Interpréter les données disponibles quant à la conjoncture en Suisse relève de la gageure. En surface, les données relatives à la croissance du produit intérieur brut au premier semestre indiquent que l'économie est en bonne santé. Des données à rebours des faiblesses persistantes des PMI. Celui de l’industrie en particulier se situe en territoire négatif de manière ininterrompue depuis janvier 2023. Mais même le secteur secondaire, fortement sous pression, envoie des signaux divergents. Une enquête du Centre de recherches conjoncturelles KOF de l’EPF de Zurich révèle une tendance positive côté commandes, alors qu’un sondage comparable de l’organisation professionnelle de l’industrie MEM brosse un portrait bien plus sombre. En revanche, les données du marché du travail sont unanimes: le taux de chômage ne cesse de croître depuis mai 2023. Le passage d’une politique monétaire restrictive à accommodante de la part de la BNS stimule l’économie au bon moment. De plus, nous devrions bientôt voir les bénéfices de la fin de la crise du pouvoir d’achat en Europe. Pour l’heure, nos prévisions n’intègrent pas une possible hausse de la demande en raison du plan de relance chinois.
Le recul des prix de l’énergie a amené une nouvelle révision à la baisse de la prévision d’inflation pour 2025. Notre estimation reste la plus basse de toutes celles intégrant le consensus. Néanmoins, les risques sont actuellement orientés uniquement à la baisse: une nouvelle réduction de taux de la part de la BNS en décembre ferait baisser les loyers à la mi-2025 via le mécanisme du taux d’intérêt hypothécaire de référence fixé par l’administration.
Actions: sommet américain historique
Suisse
- Repli du marché suisse en octobre.
- Comme ailleurs, les petites capitalisations sous-performent les grandes puis janvier, mais les égalent sur le dernier trimestre.
- Le marché est dans la partie supérieure de la plage neutre.
Zone euro
- Le marché européen continue de sous-performer en octobre. Toutefois, l’indice Euro Stoxx surperforme le S&P 500 hors Magnificent 7 sur les trois dernières années.
- De fortes disparités de performance parmi les marchés nationaux. Sur l’année en cours, l’allemand bondit de plus de 16%, et le français recule de 1%.
- La valorisation du marché européen reste neutre, mais il lui manque une étincelle pour devenir supérieure à celle de l’américain (en termes absolus et relatifs).
Etats-Unis
- 50 fois leur record, et octobre n’a pas dérogé à la règle.
- La saison des résultats a bien démarré avec les solides chiffres de Tesla.
- Le marché américain est cher, et les rendements annuels escomptés à long terme inférieurs à 5%.
Marchés émergents
- Après un mois de septembre exceptionnel, les actions ont cédé un peu de leurs gains.
- La Chine et l’Inde ont pesé le plus, en perdant respectivement 4% et 7% (en USD).
Royaume-Uni
- Performance neutre en octobre, et une évolution sur l’année similaire à celle de la zone euro.
- Ce marché profite toujours d’une faible valorisation.