La banque d’affaires franco-américaine Lazard a annoncé vendredi un bénéfice en hausse sur un an mais un chiffre d’affaires en recul, dans un climat économique peu porteur pour son activité phare de conseil en fusions et acquisitions.
Le patron américain de la firme, Peter Orszag, a évoqué lors d’une conférence de presse téléphonique un «trimestre solide» réalisé dans une période «très incertaine».
Le résultat net s’élève à 60 millions de dollars au premier trimestre, en hausse de 69% sur un an et au-dessus des attentes des analystes. Le chiffre d’affaires baisse dans le même temps de 15% à 648 millions de dollars.
Le conseil financier souffre particulièrement avec un chiffre d’affaires en repli de 19% sur un an, à 367 millions de dollars entre janvier et mars.
Lazard est intervenu dernièrement dans le rachat de l’entreprise de livraison de repas à domicile Just Eat Takeaway.com par le groupe d’investissement néerlandais Prosus, ou la restructuration de la dette colossale d’Altice France, maison mère de l’opérateur SFR.
L’activité de conseil est par essence volatile, avec des périodes plus ou moins porteuses pour les fusions et acquisitions.
Cette sensibilité est aussi visible dans le cours de Bourse de Lazard, malmené depuis plusieurs semaines par les revirements de Donald Trump en matière de guerre commerciale.
L’action cotée à New York a perdu plus de 27% depuis la précédente publication des résultats le 30 janvier.
La gestion d’actifs, l’autre métier principal de Lazard, a résisté en début d’année, avec un chiffre d’affaires en petite baisse de 2% à 288 millions.
Si le bénéfice net de Lazard progresse sur un an, il est en retrait d’environ 30% par rapport au trimestre précédent, entre octobre et décembre 2024.
La baisse du chiffre d’affaires est aussi préoccupante puisque M. Orszag en a fait un de ses objectifs phare, annonçant à son arrivée à la tête de la banque en 2023 son doublement d’ici 2030.
«Nous sommes très humbles quant à ce qui pourrait arriver» dans les prochaines semaines, a par ailleurs souligné M. Orszag, ex-conseiller économique du président démocrate Barack Obama, la situation étant selon lui «radicalement différente» en cas d’accords, ou d’absence d’accords, sur les taxes douanières.
Lazard, dont les racines remontent au milieu du 19e siècle, a généré un bénéfice net de 280 millions l’an dernier, après une perte nette l’année précédente.