Les Bourses mondiales évoluent prudemment lundi, attentives aux évolutions des négociations entre les Etats-Unis et leurs partenaires commerciaux, avant la date du 9 juillet, fixée par Donald Trump.
En Europe, Paris a perdu 0,33%, Francfort 0,51% et Londres 0,43%. Milan a gagné 0,13%. A Zurich, le SMI a perdu 0,49%.
A Wall Street, le S&P 500 gagnait vers 15H50 GMT 0,28%, le Nasdaq, à dominante technologique, 0,27% et le Dow Jones 0,49%.
«Les négociations commerciales restent au centre de l’attention à l’approche de la date limite du 9 juillet», à partir de laquelle des droits de douane plus élevés aux États-Unis devraient entrer en vigueur, souligne Neil Wilson, analyste de Saxo Markets.
«Il y a une inquiétude quant à ce qui va attendre les pays qui n’auront pas signé d’accord. Y aura-t-il un délai supplémentaire, ou seront-ils frappés de plein fouet par de nouveaux droits de douane ?», s’interroge Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements chez Sycomore.
Les tensions restent vives: Donald Trump a ouvert un nouveau front vendredi soir, en annonçant la rupture des négociations avec le Canada.
Le président américain a justifié l’arrêt des discussions avec son voisin par l’entrée en vigueur prochaine (30 juin), d’une nouvelle taxe sur les services numériques (TSN), qu’Ottawa a finalement annulée lundi.
Chassé-croisé entre l’Europe et Wall Street
Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, la plupart des indices boursiers européens avaient davantage grimpé que les américains, une situation inédite depuis plusieurs années, tant la force d’attraction de Wall Street est d’ordinaire puissante.
Depuis le mois de janvier, l’indice Dax de Francfort a pris plus de 20%, contre plus de 5% pour le S&P 500, indice principal américain.
Les incertitudes liés aux revirements du président américain sur sa politique commerciale, et la crainte de l’impact des droits de douane sur la croissance et l’inflation aux États-Unis, poussent les investisseurs à placer une partie de leur argent ailleurs.
D’autant que le continent bénéficie de meilleures perspectives de croissance, grâce aux baisses des taux menées par la Banque centrale européenne, et aux projets d’investissements publics dans la défense et les infrastructures, en Allemagne notamment.
Toutefois, la dynamique s’est retournée en juin: sur un mois, le Stoxx 50, qui rassemble les principales valeurs de la zone euro, perd 0,42%, tandis que le S&P 500 a pris près de 5%.
«Les investisseurs reviennent vers la thématique de l’IA, porteuse de croissance aux Etats-Unis», commente Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements chez Sycomore AM. «Quant aux plans européens, on a salué les annonces, maintenant on attend l’exécution», ajoute-t-il.
Le dollar en perte de vitesse
En revanche, les marchés «conservent leurs doutes quant à la politique américaine», selon M. Dumont.
Les investisseurs ont en tête la date du 4 juillet, à laquelle Donald Trump aimerait voir sa «grande et belle loi» budgétaire promulguée. Ce projet inquiète les marchés, qui ont des craintes sur la soutenabilité de la dette américaine en raison de l’annonce de baisses d’impôts massives.
Depuis le début de l’année, le dollar est plombé par ces inquiétudes. Le billet vert a reculé de plus de 12% depuis janvier par rapport à l’euro.
Vers 15h40 GMT lundi, la devise perdait 0,31% contre la monnaie européenne, à 1,1754 dollar pour un euro.
Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans baissait à 4,27%, contre 4,28% à la clôture vendredi.
Zalando salué
Le vendeur en ligne spécialisé dans l’habillement Zalando a grimpé de 3,65% à 28,10 euros lundi à Francfort, après une note positive de Jefferies, qui a recommandé le titre à l’achat, estimant que l’entreprise offre des «opportunités substantielles».
Pétrole en berne
Le marché du pétrole reste sur ses gardes, hésitant entre les incertitudes économiques persistantes et la fragilité de la situation géopolitique au Moyen-Orient, après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social qu’il n’envisageait plus de lever les sanctions contre l’Iran.
Vers 15H40 GMT, le baril de WTI américain reculait de 1,14% à 64,77 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,28% à 67,58 dollars.