Les marchés boursiers mondiaux évoluent en baisse mardi, digérant des indicateurs économiques qui laissent les investisseurs mitigés, dans un marché toujours dans l’attente d’être fixé sur les négociations commerciales avec les Américains.
A Wall Street, vers 16h05 GMT, l’indice Nasdaq perdait 0,95%, l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,15% et le Dow Jones gagnait 1,05%.
En Europe, Francfort a terminé en nette baisse de 0,99%, tandis que Londres a avancé de 0,28%. Paris a terminé stable (-0,04%), autant soutenue par le secteur du luxe que lestée par celui de la défense. A Zurich, le SMI a gagné 0,35%, virant au vert en fin de séance.
A l’agenda de la séance mardi, les investisseurs se sont tournés vers la publication de l’indice ISM, qui mesure l’activité dans les services aux Etats-Unis, ressorti conforme aux prévisions du marché.
Ces données pointent du doigt «un affaiblissement de la dynamique de croissance aux Etats-Unis», commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.
Par ailleurs, l’une des composante de l’indice ISM, celle des prix payés, a «poursuivi sa trajectoire ascendante», ce qui pousse les investisseurs à se demander si cette tendance reflète «des pressions inflationnistes croissantes» ou s’il s’agit d’une «preuve que les marges des entreprises américaines sont comprimées par les droits de douane et la hausse des coûts des intrants», explique Florian Ielpo.
Après la publication, le marché «s’est davantage concentré sur les préoccupations inflationnistes que sur les implications en matière de croissance», ce qui a exercé «une pression sur les actions», a-t-il poursuivi.
Autre publication, celle du rapport JOLTS du ministère américain du Travail, qui a en revanche surprise, en raison d’une hausse inattendue des offres d’emplois.
Le marché de l’emploi étant une préoccupation de la banque centrale américaine (Fed), sa faiblesse pourrait motiver des baisses de taux et à l’inverse, sa résilience pousse l’institution monétaire à maintenir ses taux directeurs au niveau élevé auquel ils sont depuis plusieurs mois.
Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans évoluait à 4,27% vers 16H00 GMT, contre 4,23% à la clôture lundi. Son équivalent allemand, qui fait référence pour l’Europe, était quant à lui à 2,57%, contre 2,60% précédemment.
Sur le marché des changes, le billet vert baissait de 0,10% face à l’euro (à 1,1775 dollar pour un euro), après avoir conclu la veille son pire premier semestre depuis 1973 en perdant 10,8% sur la période.
Outre les publications à l’agenda des investisseurs, «cela a été une séance sans saveur, dans l’attente de connaître le résultat des négociations commerciales», commente Philippe Cohen, gérant de portefeuille chez Kiplink.
Les investisseurs scrutent avec attention les discussions que mènent actuellement Washington avec de nombreux pays, afin d’éviter la mise en place des droits de douane massifs promis par Donald Trump, mais qu’il a pour le moment suspendus jusqu’au 9 juillet.
En Europe, aucun compromis n’a encore été trouvé.
Coup de chaud pour Tesla
Donald Trump a une nouvelle fois taclé son ancien allié Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, pour les subventions qu’il touche de l’État américain, sans lesquelles, selon le président, «il devrait fermer boutique et retourner chez lui en Afrique du Sud», a-t-il lancé sur son réseau Truth Social.
Ce nouvel épisode de la dispute entre les deux milliardaires fait plonger Tesla à Wall Street de 5,06% et repasser sous le seuil symbolique des 1.000 milliards de capitalisation boursière.
Le pétrole en hausse
Les cours du pétrole sont stables mardi après être fortement tombés depuis le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, les investisseurs soupesant désormais l’annonce dimanche de la production pour le mois d’août de l’Opep+.
Le baril de WTI américain prenait 0,64% à 65,53 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,49% à 67,07 dollars, vers 16h00 GMT.
L’or gagnait 1,30% à 3.340 dollar l’once.
Le bitcoin perdait 2,57%, à 105,998 dollars.