur le marché des changes, vers 17h45, le billet vert cédait 0,20% face à la monnaie unique, à 1,1782 dollar pour un euro.

Enfin, les marchés digèrent également l’adoption du projet de loi budgétaire défendu par Donald Trump, par 218 voix contre 214, qui acte des baisses d’impôts et des coupes dans la protection sociale des Américains.

«Ce paquet fiscal devrait porter la dette nationale américaine au-delà de 40’000 milliards de dollars dans les années à venir, une inquiétude croissante pour les investisseurs mondiaux», commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Le brandy européen visé par la Chine

Pékin a conclu son enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin européennes, essentiellement le cognac, en introduisant des droits de douane auxquels échappent une trentaine de producteurs, dont les grandes maisons exportatrices, via un régime de prix négociés plus favorable.

La Chine, deuxième marché de la filière derrière les Etats-Unis, avait ouvert cette enquête début 2024 en riposte à une procédure européenne visant les subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques chinois.

Après des mois de négociations, le ministère chinois du Commerce a publié vendredi une liste de 34 producteurs de brandys s’étant accordés sur une hausse des prix, qui échapperont donc à des droits de douane allant jusqu’à 39%.

Parmi eux, plusieurs producteurs de cognac, dont les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell.

A Paris, Rémy Cointreau a terminé en hausse 2,18%, Pernod Ricard a glissé de 0,38% et LVMH a perdu 1,76%. A Londres, Diageo a terminé à l’équilibre (-0,03%).

Le pétrole attend l’Opep+

Les prix du pétrole reculent vendredi, avant la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ce weekend, qui devrait acter une nouvelle augmentation de sa production.

Nombre d’analystes estiment que le groupe va réintroduire 411’000 barils par jour sur le marché au mois d’août.

Vers 17h45, le prix du baril de Brent de la mer du Nord glissait de 0,55% à 68,42 dollars et celui de son équivalent américain, le WTI, cédait 0,61% à 66,59 dollars.

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