Au premier trimestre, l’indice à haute fréquence du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) relatif à l’activité économique a retrouvé son plus haut niveau en près de quatre ans. Une observation étonnante considérant le marasme régnant dans l’industrie MEM. Les conditions cadres économiques affichent une dichotomie. Les entreprises tournées vers le marché domestique et celles de la construction profitent de la politique monétaire expansionniste de la BNS et d’une solide demande des ménages. Les branches tournées vers l’exportation souffrent des mesures protectionnistes. Une dichotomie qui va se renforcer ces prochains mois. Malgré une incertitude considérable liée aux taxes douanières américaines, nous ne révisons pour l’heure qu’à la marge notre prévision de croissance. Une chose est sûre: l’activité d’investissement des entreprises souffre du flou de la politique économique. Le choc négatif de la demande étrangère va se heurter à son alter ego positif de la demande intérieure. Comme en 2015 lors du choc du franc, l’appréciation de la devise helvète a entraîné une hausse considérable du pouvoir d’achat des ménages suisses. Il y a dix ans, les dépenses réelles des consommations des ménages avaient progressé de plus de 2% à chaque trimestre en comparaison avec 2014. Cela avait empêché, à la surprise générale, le basculement de l’économie suisse dans la récession.
L’analyse concluant que le conflit douanier a des effets désinflationnistes pour l’Europe fait largement consensus. La baisse des prix de l’énergie se traduit déjà dans les chiffres d’inflation d’avril, alors que le franc fort amenuise les prix des biens importés. Les efforts des fournisseurs asiatiques pour trouver de nouveaux débouchés tempèrent également la dynamique des prix en Europe à moyen terme.
Actions
Le grand 8 de la politique américaine aux commandes
Suisse
- Mauvais mois d’avril pour les actions suisses. Après trois mois moroses, les petites capitalisations ont surperformé les grandes d’environ 3%.
- Ce marché se situe dans la partie supérieure de la plage neutre.
Zone euro
- Les marchés européen et britannique sont les meilleurs élèves cette année, surperformant l’américain d’environ 13% en devise locale.
- Forts afflux vers les actions européennes cette année.
- La valorisation du marché européen reste globalement neutre et bien plus attractive que les actions américaines.
Etats-Unis
- Après une forte correction en première quinzaine d’avril (–10%), le marché s’est redressé et finit le mois quasi neutre.
- Les événements politiques imprévisibles, dont les annonces de droits de douane lors du «Liberation Day» l’expliquent pour l’essentiel. De plus, le potentiel limogeage de Jerome Powell a rendu les marchés très nerveux. Donald Trump a rétropédalé en voyant la réaction du marché, et ce dernier s’est redressé.
- Malgré la correction, le marché américain reste cher.
Marchés émergents
- En avril, ils surperforment tous les marchés développés.
- Seconde plus grande pondération de l’indice, l’Inde en particulier a été performante : +10% en mars et +3,6% en avril.
Royaume-Uni
- Défensif, le marché britannique signe la même performance que celui de l’UEM.
- Il profite toujours d’une faible valorisation.