Primo, les données 2024 ajustées des revenus des licences des associations organisatrices des grands événements sportifs internationaux montrent que la Suisse a échappé au recul conjoncturel de ses grands voisins. Le moral des ménages, qui continue de s’améliorer, et le regain de forme du marché immobilier sont une explication de la robustesse de l’économie suisse. L’action énergique de la Banque nationale suisse (BNS) et sa rapide transition de politique monétaire vers l’expansionnisme ont déjà stimulé l’économie domestique. Une seconde explication provient du solde migratoire toujours élevé de la population résidante étrangère: elle a augmenté de 90’000 personnes en 2024. Il reste donc raisonnable d’affirmer que la croissance du produit intérieur brut suisse s’appuie surtout sur une large assise intérieure. En revanche, les industries MEM tournées vers l’exportation continuent de pâtir d’une faible demande, comme en témoignent les données du marché du travail des cantons de l’arc jurassien. Le taux de chômage moyen devrait progresser en Suisse, passant de 2,5% en 2024 à 2,8% courant 2025.
Les chiffres de l’indice suisse des prix à la consommation réservaient une surprise qui a poussé les marchés à réévaluer légèrement la future politique monétaire de la BNS: l’inflation sous-jacente est passée de 0,6% à 0,9%. Selon nous, cette hausse s’explique surtout par le changement de pondération au sein du panier-type. Notre prévision pour 2025 est bien inférieure à celle du consensus. Rappelons que notre scénario de référence prévoit des prix à l’importation et de l’énergie en baisse. En outre, le repli des loyers existants intègrera la mesure de l’inflation à partir d’août.
Actions
L’effet Trump n’est pas positif
Suisse
- En février, le marché poursuit sur sa bonne trajectoire. Nestlé notamment, ainsi que la pharma ont signé un très bon début d’année.
- Le marché se situe dans la partie supérieure de la plage neutre.
Zone euro
- La surperformance a continué en février, ce qui nous surprend étant donné la crise dans les grands pays européens, les annonces de taxes douanières et le flou de la situation en Ukraine.
- La valorisation du marché européen reste historiquement neutre et attractive comparée à l’américaine. Autre facteur relativement favorable pour les actions européennes, le fait que la BCE procèdera à plus de baisses que la Fed en 2025.
Etats-Unis
- Le marché reste à la traîne en février et les Magnificent 7 perdent près de 8%.
- Depuis l’investiture de Donald Trump – et l’arrivée de DeepSeek – le marché américain accuse plusieurs points de pourcentage de retard.
- Il reste cher et sa valorisation, bien supérieure à celle de tous les autres.
Marchés émergents
- Grâce à la solide performance de la Chine et malgré un marché indien très faible, les marchés émergents ont rebondi.
- La décote des actions des marchés émergents est importante, et un rally prolongé des titres chinois pourrait livrer une surperformance.
Royaume-Uni
- Comme les autres marchés européens, le britannique a très bien entamé 2025.
- Ce marché profite toujours d’une faible valorisation.